Critique : The Last girl – celle qui a tous les dons

Repartir du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer avec le Prix du public et le Prix de la meilleure musique originale mérite que l’on se penche tout particulièrement sur l’oeuvre récompensée. Il s’agit d’un film de zombie réalisé par Colm McCarthy (plus connu du côté de la TV avec notamment Peaky Blinders) qui se montre assez novateur dans le genre, d’autant qu’il ne joue pas la carte de l’humour, unique versant qualitatif ces dernières années.
Préparez vos kits de survie avant de plonger dans cette critique.

Le monde d’après

Tout débute dans ce qui ressemble à une base secrète militaire, dans laquelle sont tenus prisonniers des enfants, isolés dans des cellules qu’ils ne quittent qu’attachés avec précaution à une chaise roulante. Difficile de dire ce qui ne va pas avec eux, notamment Melanie (Sennia Nanua), qui semble aussi douce qu’un agneau. Pourtant lorsque l’enseignante Helen Justineau (Gemma Arterton) s’approche de cette même enfant lors de son cours, elle déclenche la colère du Sergent Eddie Parks (Paddy Considine) qui, face à un autre enfant, le pousse dans un état de crise ahurissant. Ces enfants sont en fait contaminés par un virus, ou plutôt un champignon, qui a transformé l’humanité en zombie. Mais ces enfants portent peut-être en eux la solution pour sauver l’espèce humaine, ces derniers n’agissant pas comme les autres affamés – comme ils sont appelés dans le film –, pouvant même presque contrôler ces états de crise. La force de The Last girl – celle qui a tous les dons est de débuter là où la plupart des films de zombies s’achèvent, en atteignant cette fameuse base militaire, signe du salut face aux hordes de morts-vivants. On se souvient bien sûr de 28 jours plus tard de Danny Boyle, mais le film de Colm McCarthy, adapté d’une nouvelle de Mike Carey, trouve ses racines du côté de l’univers des jeux vidéo avec le bijou The Last of us.

Attaquée alors que le Docteur Caroline Caldwell (Glenn Close) s’apprêtait à utiliser Melanie afin de produire un possible vaccin, la base militaire est abandonnée par une poignée de soldat, avec Melanie, Helen et le Sergent Parks. Du confinement initial travaillant une atmosphère lourde psychologiquement, McCarthy se jette avec succès dans le pur film de zombies avec des séquences d’action assez épatantes malgré un budget relativement limité. Le budget du film est estimé à 4 millions de livres, pour comparaison, le pénible World War Z tourne autour des 190 millions de dollars ou pour rester sur le Royaume-uni, 28 jours plus tard touche aux 8 millions de livres. Malgré les contraintes de production, un plan-séquence impressionnant nous permet d’évacuer la base submergée par ces créatures hostiles et répugnantes. Débute alors un film de survie où l’avenir de l’humanité est au centre de chaque action de ces personnages forts, tous désirant accomplir la tâche qui leur a été confiée, tournant autour de Melanie. La jeune Sennia Nanua qui incarne ce personnage clé impressionne par le naturel de son jeu, qui déborde d’intelligence, et qui sait se montrer sauvage sans jamais perdre cette innocence infantile. Une vraie révélation !

Dans une ville de Londres qui semble ne pas avoir vu de présence humaine depuis des années, l’équipe trouve un labo mobile qui pourrait permettre au Docteur Caldwell d’élaborer son vaccin, au prix de la vie de Melanie. Helen se dresse alors en rempart face à cette option tandis que la pandémie pourrait atteindre un nouveau stade qui condamnerait définitivement l’espèce humaine telle que nous la connaissons. Dans cette seconde partie, riche en suspense avec quelques séquences d’action maîtrisées, The Last girl – celle qui a tous les dons développe une intéressante réflexion sur la place de l’homme sur Terre mais aussi la nécessité de transmettre, la primauté de l’apprentissage. Avec une bande originale troublante du chilien Cristobal Tapia de Veer – son utilisation des voix notamment –, Colm McCarthy livre un film de genre abouti, délivrant les frissons attendus avec une vraie matière à réflexion. The Last girl – celle qui a tous les dons redore le blason du film de zombies originel, celui dépourvu d’humour et qui se penche sur les maux de notre société.

3.5 étoiles

 

The last girl – celle qui a tous les dons

Film britannique, américain
Réalisateur : Colm McCarthy
Avec : Sennia Nanua, Gemma Arterton, Glenn Close, Paddy Considine, Fisayo Akinade
Titre original : The Girl with all the gifts
Scénario de : Mike Carey
Durée : 111 min
Genre : Horreur, Thriller
Date de sortie en France : 2017
Disponible en DVD et Blu-ray depuis le 2017
Distributeur : La Belle Company

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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