[Test Blu-ray] The Tree of Life (Terrence Malick)

Fiche Technique :

The Tree of Life (2011) réalisé par Terrence Malick
Avec : Brad Pitt, Hunter McCracken, Jessica Chastain, Sean Penn
Durée : 139 min
Genre : Drame
Blu-ray testé : Edition française – Région B
Pistes Audio : Anglais, Français DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Format d’image : 1.85:1
Codec : MPEG-4 AVC
Résolution : 1080p
Editeur : EuropaCorp

 

Synopsis :

Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu’au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire…

Critique :

Pour accéder à la critique rédigée lors de la sortie cinéma, c’est par ici : Critique The Tree of Life

Mon avis, après un nouveau visionnage :
Le voyage symphonique qui unit le cosmique au microcosme familial, qui étudie la voie de la grâce, caractérisée par la mère, et l’antagonisme de la voie de la nature, caractérisée par le père, procure la même émotion qu’à sa découverte…
Cinéaste singulier et exceptionnel, Terrence Malick ne se dresse pas en démiurge ici mais en chef d’orchestre : la musique qu’il interprète n’est rien d’autre que la vie elle-même, ses paradoxes, ses mystères, ses attraits et horreurs, ses origines et ses fins. Film panthéiste à la structure atypique, axé autour de la perte d’un enfant, des remords des figures parentales mais surtout des souvenirs du frère aîné, personnage central tourmenté par la complexité de la vie qui s’ouvre à lui, The Tree of Life, lauréat de la Palme d’Or 2011, fascine en premier lieu par son esthétique éblouissante. Malick et Emmanuel Lubezki, directeur de la photographie, sont parvenus à reproduire la réalité dans toute son authenticité, malgré un découpage profond des scènes mais dont les raccords n’atténuent jamais la douceur procédant du mouvement aérien de la caméra. Une qualité qui tient du fantastique travail opéré à la steadicam, du refus des lumières artificielles – permettant également d’évoluer en toute liberté avec les acteurs et la caméra –, et d’une direction d’acteurs exemplaire. Jessica Chastain, grande révélation du film, mère rayonnante, touche en plein cœur avec ses murmures marqués tantôt par la douleur, tantôt par la sagesse. Brad Pitt impressionne en père à la dureté masquant une profonde amertume. Hunter McCracken, le jeune Jack, charme par sa spontanéité – tout comme les autres enfants. Sean Penn, quant à lui, dans le rôle de Jack à l’âge adulte, a rarement été aussi intriguant. La magnificence de ces souvenirs et enseignements sur la vie, au gré de l’expérience et du questionnement d’un enfant, sont sublimés par une bande originale magistrale, œuvres classiques et compositions signées Alexandre Desplat.
Tout comme l’analogue Miroir d’Andreï Tarkovski, The Tree of Life est un long-métrage si dense qu’aucune analyse ne pourrait lui rendre tout à fait justice, mais il possède cette qualité rare et merveilleuse que tout un chacun peut s’en délecter, même sans éclairer les zones d’ombre propres à toute œuvre débarrassée de la chronologie et chargée de symbolisme. Il suffit de tendre un peu la main pour être bercé par l’émouvante poésie de ce chef d’œuvre qui traversera les années sans rien perdre de son éclat, de sa splendeur qui invite le spectateur à traverser l’écran pour une expérience qui se ressent au plus profond de l’être et perdure longuement après son terme. Une ode à la vie et à l’amour inoubliable.

Bande annonce (VOST) :

 

Le Blu-ray

– Image :

Le faste visuel était époustouflant en salles, il est en de même avec l’édition blu-ray. Ce transfert confine à la perfection et salue ainsi le formidable travail d’Emmanuel Lubzeki, chef opérateur collaborant avec Terrence Malick depuis Le Nouveau monde. Tourné en pellicules 35 mm et 65 mm, The Tree of Life affiche une palette de couleurs aux tons naturels, nuancés par la lumière solaire qui façonne des contrastes magnifiques. Ces éléments sont restitués dans toute leur splendeur, avec un piqué aussi fantastique que le niveau de détail. On s’émerveille de la texture de la peau en gros plan, de la richesse de détails contenus dans une larme ou bien présents dans la profondeur de champ, des couleurs d’une beauté irréelle lors des séquences cosmiques, des paysages arides et sylvestres – chaque plan est digne d’admiration. Peut-être ce que la haute définition aura de plus beau à nous offrir cette année.

– Son :

Seule la piste en VO est testée.
La bande son de The Tree of Life est marquée par la même ambivalence que la nature représentée : elle se montre à la fois douce et lente, ample et vivace. Le plaisir que procure cette piste en DTS-HD Master Audio 5.1 est équivalent au plaisir du spectacle visuel. Le canal des voix se charge de transmettre avec précision les murmures introspectifs des personnages au sein d’un mixage sonore présentant un excellent dynamisme. La fureur des volcans et la montée en puissance du premier Lacrimosa se révèlent dévastatrices et contrastent avec la sérénité parfaite de séquences où les moindres détails sonores de l’environnement composent alors une sphère immersive. Excellent travail de spatialisation frontales/arrières lorsque le son est censé se prolonger « au delà » du cadre, comme lors du passage d’une vague. En bref : une merveille pour l’ouïe !
Les réfractaires à la version originale seront heureux de trouver une piste française en DTS-HD Master Audio 5.1, chose assez rare pour être signalée.

