Critique : The Ghost Writer (Roman Polanski)

The Ghost Writer
Film français
Réalisateur : Roman Polanski
Avec : Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall, Olivia Williams, Tom Wilkinson, Eli Wallach
Scénario de : Roman Polanski et Robert Harris (adapté du roman « The Ghost » de Robert Harris)
Directeur de la photographie : Pawel Edelman
Monteur : Hervé de Luze
Durée : 128 mn
Genre : Thriller
Date de sortie en France : 3 Mars 2010

 

 

 

Synopsis :

Un nègre littéraire (Ewan McGregor) prend la mission de terminer dans l’urgence les mémoires de l’ancien Premier ministre britannique, Adam Lang (Pierce Brosnan), alors que son ami et précédent nègre a été retrouvé mort sur le rivage de l’île où il demeure.
Bande annonce (VO) :

Critique
Terminé dans la tourmente de l’affaire de crime sexuel qui ressurgit contre Polanski, The Ghost Writer est un thriller politique dans l’air du temps. En effet, le scénariste Robert Harris est un ancien journaliste politique qui a été proche de Tony Blair lors de son élection. Certains voient donc derrière le personnage d’Adam Lang, le reflet du véritable Premier ministre britannique.

 

Un homme est mort.
Polanski ouvre son film sur un ferry qui accoste et dans lequel une automobile ne daigne pas bouger, son propriétaire n’est pas là. Sur le rivage, un homme gît sur le ventre. Accompagnée par une musique d’Alexandre Desplat, cette introduction qui se prive de mots, donne immédiatement le ton de ce thriller.
Ewan McGregor – que j’appellerai le « Ghost » au cours de ces lignes – parvient à obtenir le poste de nègre fraichement vacant pour terminer les mémoires d’Adam Lang. Il quitte l’Angleterre pour rejoindre l’ancien Premier ministre dans la résidence qu’il occupe sur une île aux abords de la côte Est américaine.

 

Suspens glacial.

Sur l’île fantomatique où le présage d’une tempête contribue à l’inquiétude donnée par les événements et personnes évoluant autour d’Adam Lang, on ne cesse d’apercevoir ce phare : comme un avertissement pour le Ghost. On ne cesse de penser qu’il devrait s’éloigner du rivage mais rapidement, le mystère sur la disparition du précédent nègre et les accusations de crime de guerre lancées contre Adam Lang vont le contraindre à être plus qu’un écrivain.

Polanski isole malicieusement le Ghost et le spectateur : perdus au milieu des agissements de chaque personnages, le doute se crée sur les intentions de chacun et peu à peu, la paranoïa s’installe alors que des objets du quotidien se révèle potentiellement dangereux : une clef usb abritant la version électronique du manuscrit, un téléphone mobile utilisé à mauvais escient, et cette voiture pour les invités, qui transporta pour la dernière fois le nègre disparu.

 

Mort accidentelle, suicide ou assassinat (mystères, manipulations ou engrenages lugubres).

Alors qu’un scandale politique éclate, il est probable que le précédent manuscrit contienne des révélations douloureuses. Mais où et de quelle nature ?

Le Ghost devient enquêteur malgré lui et c’est probablement là où réside à la fois la force et la (petite) faiblesse du film. Alors que chaque rencontre, chaque confrontation est dominée par le danger d’un ultime et fatal faux pas, Polanski dévoile certains indices trop tôt et on l’on se retrouve à anticiper la progression de l’investigation.

 

Un maitre du 7ème art.
Cependant, nul ne pourra nier la qualité du jeu des acteurs qui évoluent dans ce thriller classique à la mise en scène totalement maitrisée. Entre Olivia Williams et Pierce Brosnan qui ne cessent de créer le doute, Ewan McGregor campe parfaitement l’écrivain coincé dans un mystère qui le dépasse.
Le suspense est là, du début à la fin. La scène finale est d’ailleurs, réalisée avec une virtuosité exemplaire lui permettant de s’ériger aux côtés de celle de Chinatown.

 

Conclusion

The Ghost Writer est un thriller politique aux influences hitchcockiennes revendiquées qui envoutera les amateurs d’une mise en scène soignée se raréfiant dans ce genre.

Note : 8/10

Article rédigé par Dom

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6 commentaires

  1. Intéressant, pourtant la bande annonce m'a du tout donné envie de voir le film.

    Si jamais j'ai l'occasion, j'y jetterais un oeil.

    Article sympa à lire en tout cas.

    Box

  2. Je ne serais pas aussi dithyrambique que toi concernant ce film; si la dernière demi-heure est effectivement réalisée de main de maître, je trouve que la première partie est en revanche trop lente bien qu’élégamment écrite. mais un thriller doit par définition instaurer une certaine tension ce qui n’est malheureusement pas le cas durant toute cette première partie qui plus est un peu longuette. La fin, je le répète, vaut cependant à elle seule le déplacement (je mettrais 6,5/10)

  3. Salut Omar,
    Eh bien je trouve qu’il y a beaucoup de subtilités dans la première partie, notamment dans le choix des plans. Ce sont bien sûr des détails, mais si l’on s’y attache, on réalise rapidement que tout est maitrisé.
    J’ai hâte de le revoir pour l’analyser plus profondément.

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