Critique : Jackass 3D (Jeff Tremaine)

Jackass 3D

Film américain
Réalisateur : Jeff Tremaine
Avec : Johnny Knoxville, Bam Margera, Steve-O, Chris Pontius, Ryan Dunn, Jason “Wee Man” Acuna, Dave England, Preston Lacy, Spike Jonze, Seann William Scott
Scénario de : (oui oui, visiblement, y en a un) Preston Lacy
Directeur de la photographie : Lance Bangs
Monteur : Stephen Mirrione
Durée : 147 mn
Genre : Comédie, Documentaire
Date de sortie en France : 3 novembre 2010

 

 

 

 

 

La trame :

Bim, Bam, Prout – séries de cascades et sketchs par la bande de Jackass.

Bande Annonce (VOST) :

 

Critique

A l’aube de l’an 2000 arrive une vidéo de skate d’un certain CKY Crew, mené par Bam Margera, où les prouesses sur planche sont fragmentées par des séquences à la gloire de la connerie ultime, entre cascades improbables et gags scabreux. Peu de temps après, débarque, sur MTV, une émission intitulée Jackass, avec Johnny Knoxville et sa bande de camarades casse-cous déjantés, bien décidés à explorer le domaine de l’absurdité absolue en suivant les préceptes de CKY – sans les figures en skateboards.
2010, les gaillards, trentenaires, sont quelque peu endommagés mais toujours en vie et, après deux films sortis directement en DVD chez nous, leur 3ème long-métrage, débarque en salles, en 3D.

Vu lors de l’avant-première parisienne au Gaumont Opéra, Jackass 3D fut introduit par l’insupportable Rebecca Leffler du Hollywood Reporter et présenté par Fred Tremaine, Bam Margera ainsi que Johnny Knoxville, qui fut le seul à s’exprimer pour dire qu’ils ont mis du temps à monter cet opus et qu’ils adorent Paris. Une présentation proche de la minute mais qui fut précédée par une diffusion dans la salle de l’arrivée des trois bougres en direct et en 3D. Mais place à la critique du film qui s’est fait remarquer en explosant les chiffres du box-office américain lors de son premier weekend d’exploitation – un peu plus de 50 millions de dollars ! –, qui débute par une séquence de dessin animé, où Beavis et Butt-Head découvre les joies des lunettes 3D.

Pain for Pleasure

Jackass 3D, comme ses prédécesseurs, n’est pas un film au sens classique du terme mais une collection de saynètes où de braves types se fracassent dans des cascades vouées à l’échec ou s’adonnent à des exercices incongrus, débiles et parfois scatophiles – en somme, un programme ne nécessitant aucune activité cérébrale et un estomac solide. Se faire mal et en rire, s’humilier et en rire, tels sont les plaisirs de la bande de Jackass qui, après tant d’années, semble avoir écoulée leur stock d’âneries, au point de se répéter dans certaines situations déjà vues comme les confrontations homme/animal ou les sempiternels coups portés sous la ceinture. Certains gags font l’effet de pétards mouillés, déclenchant tout de même les rires nerveux, forcés, de l’assemblée tandis que d’autres semblent inachevés, comme une séquence où Johnny Knoxville, grimé en vieillard, commence une chorégraphie hilarante sur le morceau « Boom Boom Pow » des Black Eyed Peas, et qui se termine, sans raison, prématurément. Pire encore, certains sketchs semblent scénarisés tant les réactions paraissent peu naturelles.
Mais rassurez-vous, fans de Jackass ou jackass vous-mêmes – le show ayant fait des émules –, la bande à Knoxville est parvenue, en faisant cogiter leurs neurones restants, à créer quelques pépites succulentes de bêtises. On retiendra par exemple le Duck Hunting, aperçu dans la bande-annonce, qui consiste à tirer au paintball sur un type, éjecté au-dessus d’un plan d’eau grâce à la chute de deux acolytes sur un énorme sac d’air ; l’Electric Avenue, couloir gorgé de tasers et autres piques à bétail électriques devant être traversé par des prisonniers pour retrouver la liberté ; ou encore la confrontation puérile avec un réacteur d’avion. Quelques guests stars, du monde du sport ou du cinéma (tel que Spike Jonze et Seann William Scott) font une apparition, souvent loin d’être indispensable, pour prendre part à certaines idioties.

