Top 20 Cinéma 2010-2019

Exercice motivé par une tendance qui s’est généralisée au cours des dernières semaines, conserver dans sa mémoire et près du cœur quelques films sortis entre 2010 et 2019. Faire un choix, sur plusieurs centaines de films découverts : exercice délicat mais stimulant.

Les meilleurs films de la décennie 2010-2019

01. The Tree of Life de Terrence Malick
02. The Social Network de David Fincher
03. Interstellar de Christopher Nolan
04. Holy Motors de Leos Carax
05. Mad Max : Fury Road de George Miller
06. The Act of Killing de Joshua Oppenheimer et Christine Cynn
07. La Casa Lobo de Joaquín Cociña et Cristóbal León
08. Enter the void de Gaspar Noé
09. Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow
10. Parasite de Bong Joon-ho
11. Sully de Clint Eastwood
12. Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan
13. The House that jack built de Lars Von Trier
14. Under the skin de Jonathan Glazer
15. Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
16. La Favorite de Yórgos Lánthimos
17. Ready Player One de Steven Spielberg
18. Django Unchained de Quentin Tarantino
19. Faust d’Alexandre Sokourov
20. Poesia sin fin d’Alejandro Jodorowsky

Pas de place pour « Drive »

Si beaucoup n’ont retenu que dix long métrages pour la décennie qui vient de s’écouler, j’ai préféré opter pour une sélection de vingt films, pour suivre la logique des tops annuels publiés ici, et surtout, limiter les dilemmes – après tout, de votre côté, il suffit de couper la poire au milieu pour obtenir le top 10, mais serait-il identique sans les dix autres titres derrière ? La question principale étant de garder quels films à partir de quels critères ? Mon film préféré de l’année 2017, Song to Song, n’a pas été retenu. Deux raisons : la présence d’un autre Malick mais surtout le sentiment que des films « plus importants » le dépassent en regroupant ces dix années. Si j’ai vu Drive cinq fois en salle, il est absent de ce classement, alors que Nicolas Winding Refn est un cinéaste adulé. Tout comme les frères Coen, mais je ne glisserai pas vers la citation de tous les absents, ce serait tricher d’une certaine façon. Le critère principal aura été celui de cet amour que l’on peut vouer à des films au fil des années, ces sensations qui restent, mises en relation avec un autre facteur, plus objectif, basé sur le fond : que nous ont raconté ces films aujourd’hui et que pourront-ils nous apporter demain ? Quel impact pourront-ils avoir sur de futurs cinéphiles ? Il y a une part de projection, qui ressemble déjà à des certitudes pour les films sortis avant 2015. Il me semble que The Tree of Life de Terrence Malick est un film à l’importance croissante, car il montre une société qui paraît de plus en plus distante de la notre, d’un point de vue social et philosophique. L’intrigue n’est pas contemporaine, du moins, dans sa majeure partie, mais le film retraçait quelque chose de nos vies, quelque chose peut-être déjà disparu, définitivement. C’est pourtant la Palme d’or de l’année 2011, mais qui paraît aujourd’hui à des années-lumières de notre monde en déliquescence.

Ils avaient l’air pourtant si innocents derrière leur écran (« The Social Network »)

Dans cette liste, deux films s’intéressent à des éléments majeurs qui ont façonné – et continuent de façonner – notre monde : The Social Network de David Fincher montre les origines d’un géant du web, au point d’être capable de modifier la vie des personnes qui ne l’ont jamais utilisé. Qui aurait pu prédire lors de la sortie du film que ce réseau social jouerait un rôle capital dans l’élection de Donald Trump ? Qu’il pourrait attiser les conflits religieux de certaines régions, et même servir de support au terrorisme islamique, dont la « décennie Ben Laden » est brillamment résumé dans Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow ? Un terrorisme qui sévit toujours… Au tableau des horreurs, dans les œuvres les plus méconnues de cette liste, il y a deux films à souligner, le documentaire controversé et bouleversant The Act of Killing de Joshua Oppenheimer et Christine Cynn, qui plonge dans les pires recoins de l’âme humaine – comme Faust, The House that Jack built, Il était une fois en Anatolie mais sur un versant rassurant, celui de la fiction. L’autre œuvre de cet acabit est un film d’animation, qui trouve ses origines dans la réalité : La Casa Lobo de Cristóbal León et Joaquín Cociña. Si vous n’en avez pas entendu parler, c’est que ce film n’a jamais été distribué en France, uniquement montré en festivals et durant un mois sur Mubi.com. Il serait d’ailleurs bon qu’un distributeur français se penche enfin sur ce cauchemar expérimental absolument remarquable.

« La Favorite » sera-t-il toujours un favori dans dix ans ?

Puisqu’il est impossible de saisir l’impact à moyen ou long terme des films les plus récents, surtout les trois de la cuvée 2019, Parasite, Portrait de la jeune fille en feu et La Favorite, il est difficile de savoir si ce ne sont pas des émotions et idées encore fraiches qui leur permettent de trouver leur place ici. D’un autre côté, les bouder pour leur jeunesse serait commettre une erreur… Le temps parlera, et en attendant, je vous invite à (re)découvrir ces vingt longs métrages.

Article rédigé par Dom

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