Critique : Upgrade

Collaborateur de James Wan, Leigh Whannell est avant tout connu comme scénariste et acteur. Suite à Insidious : chapitre 3, l’australien nous livre un revenge movie se déroulant dans un avenir proche, à tendance dystopique. De la science-fiction aussi forte que cauchemardesque.

Vengeance augmentée

Grey Trace (Logan Marshall-Green) est un mécanicien qui aime son métier, les bolides rescapés des années 70 qui paraissent toujours aussi séduisants aux côtés de ces nouvelles voitures commandées par ordinateur, comme celle que possède sa femme Asha (Melanie Vallejo). Un soir, cette dernière l’accompagne pour revenir ensemble après avoir remis un véhicule à un riche client, Eron Keen (Harrison Gilbertson). Le couple a la chance de découvrir l’un des tout derniers outils technologiques créés par Keen, le Stem, une puce supposément capable de répondre à tous les besoins. Sur le trajet du retour, la voiture d’Asha dysfonctionne et s’accidente dans un quartier malfamé. Le couple est agressé alors que les drones de la police filment la scène, témoins impuissants : touché à la colonne vertébrale, Grey est à terre, paralysé, alors qu’une balle est tirée froidement dans le ventre de sa compagne qui décédera alors sous ses yeux. Une agression atroce, qui place Grey dans un fauteuil roulant, seul dans sa maison ultra-technologique qui ne lui permet même pas de se suicider. Il trouve alors un but : retrouver les assassins.

Fondamentalement, l’univers dystopique d’Upgrade n’est pas des plus originaux. Il y a pourtant une manière de déployer le récit, d’utiliser et de présenter de nouvelles technologies, qui confère un aspect profondément rafraîchissant à ce long métrage isolé dans le paysage de la science-fiction cette année, où nous n’avons pu compter que sur le blockbuster de Steven Spielberg, Ready Player One. Et cette production Blumhouse, s’inscrivant dans une démarche économique serrée avec ses 5 millions de dollars de budget, loin des pourtant modestes Looper (30 millions) ou Ex Machina (15 millions), emprunte à Robocop, 2001 : l’odyssée de l’espace et d’autres œuvres où l’homme et la machine se confrontent, s’associent, pour le meilleur et pour le pire. Contacté par Eron, Grey va servir de cobaye : Stem lui est implanté mais il devra garder le silence sur sa motricité retrouvée. Mais l’implant ne l’a pas seulement sauvé de la paralysie, Stem – dont la voix est prêtée par Simon Maiden – communique avec son hôte, et se montre même capable de l’aider dans sa quête vengeresse.

Sur la trace des meurtriers, Upgrade prend une nouvelle dimension en distribuant des séquences d’action phénoménales, par leur mise en scène et le jeu robotique de Logan Marshall-Green. La caméra, comme accrochée au comédien, suit ses moindres mouvements si surprenants, Grey pouvant donner le contrôle complet à Stem mais restant l’unique garant de la mobilité de sa tête. La démarche est alors unique, la capacité à anticiper les coups pour mieux distribuer des patates surpuissantes impressionne. C’est grâce à un téléphone dissimulé sur le comédien que la caméra pouvait suivre si parfaitement, de façon mécanique, la gestuelle du protagoniste jusque dans l’ultra violence. Et sur sa route, Grey devra faire face à d’autres humains « augmentés », certains possédant des armes implantées dans leur bras ! Grâce à une bande originale ténébreuse de Jed Palmer, Leigh Whannell dessine une trajectoire s’enfonçant dans la noirceur absolue, entre tragédie intimiste et péril technologique. Discrètement, Leigh Whannell se positionne comme le sauveur de la science-fiction cette année : Upgrade est un petit bijou d’anticipation, désespéré et brutal.

4 étoiles

 

Upgrade

Film australien
Réalisateur : Leigh Whannell
Avec : Logan Marshall-Green, Melanie Vallejo, Harrison Gilbertson, Betty Gabriel, Benedict Hardie, Simon Maiden
Scénario de : Leigh Whannell
Durée : 100 min
Genre : Science-fiction, Action, Thriller
Date de sortie en France : 3 octobre 2018
Distributeur : Apollo Films

 

Article rédigé par Dom

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