Critique du film Invincible

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Trois ans après Au pays du sang et du miel, Angelina Jolie persévère derrière les caméras en retraçant la vie de l’athlète olympique Louis Zamperini, prisonnier de guerre sur le territoire japonais durant la Seconde Guerre Mondiale. Une œuvre intéressante, mais qui manque quelque peu le plus grand intérêt de son sujet. Explications.

Mental d’acier

Si le second long métrage d’Angelina Jolie suscitait quelques attentes, c’était peut-être par la participation des frères Coen pour rendre la copie finale du scénario (après Williams Nicholson et Richard LaGravenese), adapté d’un roman de Laura Hillenbrand consacré à Louis Zamperini. Fils d’immigré italien, Louis aurait pu devenir une petite frappe si son grand frère ne l’avait pas poussé à courir, chose à laquelle il excellait déjà dans ses larcins d’enfant. Si bien que Louis se retrouve à participer aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Il termine 8ème, mais bat un record sur le dernier tour du 5000 mètres, 56 secondes. Ce qui le conduit à serrer la main d’Adolf Hitler – élément absent du film. C’est en pleine bataille aérienne que s’ouvre Invincible, Louis, à bord d’une forteresse volante, largue les bombes avant de voir sa vie en péril face aux chasseurs Zéro japonais. Une scène pleine de tension, filmée au plus près de l’équipage. Face aux balles perforant l’avion, tuant des mitrailleurs, impossible de ne pas retenir son souffle devant cette démonstration de mise en scène d’Angelina Jolie. Et la mort plane sur ces soldats, même une fois le combat terminée : après un atterrissage catastrophe, une mission de sauvetage mène Louis et ses frères d’arme à s’écraser au milieu de l’Océan Pacifique. Les trois survivants font alors face à la solitude, le manque de nourriture, et un soleil de plomb brûlant leur peau. Ce n’est que le début du calvaire, puisque le secours viendra de l’armée ennemie pour les interroger avant d’être jetés en camp de travail.

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La pudeur et la sensibilité d’Angelina Jolie s’avèrent remarquables. Son film ne laisse aucune place au pathos, et la souffrance ne se retrouve jamais appuyée artificiellement par la musique ou des effets de caméra. Elle compte sur deux éléments : l’horreur de la situation elle-même, et ses acteurs, excellents. C’est Jack O’Connell (vu récemment dans Les poings contre les murs) qui campe l’athlète ayant fait preuve d’une endurance exceptionnelle. Au-delà du mauvais traitement réservé à chaque prisonnier, Louis se retrouve pris en grippe par le commandant du camp, Watanabe (Takamasa Ishihara), véritable petit tyran cherchant à briser physiquement et mentalement le coureur – d’où ce plus judicieux titre original, Unbroken. C’est d’ailleurs lors d’une ultime confrontation entre les deux hommes que le film atteint son pic émotionnel, mais soudain, lorsque l’épilogue arrive, Invincible avoue à demi-mot avoir manqué son point capital : alors que Louis souhaitait tuer Watanabe, quitte à mourir, son travail pour pardonner son tortionnaire est annoncé par quelques mots avant le générique de fin. Bien que l’exploration des conditions terribles de détention de Louis Zamperini et des autres soldats américains constitue un argument cinématographique, il aurait été judicieux de suivre la route du pardon de cet homme ayant subi l’enfer depuis le crash de son avion, quitte à abandonner ou raccourcir certaines parties du film. Invincible se fait alors la belle illustration d’un mental d’acier, d’un héroïsme de la résistance, alors qu’il aurait pu devenir un grand film sur l’endurance et le pardon.

3 étoiles

 

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Invincible

Film américain
Réalisatrice : Angelina Jolie
Avec : Jack O’Connell, Takamasa Ishihara, Domhall Gleeson, Garrett Hedlund, Jai Courtney
Titre original : Unbroken
Scénario de : d’après un roman de Laura Hillenbrand
Durée : 137 min
Genre : Biopic, Drame, Guerre
Date de sortie en France : 7 janvier 2015
Distributeur : Universal Pictures International France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Même si le bémol final de ta critique semble vraiment pertinent, voilà un point de vue qui donne envie d’aller se faire sa propre opinion. Toujours pas vu mais j’ai hâte.

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