– Bonus :

Tous les bonus sont en haute définition.
Exploration de The Tree of Life (29:55) : making-of du film constitué essentiellement de témoignages de collaborateurs de différents pôles, producteurs (Bill Pohlad, Dede Gardner), acteurs (Brad Pitt, Jessica Chastain, Hunter McCracken), monteur (Mark Yoshikawa), … mais également de deux réalisateurs de renom : Christopher Nolan et David Fincher. On se doutait fortement que Malick l’insaisissable et mystique cinéaste ne se montrerait pas pour nous éclairer sur ses méthodes de travail et son œuvre mais ce documentaire n’est pas moins intéressant pour autant. D’une part, on apprend au travers de ces interviews que la singularité du film procède de la singularité du travail de production, même sur des détails anodins – Jessica Chastain imite le doux « action » que prononce Malick – et d’autre part, il est intéressant de noter que chacun s’exprime avec le même respect teinté de fascination à l’égard du réalisateur texan.
Interview d’Alexandre Desplat (21:52) : le compositeur français raconte son expérience avec Terrence Malick pour la composition de la bande originale du film. Exercice particulier puisque Desplat a composé les morceaux sans voir le film monté et sans la présence du réalisateur qu’il ne rencontrait que ponctuellement. Desplat décrit Malick comme « un savant fou mais très calme, un humaniste, un génie, un érudit qui a rejeté le monde des médias et du show-business. »
Interview de Michel Ciment (24:42). Maître de conférences en civilisation américaine à l’Université Paris VII et directeur de la publication du magazine Positif, Michel Ciment se livre à une passionnante analyse du film et des influences cinématographiques, picturales, littéraires et philosophiques que l’on peut relever. Le seul reproche que l’on pourrait faire à cet entretien est qu’il est trop court : on pourrait s’abreuver de ces sages paroles et réflexions durant des heures !
Interview d’Yvonne Baby, en deux parties (de huit et dix minutes). Journaliste et écrivaine, Yvonne Baby évoque sa relation amicale avec Terrence Malick et dévoile quelques confidences sur la pensée et la conception du cinéma de cet artiste. Tout comme Michel Ciment, elle revient sur certaines thématiques et influences – notamment kubrickienne – du film.

Annotations :

Il est possible de régler la taille des sous-titres (taille standard ou réduite) et une piste audio propose de suivre le film en audio description. Le DVD du film est également disponible dans une pochette individuelle en plastique. Une édition collector est également en vente, disposant d’un portfolio de 28 pages en supplément de ce qui est proposé avec cette édition simple :


Film :
5 étoiles
Image:
5 étoiles
Son :
5 étoiles
Bonus :
4 étoile
Avis Global :
5étoiles
Article rédigé par Dom

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8 commentaires

  1. Et un nouveau blu-Ray référence, un!! Merci pour cette chronique de ce chef-d’oeuvre panthéiste qui doit gagner en puissance sous le prisme de la Haut Def

  2. Merci pour cette critique blu-ray, j’en avais vu une autre sur avoir-alire.com, et ils font autant d’éloges que toi sur la qualité technique, ce qui me rassure infiniement, moi qui espère le prendre demain si je trouve l’édition collector.

  3. Quid de la version longue?

  4. Pas à l’ordre du jour malheureusement, bien que je soupçonne fortement que Malick proposera sa version Director’s Cut. Des clichés du film, non intégrés dans le montage final, laissent supposer l’existence d’une version longue. De toute façon, ça sortir on est pas dupes

    J’en profite pour tirer à boulets rouges sur l’édition belge du film : ridicule. On est encore considérés comme la dernière roue du carrosse. Excepté le complément « Exploration de The Tree of Life », le reste des bonus passe à la trappe. Un scandale!! Merci Belga films qui, à l’instar de ses homologues cinéart, rcv et videodis, nous prennent pour des cons, nous obligeant ainsi à passer par la case import pour profiter des édition françaises. Ras-le-bol de ce délire. Je comprends que ça coûte chez d’acheter les exclusivités de contenu à Europa Corp (et à d’autres), mais qu’on laisse alors le champ libre à ceux qui le méritent merde!!

  5. Un indispensable en effet.

    @Marvelll : pas de nouvelles d’une version longue. Je suppose qu’on ne verra jamais la version montée pour Cannes 2010 mais je me demande si Malick a achevé le montage de 6h annoncé par Lubzeki, avec tous ses projets si subitement, il ne doit pas dormir énormément !

    @Nasser : ah, désolé d’apprendre que les bonus diffèrent en Belgique ! Surtout que les entretiens avec Michel Ciment et Yvonne Baby sont très intéressants.

  6. @Nasser: Je ne sais pas si il faut se plaindre de l’édition que vous offre Belga Films en Belgique. Il est probable que la qualité d’image de l’édition française souffre, en comparaison des autres éditions, de la place nécessaire faites pour les bonus produits à son usage exclusif par EuropaCorp (Belga Films n’y est donc pas pour grand chose, devant se contenter de l’unique bonus commun à toutes les éditions internationales, américains, allemands, anglais sont à la même enseigne.. et finalement pour le film ce n’est peut-être pas un mal…)

  7. Dans ma philosophie, je suis très sensible au contenu proposé. Mais en effet, il se peut que l’édition de Belga films soit identique à l’américaine qui est reconnue pour détenir un bitrate vidéo monstrueux. Donc si l’éditeur belge a su récupérer le master us, ce serait formidable et je pense dès lors l’acquérir dans les prochains mois. Car oui, je viens d’acheter l’édition ultime d’Europa Corp qui, en terme de piqué, est ravageuse. J’ai décelé quelques solarisations qui entourent la flamme (divine ?) ponctuant le film. Mais rien de très fâcheux.

    Merci pour ces éclaircissements

  8. Bonsoir à tous,

    J’ai obtenu le blu-ray la semaine dernière, visionnage ce soir tranquille chez moi 🙂 Je dis ce que j’en pense demain au plus tôt.

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