Test Blu-ray : The Doors

Fiche Technique :

The Doors (1991) réalisé par Oliver Stone
Avec : Val Kilmer, Meg Ryan, Kyle MacLachlan, Frank Whaley, Kevin Dillon, Michael Wincott, Michael Madsen, Billy Idol, Kathleen Quinlan
Durée : 138 min (final cut) et 140 min (version cinéma)
Genre : Biopic, Musical, Drame
Blu-ray testé : Edition française – Région B
Pistes Audio : Anglais Dolby Atmos (7.1), Français, Allemand DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français, Allemand, Anglais pour sourds et malentendants
Format d’image : 2.35:1
Codec : MPEG-4 AVC
Résolution : 1080p
Editeur : StudioCanal

 

Synopsis :

1965. Jim Morrison, qui écrit des poèmes et suit les cours à UCLA, s’éprend de Pamela Courson. Il lui lit ses écrits influencés par le mysticisme des Indiens, qu’il a découvert durant son enfance au Nouveau-Mexique. La sensibilité des poèmes de Morrison impressionne Ray Manzarek et, bientôt, un groupe musical se forme…

Le film :

Parmi les groupes formés au milieu des années 60, The Doors possède un éclat tout particulier, par leur style musical, se distinguant grâce aux diverses influences – hispaniques, indiennes – dans le paysage du rock très ancré dans le blues, un style qui donnera naissance à une multitude de chansons cultes. Et The Doors, c’est aussi un leader charismatique qui vampirisait l’attention, autant par ses frasques que son physique, ainsi qu’une personnalité hors du commun. Jim Morrison, « roi lézard », poète, chaman et chanteur trouva une mort prématurée à Paris en 1971, conduisant à la fin du groupe en 1973. Ce biopic signé Oliver Stone s’intéresse exclusivement à cette figure centrale légendaire, et peut-être qu’il n’est pas si juste de le qualifier de biopic, le claviériste Ray Manzarek – joué ici par Kyle MacLachlan – détestait ce film qu’il trouvait si éloigné de la réalité. Il faut dire qu’autour de Morrison, joué par Val Kilmer, particulièrement bluffant, d’autant plus qu’il chante sur tous les gros plans sans troubler le flux des morceaux tant sa voix tend à se confondre avec celle de l’artiste né en Floride, les autres personnages peinent à exister, dont sa compagne Pamela Courson (Meg Ryan). En fait, The Doors par Oliver Stone est un véritable trip qui s’appuie sur la personnalité de Morrison et la musique des Doors : les séquences s’enchaînent dans une logique plus musicale ou poétique que narrative, on glisse d’une scène de studio à une de concert, sans s’intéresser à certains rouages de l’ordre du quotidien. Quelque part, dans sa mise en scène et son montage qui réunissent le chaos et la fluidité, dans une forme un peu baroque qui rappelle certains films du Nouvel Hollywood, comme si ce film réalisé en 1991 avait réussi à s’emparer de l’état d’esprit des films américains de la fin des années 60, The Doors préfigure le style virulent et ahurissant de Tueurs nés qui sortira en 1994.

Mais revenons à notre artiste tourmenté : obsédé par la mort, celle-ci rode dès l’enfance de Jim, dans une courte séquence d’accident de la route. Il y a un vrai plaisir de voir le groupe au travail, comme lors de la composition de « Light my fire » dont les paroles ont été écrites par Robby Krieger (joué par Frank Whaley) ainsi que sur scène, pour des performances clés dans leur carrière : un passage à la télévision houleux ainsi qu’un concert où Morrison, saoul, s’en prend au public avant de communier avec lui. Le film d’Oliver Stone véhicule l’idée d’un artiste rongé par son époque, rongé par le succès, et ne trouvant que pour échappatoire provisoire le sexe, la drogue, l’occulte et l’alcool jusqu’à une mort controversée – élément qui ne sera pas développé ici, pour conserver cette dynamique mystique, cette quête de transe. Profondément libre, avec des moments de flottement aussi, cette œuvre musicale consacrée à Morrison et la musique des Doors propose une expérience qui, s’éloignant des récits à caractère purement instructifs, emporte le spectateur dans un merveilleux tourbillon de décibels s’opposant à la folie d’une société américaine à la fois violente et puritaine, mais aussi d’un public plus assoiffé de chair que de poésie torturée.
Le film est proposé ici dans ses deux montages, le Final cut de 138 minutes et la version cinéma de 140 minutes.

 

Le Blu-ray

– Image :

Grands espaces de l’Ouest américain, des déserts aux plages, entre San Francisco et Los Angeles, studios, appartements et salles de concert sont les principaux décors que parcoure The Doors pour une image quelque peu hétérogène. Si certains plans touchent au sommet de la haute définition, cela concerne avant tout les plans les plus rapprochés dans des espaces dénués de fumée : sur scène, le cadre souvent enfumé freine le niveau de détail ainsi que la précision du piqué. Du côté de la palette colorimétrique, le transfert se montre très satisfaisant, tout comme la profondeur des noirs. Un joli grain est conservé sur ce disque dénué d’artefacts et rayures et si l’on aurait apprécié une restauration plus poussée, le film offre globalement une belle expérience visuelle qui rend justice au travail du directeur de la photographie Robert Richardson. Après les publics numériques de Bohemian Rhapsody et de Rocketman, il est bon de voir de vraies foules, du premier au dernier rang, face à un groupe, et non des figurants dupliqués et modifiés numériquement. Un élément anodin à l’époque, mais qui donne du cachet aujourd’hui !

– Son :

Seule la piste en VO est testée.
Avec un nouveau mixage en Dolby Atmos, The Doors vise la pointe de la technologie actuelle, et non sans succès : les nombreuses séquences musicales s’emparent de tout l’espace, et ce dès les enregistrements en studio ; lors des concerts, avec la foule, l’immersion est totale. Le canal des voix ne montre aucun souci au centre et ne se retrouve jamais noyé par les autres satellites. Par contre, sur la partie sous titrages, on aurait apprécié une traduction des paroles des chansons – après tout, le texte est disponible en anglais avec le sous titrage pour sourds et malentendants. D’autant plus que les paroles de « The End » ont des conséquences lors d’une scène que les non anglophones ne comprendront pas forcément. Un détail qui compte pour une édition de prestige.

– Bonus :

– Commentaire audio d’Oliver Stone (version cinéma du film)
– Interview d’Oliver Stone – récente (31 min, HD)
– Interview de Lon Bender, ingénieur du son en charge du nouveau mixage du film en Dolby Atmos (17 min, HD)

Second blu-ray de bonus (non fourni et donc non testé) :
– Scènes coupées
– Jim Morrison : un poète à Paris
– La route des excès
– The Doors à L.A.
– EPK

Annotations :

Cette édition du film The Doors est vendue dans une édition steelbook avec 3 disques : le film en Blu-ray 4K, le film en Blu-ray et enfin un Blu-ray de bonus qui n’aura pas été testée pour cet article.

 

Film :
4 étoiles
Image:
4 étoiles
Son :
4.5 étoiles
Bonus :
5 étoiles
Avis Global :
4 étoiles
Article rédigé par Dom

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