Critique : Rango (Gore Verbinski)

Rango

Film américain
Réalisateur : Gore Verbinski
Avec les voix de : Johnny Depp, Isla Fisher, Abigail Breslin, Ned Beatty, Bill Nighy, Harry Dean Stanton
Scénario de : John Logan, Gore Verbinski, James Ward Byrkit
Directeur de la photographie : Roger Deakins
Monteur : Craig Wood
Durée : 107 mn
Genre : Animation, Aventure, Western, Comédie
Date de sortie en France : 23 mars 2011

 

 

 

 

La trame :

Rango est un caméléon qui aime les grandes aventures et rêve de devenir un héros. Perdu sur la route par ses propriétaire, il arrive à la ville de Dirt où la population s’inquiète du manque d’eau.

 

Bande Annonce (VOST) :

 

Critique

L’animation 3D est un royaume disputé entre Pixar et Dreamworks, les deux studios les plus productifs et reconnus du milieu. Rango marque l’arrivée d’un petit nouveau pourtant de poids puisque l’animation a été réalisée par ILM, société spécialisée dans les effets spéciaux, fondée par George Lucas au milieu des années 70. C’est également la quatrième collaboration entre le réalisateur Gore Verbinski et l’acteur Johnny Depp, qui ont pris l’habitude de se retrouver sur la saga Pirates des Caraïbes. Alors, la fine équipe de Rango est-elle capable de tacler le gros Shrek et la bande à Woody ?

Soif d’aventure

La vie d’un animal prisonnier d’une cage ou d’un bocal est morne, mais Rango (Johnny Depp) est un caméléon qui déborde d’imagination. Il rêve d’aventure, de combats épiques, d’un film dont il serait le héros. Perdu dans le désert par ses propriétaires, le rêve du reptile à la chemise à fleurs pourrait devenir réalité, à un détail près : il descend plus du clown que de l’icône héroïque. A son arrivée dans le patelin de Dirt (Poussière), écrasé par une terrible sécheresse, Rango décide, face aux expressions sinistres des animaux du cru, de se présenter en légende du Far West. Ainsi, l’odyssée de cet anti-héros va pouvoir débuter…
L’esthétique de Rango, saisissante, se positionne quelque part entre le pur cartoon et le photoréalisme. La texture reptilienne du caméléon crève l’écran et devient presque palpable, pourtant, le film se démarque de la mode actuelle en étant diffusé exclusivement en 2D, nous rappelant que l’immersion n’implique pas le port d’onéreuses lunettes en plastique. En règle général, les films d’animation sont doublés par les acteurs en studio, lorsque le métrage est bouclé. Rango se base sur une technique baptisée l’emotion capture, proche de la motion capture, consistant à mettre en scène et filmer les acteurs au milieu de décors. Les voix sont alors enregistrées dans un contexte de jeu véritable et les animateurs se basent sur les mouvements et expressions faciales des acteurs pour procéder à l’animation des créatures virtuelles. Une technique qui permet, tout comme dans Avatar, de ne pas relayer les acteurs au rang de simples « doubleurs ».

Irréprochable sur le plan technique, le film d’animation de Gore Verbinski souffre sur le plan humoristique qui parcoure cet hommage au western spaghetti et au grand cinéma d’antan, autant cité musicalement que visuellement. John Logan, scénariste, a travaillé avec des grands noms du cinéma tels que Martin Scorsese, Oliver Stone ou encore Ridley Scott ; mais jamais sur un ton comique qu’il ne maitrise guère. Hormis de rares trouvailles succulentes, les jeux de mots puérils et gags convenus abondent alors que Rango, multipliant les numéros guignolesques, devient presque antipathique. C’est dans les séquences d’action palpitantes et les instants de triste lucidité, lorsque le reptile est frappé par le désespoir, que le film prend son envol. Rango délivre alors des scènes d’une poésie rare – alors que l’eau est introuvable, les larmes de Rango sont exprimées par des trainées de sable sur son passage –, sublimées par le travail de Roger Deakins, directeur de la photographie. Les tares, concentrées sur la première partie du métrage, sont gommées par la qualité de la mise en scène et la splendeur des cadrages. En rejouant le Chinatown de Roman Polanski sur les terres arides de Sergio Leone, Logan et Verbinski aboutissent à une prestigieuse ode aux figures évanescentes du cinéma qui se permet de taper sur les doigts du capitalisme. Si les enfants ne saisiront pas ces éléments, nul doute que la beauté du film et sa myriade de personnages suffiront à les émerveiller.

Le premier film d’animation de Gore Verbinski pêche considérablement sur le plan émotionnel et comique, là où le studio Pixar règne en maitre. Rango évite pourtant de se réduire à une simple démonstration technique et possède la qualité rare de pouvoir fédérer les petits en quête d’aventure et les grands cinéphiles nostalgiques.

Remerciement : AlloCiné

3.5 étoiles

 

Je suis probablement la seule personne à voir cette ressemblance mais je tiens à vous la faire partager, au risque de paraitre dérangé (ou myope). Malgré que ce soit Johnny Depp qui donne vie à Rango, je trouve que le caméléon a un certain lien de parenté avec Woody Harrelson :

Vous ne trouvez pas ? Bon, tant pis…

Article rédigé par Dom

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6 commentaires

  1. Ah ah ! Joli le twin pic final 🙂
    Merci pour ta critique … J’ai toujours autant envie de le voir ce pti rampant !

  2. C’était d’ailleurs sur ton blog que j’avais découvert le premier teaser du film, il y a plus d’un an il me semble…. J’espère qu’il te plaira aussi.

  3. Autant le coté émotionnel oui on pourrait regarder plusieurs fois avant de le trouver. Mais le burlesque est un aspect comique, et il est bel et bien présent. Un peu trop peut être… je ne saurais dire, j’ai bien apprécié le film en tout cas.

  4. Oui, y a du burlesque, mais je l’ai trouvé irritant sur la longueur et de ce contexte particulier. J’ai apprécié le film aussi, sur sa globalité !

  5. Ta critique est juste, même si j’aurais mis une note un poil plus faible, car le scénario n’est vraiment pas assez travaillé. L’humour est là, mais trop prévisible, classique, et l’émotion est inexistante. Les références sont par contre sympa. Et techniquement et visuellement, le film est irréprochable.
    J’aurais jamais pensé à la ressemblance avec W. Harrelson, mais en y regardant bien, pourquoi pas !

  6. (ça me rassure pour la ressemblance :p)

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