Et si on continuait le débat sur la 3D ?

James Cameron a-t-il songé, un jour, que la 3D popularisée par son mastodonte Avatar, serait rapidement utilisée à des fins aussi subtiles qu’un springbreak gore (Piranha 3D) ? Probablement pas.
Et a-t-il songé, qu’un dénommé Steve-O, prendrait place dans une cabine de WC portable, débordant d’excréments, pour être propulsé, à la façon de certaines attractions foraines, dans les airs, sous l’objectif de caméras 3D ? Assurément non.
La 3D apporte en immersion sur les scènes à courtes focales, plongeant le spectateur au milieu de l’action où dégobillis, sexe à l’air et matières fécales sont souvent au rendez-vous – on ira même jusqu’à recevoir un godemichet en plein visage. Par contre, lors des séquences en caméra caché ou à longue focale, la 3D se révèle absolument inutile et inefficace. Là où elle prend tout son sens, c’est dans son incorporation au sein d’une seconde nouveauté technique, inexistante lors des précédents tournages : l’utilisation de caméra Phantom à haute vitesse, filmant plus de 1000 images par seconde, ce qui permet d’obtenir d’impressionnants ralentis comme dans la vidéo ci-dessous.

Imaginez ce que les Jackass peuvent faire avec cette technologie… Cela donne des séquences de coups déformants les visages avec un caractère presque irréel tellement la peau se déforme sous les chocs. Bam Margera s’en donne à coeur joie dans des séquences « Rocky », fil rouge qui aurait mérité d’être plus présent dans ce troisième épisode qui brille uniquement dans son coup d’envoi sensationnel et son final tonitruant. Les années qui filent sont probablement le pire ennemi de la stupidité exultante de ce type de divertissement.

Conclusion

Jackass 3D est un film réservé à un public averti mais qui risque de décevoir les plus fervents défenseurs de la cause. La grande nouveauté de cet opus, les ralentis filmés avec une caméra Phantom, sont la seule particularité intéressante de ce 3ème volet qui accuse d’une recette qui ne parvient pas à se renouveler sur le fond.

Note : 4/10

Article rédigé par Dom

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5 commentaires

  1. Ah merde!
    Bon j’irais le voir quand même; tu avais vu le 2 au fait?

  2. Alors ça, c’est clairement pas pour moi. Les délires entre potes c’est bien, le marketer de telle sorte qu’une quantité de gosses les voient faire leurs « cascades » et assimilent ça comme des trucs cools a reproduire je trouve ca plutôt moyen. Ils ont pas besoin de ca pour faire des conneries.

    Sinon je trouve que le concept se prête plus a la tv et je me demande a chaque fois ce que ça vient foutre au cinema, pour moi ça n’y a pas sa place…

  3. @Trev, tu me diras ce que tu en penses ! Oui j’ai vu le 2 chez Valé, tu l’avais lancé en vidéo-proj et j’en garde un meilleur souvenir.

    @Ko_porter, je comprends le raisonnement par rapport aux gosses, mais d’un autre côté, ils n’ont pas besoin d’attendre après jackass pour faire des conneries. Surtout que de nombreuses cascades demandent du matériel pour être réalisées.
    Ensuite je comprends parfaitement qu’on adhère pas au concept, pour moi, c’est un délire qui me rappelle le collège/lycée, l’époque du skateboard, … Mais c’est clairement pas un film pour rallier de nouvelles personnes au concept !

    Quant à sa diffusion en ciné, je trouve que la 3D le justifie plutôt. Je suis pas accroc au phénomène qui envahit Hollywood « on refait tout en 3D » mais, j’avoue que les 3 films que j’ai vu en 3D (Avatar, Piranha 3D et Jackass 3D) m’ont plutôt convaincu sur l’utilisation de cette technologie. Ensuite, ça reste un gadget et je préfère vraiment voir des films « classiques ».

  4. ok rien à regretter alors… je le savais ! 🙂

  5. Hello à tous,

    J’ai vu l’avant première de Jackass, ce film est vraiment top !

    Venez sur notre site http://www.blogbang.com/jackass3d et tentez de gagner la bande originale.

    Bonne chance à tous,

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