En Bref : The Creator

Dans un contexte où les productions originales en science-fiction « grand spectacle » ont disparu, Gareth Edwards (Rogue One : A Star Wars Story (2016), Godzilla (2014)) exerce une tentative à budget modéré, The Creator affichant fièrement 80 millions de dollars de dépenses. Si le cinéaste séduit toujours sur l’aspect visuel de ses créations, ce long-métrage mettant en scène un conflit entre les hommes et les robots – des IA, pour reprendre le terme exact du film –, dévoile un scénario aussi éculé que truffé d’incohérences.

Un futur proche, l’avènement des IA, une bombe nucléaire qui tombe sur Los Angeles, et le gouvernement américain décide alors de décimer toutes les machines « intelligentes », qui trouvent pour refuge la « Nouvelle Asie ». Nous plaçant du côté de l’armée américaine, qui vise à éliminer le grand cerveau derrière la création de nouvelles IA, The Creator joue avant tout sur une différence sémantique avec les autres productions du genre. Ce qui est appelé IA ici correspond au même profil des machines de Skynet dans la saga Terminator : rappelons que si le terme, aux applications diverses, est de plus en plus mis en lumière aujourd’hui avec les nouvelles possibilités de génération de textes, d’images (animées ou non) ou de musiques, l’IA évoquée tient d’une capacité d’agrégation et de restitution jusqu’alors jamais vu auparavant. Du recyclage numérique de grande envergure en somme. Ironie du sort, c’est exactement ce que fait Gareth Edwards, compilant plus ou moins 20 ans de productions du genre, des meilleurs aux moins bonnes, et ce, plus ou moins ostensiblement. Impossible de ne pas penser à Looper (2012) de Rian Johnson, à Avatar (2009) de James Cameron, Blade Runner 2049 (2017) de Denis Villeneuve ou encore District 9 (2009) et Elysium (2013) de Neill Blomkamp au fil des péripéties qu’affronte John David Washington, ancien infiltré qui espère au cours d’une nouvelle mission retrouvée sa compagne disparue (Gemma Chan).

Emballés avec soin par Edwards, qui donne une touche cosmétique à la Apocalypse Now (1979) à son film, les concepts et idées de The Creator font illusion un temps, avant que l’ouvrage ne s’effondre sous le poids monumental de ses incohérences, de la géopolitique inexistante à son arme de destruction massive aussi protégée qu’une supérette de proximité. Sans oublier les décisions absurdes prises par la plupart des personnages, humains comme robots, renvoyant à la même idiotie les deux camps. En résulte un film plaisant visuellement, mais qui dans son recyclage extrême et loin d’être efficace, nous renvoie sur la planète Terre en 2023 bien avant le générique de fin, qui tarde à nous libérer. De notre rapport à la machine et à l’intelligence artificielle, Edwards n’apporte absolument aucune nouvelle forme de réflexion.

2 étoiles

The Creator de Gareth Edwards, en salle depuis le 27 septembre 2023, avec John David Washington, Gemma Chan, Madeleine Yuna Voyles et Ken Watanabe.

Affiche The Creator

 

Photos du film Copyright 2023 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. alors the creator….images au top, son au top, effets spéciaux de dingue……et film nul rien de cohérent…zut à part le scénario tout était bien……

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