Critique du film Souvenirs de Marnie

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Rencontre entre l’un des plus prestigieux studio d’animation japonais et la littérature britannique. Hiromasa Yonebayashi s’inspire du roman When Marnie was there de Joan G. Robinson pour livrer un film sur la solitude infantile, la famille et l’amitié. Une belle histoire, en manque de noblesse et de force.

Remonter aux racines

Petite fille au trait de crayon déjà impressionnant, Anna ne compte aucun ami. Lorsqu’une violente crise d’asthme la saisit, sa tutrice – Anna ayant été adoptée – décide de l’envoyer à la campagne, respirer un autre air chez son oncle et sa tante, un couple affable, heureux d’avoir une nouvelle occupante dans la chambre de leur fille. Très vite, Souvenirs de Marnie annonce et cartographie son itinéraire : un effrayant silo, une villa près d’un marais que l’on dit hantée, et une main tendue vers la catharsis au travers d’une enfant imaginaire (ou fantomatique) prénommée Marnie. Marnie, joyeuse gamine aux yeux bleus et à la longue chevelure blonde, occupe la Villa des Marais, mais sa présence ne se manifeste que de nuit. Complicité immédiate entre Anna et Marnie, liées par l’absence parentale, et la petite malade s’éveille, explore, et se dirige déjà vers la guérison. Dans ce film à l’animation toujours très réussie se manifeste la patte esthétique classique de Ghibli. C’est sur la simplicité que mise Hiromasa Yonebayashi, qui réalise son second film d’animation après Arietty : le petite monde des chapardeurs, mais déjà un collaborateur de longue date avec Miyazaki, de Princessse Mononoké à l’ultime ravissement Le Vent se lève. Peu d’effets sont recherchés au travers de l’animation, misant sur un regard à hauteur d’enfant. La problématique profonde du film s’adresse pourtant à un public plus adulte, avec le besoin de retrouver ses origines pour un enfant adopté. Et c’est peut-être sur ce pont entre deux âges que se nichent toutes les faiblesses des Souvenirs de Marnie, livrant trop rapidement ses intentions pour les plus grands et manquant de féerie pour les plus jeunes.

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L’émotion tarde à jaillir dans cette histoire portée par la bienveillance et la candeur, et pourtant, Yonebayashi cherche à émouvoir tout au long des escapades de sa jeune héroïne, à renfort de zooms sur les visages ruisselant de larmes. Loin de la subtilité du dernier Miyazaki – mais bien sûr, on ne peut pas attendre d’un élève qu’il dépasse le maître si vite –, le film se déploie avec aisance sur deux trames temporelles, l’une remontant le courant de la vie, et l’autre se laissant emporter par le flux sans résistance aucune. Le temps passe et même les murs changent : ce sont les écrits, les dessins et tableaux qui restent. Et puis, les souvenirs. C’est avec tous ces éléments, sans réelle mélancolie, que les Souvenirs de Marnie traite intelligemment de cette nécessité de connaître son passé, ses racines, pour se construire dans un monde où l’exclusion peut frapper violemment les plus fragiles. Beau message pour un conte qui aurait gagné à cultiver ses mystères, mais également à donner un peu plus d’éclat – malgré quelques plans magnifiques – à sa collection de scènes d’amitié entre enfants abandonnées dans une alcôve de tendresse.

3 étoiles

 

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Souvenirs de Marnie

Film japonais
Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi
Avec les voix de : Sara Takatsuki, Kasumi Arimura, Nanako Matsushima
Titre original : Omoide no Mânî
Scénario de :
Durée : 103 min
Genre : Animation, Drame
Date de sortie en France : 14 janvier 2015
Distributeur : The Walt Disney Company France

Bande Annonce :

Article rédigé par Dom

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3 commentaires

  1. Quel dommage, pour le dernier film de ces studios…

  2. On va le voir ce week end car ma fille avait très envie de lé découvrir. On verra bien ce qu’elle en pense ^_^

  3. N’hésite pas à nous partager l’avis de ta fille Natieak !

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