[Critique] Cogan : Killing them softly (Andrew Dominik)

Après le coup d’éclat L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, western contemplatif d’une grande profondeur, Dominik Andrew passe au film de petites frappes et de tueur à gages. Un retour vers le monde contemporain assez douloureux.

Adapté d’un roman de George V. Higgins, Killing them softly (qui sortira probablement en France sous le titre Cogan – la mort en douce) nous plonge au coeur d’un sombre braquage de tripot au cours des présidentielles américaines de 2007, un contexte d’une grande importance puisque des discours d’éminents politiciens américains se relaient au travers des radios et télévisions tout au long du film. Car si le nouveau long-métrage de Dominik reste un thriller, assez classique dans son déroulement, le message politique est fort – et abordé en toute frontalité. Dans cette oeuvre où Brad Pitt campe un tueur à gage cynique, aux méthodes expéditives, le spectateur est pris par le sentiment de voir un mauvais film signé Guy Ritchie. Les conversations ineptes entre mafieux, souvent vulgaires et interminables, se succèdent dans un véritable marathon pour aboutir à un dénouement parfaitement attendu.

Dominik use de détours et d’une mise en scène hétéroclite pour étaler ce simple récit de règlement de compte sur une centaine de minutes. Exécution au ralenti à grand renfort d’effets numériques, répétition de motifs et de mouvements de caméra sur un camé à l’héroïne, séquences sorties d’un clip vidéo – des variations et expérimentations qui donnent la sensation d’un film inachevé, ou du moins, mal pensé. Certes, certaines séquences et répliques s’avèrent percutantes, un passage à tabac vous assène de véritables uppercuts et une poignée de cadrages s’avère particulièrement séduisante, mais malgré la solidité de son casting, cette histoire qui, en certains points, rappelle le très médiocre Burn After Reading des frères Coen ne développe jamais une intrigue suffisamment solide pour garder le spectateur en haleine. Andrew Dominik aurait pu trouver un sujet plus subtil pour mettre en image cette vision pessimiste de l’Amerique. L’évanouissement d’un cinéaste prodige ? Un passage à vide, espérons.

2.5 étoiles

 

Cogan – Killing them softly

Film américain
Réalisateur : Andrew Dominik
Avec : Scoot McNairy, Brad Pitt, Richard Jenkins, Sam Rockwell, James Gandolfini
Titre original : Killing them softly
Scénario de : Andrew Dominik, d’après l’oeuvre de George V. Higgins
Durée : 104 min
Genre : Thriller
Date de sortie en France : 5 décembre 2012
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Teaser Cannes (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Coucou,
    J’ai trouvé que Cogan était pas mal dans l’ensemble. Cependant, je pense qu’avec un meilleur scénario, ce dernier aurait été vraiment exceptionnel.

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