[Critique] Les Brasiers de la colère, réalisé par Scott Cooper

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Pour son premier long métrage, Crazy Heart, Scott Cooper avait réussi à mener Jeff Bridges jusqu’à l’Oscar. Toujours aussi solide dans sa direction d’acteur, le cinéaste manque le coche avec un second film attristant par son manque d’originalité et de force dans son double récit.

Fumée sans feu

Le film s’ouvre sur un terrible passage à tabac dans un drive-in, introduisant la bestialité de Harlan DeGroat (Woody Harrelson) avant de planter le décor dans la ville industrielle de Braddock, sous le chant puissant d’Eddie Vedder de Pearl Jam. Les Brasiers de la colère suit deux frangins, Russell Baze (Christian Bale) et Rodney Baze Jr. (Casey Affleck), alors que leur père, malade, attend la fin chez lui. Bien dans le rang, Russell a une compagne et bosse dans une aciérie. Son frère cadet est accroc au jeu lorsqu’il n’est pas en mission en Irak, une addiction qui le conduira à se battre dans des combats à mains nues pour éponger ses dettes. Pendant un temps, le nouveau film de Scott Cooper s’apparente à un cousin pauvre du Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, seulement le portrait d’une Amérique ouvrière avalant son pain quotidien comme elle le peut lorsqu’elle ne part pas en guerre a été vu et revu avec bien plus de mordant. Un accident mettant Russell derrière les barreaux ira faire basculer le film dans un second versant qui tient du thriller, bien que l’on ressente une véritable hésitation dans l’exploration du genre. Les combats de Rodney vont le conduire entre de mauvaises mains, dans des terres reculées où même la police craint d’intervenir. Seul recours pour Russell face à la disparition de son frère, s’engager là où les forces de l’ordre se montrent fébriles, quitte à risquer sa propre vie.

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Malgré son casting de luxe où l’on retrouve Willem Dafoe, Zoe Saldana, Sam Shepard et Forest Whitaker, Les Brasiers de la colère ressemble parfois à une démonstration de la maîtrise – et aussi de l’hypertrophie – de la méthode Actors studio de Christian Bale face à Casey Affleck. Ce dernier varie guère son style de composition, bien que les combats d’une grande violence lui permettent de développer une facette physique et enragée. C’est plutôt Woody Harrelson qui surprend le plus, hillbilly teigneux ne faisant preuve d’aucune humanité. Hélas, le film manquera de développer la psychologie de ce personnage qui campera son archétype jusqu’au bout. Des dégâts psychologiques des militaires à une Amérique qui troque la balance de la justice par des armes à feu, Les Brasiers de la colère n’apporte donc aucun regard nouveau sur les classes les plus fragiles des Etats-Unis. Tout juste sauvé par ses comédiens et une mise en scène à leur service, ce film désespéré de Scott Cooper manque sa cible, peut-être par manque de conviction, mais surtout dans un mariage des genres raté.

2.5 étoiles

 

Les Brasiers de la Colère

brasiers-colere-afficheFilm américain
Réalisateur : Scott Cooper
Avec : Christian Bale, Casey Affleck, Woody Harrelson, Willem Dafoe, Zoe Saldana, Sam Shepard, Forest Whitaker
Titre original : Out of the Furnace
Scénario de : , Scott Cooper
Durée : 116 min
Genre : Drame, Thriller
Date de sortie en France : 15 janvier 2014
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Sévère, sans être un chef d’oeuvre ça reste un film solide et efficace avec en prime un casting idéal et autant d’émotion que d’action… 3/4

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