Cannes 2017 : lancement idéal

Cannes 2017 est lancé pour douze jours de folie cinématographique. Je vous invite à découvrir les premiers événements dans cet article, avec notamment Les Fantômes d’Ismaël, Jessica Chastain et la Welcome Party – en photo ci-dessus.

Il y a foule pour récupérer son accréditation mercredi matin : le nouveau dispositif de sécurité, avec des portiques, augmente considérablement le temps d’accès à chaque bâtiment. A l’extérieur, ce sont les bacs à fleurs qui se sont multipliés aux abords du centre névralgique que représente le palais et ses salles de projection. Etat d’alerte maximale. Sur un versant moins angoissant : clin d’oeil aux fêtards invétérés, chaque accréditation est accompagnée par un badge avec un petit trait d’humour- j’ai droit à « How come I didn’t get invited ? »

Dans l’inhabituelle longue file de la première séance en salle Debussy, le nouveau film d’Arnaud Desplechin, Les Fantômes d’Ismaël, je fais la rencontre d’Alex Deleon, critique pour filmfestivals.com, qui a eu la chance d’avoir connu et travaillé avec Akira Kurosawa, notamment sur Kagemusha. L’occasion de discuter sous un soleil de plomb des grands films méconnus du réalisateur japonais ainsi que de Toshiro Mifune. Charmante rencontre avant d’accéder si tardivement à la salle, nous privant du début du film et nous offrant des places dans l’escalier…

Il y a de la passion dans Les Fantômes d’Ismaël, de la passion tourmentée avec des acteurs magnifiques : Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard et Mathieu Amalric en tête. Ce dernier campe un réalisateur torturé, Ismaël, poursuivi par des cauchemars et le souvenir d’une femme perdue il y a une vingtaine d’années. Alors qu’il se reconstruit avec Sylvia (Charlotte Gainsbourg), lors du tournage de son nouveau film, un fantôme survient et bouleverse son quotidien, celui de son épouse Carlotta (Marion Cotillard), loin d’être décédée, et même déterminée à récupérer son mari qu’elle a abandonné à un profond chagrin, destructeur. Les scènes se concentrant sur ce trio de personnages sont les plus belles du film, les plus troublantes par ce qu’elles soulèvent sur la fragilité des relations et sentiments. En parallèle, on suit le destin d’Ivan Dedalus (Louis Garrel), personnage principal du film que réalise Ismaël. Desplechin réalise une œuvre à la mise en scène réfléchie, au service de ses comédiens – magnifique scène de provocation presque infantile de Carlotta sur une chanson de Bob Dylan face à une Sylvia déconcertée. Si les liens entre Ismaël et Ivan intriguent, ces derniers finissent par se rompre dans le dernier acte du film, laissant comme un sentiment d’inachevé. Peut-être que la version longue du film donne une autre dynamique et permet de préserver tout le charme de ce film romanesque – réponse dans certaines salles de cinéma, seulement, et ce, dès ce mercredi 17 mai.

« Et donc, The Tree of Life, c’est vraiment super. »

Quelques heures avant la cérémonie d’ouverture et son défilé de stars se tient la conférence de presse du jury, un moment qui attire de nombreux journalistes – il n’y a aucune projection en parallèle. Malgré plus de 90 minutes d’attente, il n’aura pas été possible d’y accéder, un sort partagé par les badges jaunes et bleus. Toutefois, quitte à avoir perdu du temps, autant aller jusqu’au bout en attendant la fin de la conférence pour peut-être interpeller quelqu’un… comme Jessica Chastain. Un pari payant puisque j’ai enfin pu lui parler quelques instants malgré la cohue : notre arrivée commune à Cannes en 2011, la beauté de The Tree of Life et à quel point je trouve qu’elle est une actrice formidable. Un moment particulièrement fort après avoir salué un Will Smith accessible et gaillard – et qui sera sûrement présent au cinéma de la plage pour lancer la projection de Bad Boys !

Comme toujours, la cérémonie d’ouverture se suit entre festivaliers à la TV, et ce serait arrondir les angles que de dire qu’elle s’est montrée terne, raide, comme l’était la maîtresse de cérémonie Monica Bellucci. Les moments forts : les traditionnels extraits de film en compétition et un retour sur les œuvres de Pedro Almodovar, le président du jury de cette 70e édition. Le cinéaste hispanique semble particulièrement heureux d’être ici. Dans l’après-midi, au photocall il a même joué avec les photographes en prenant des clichés avec l’appareil de l’un d’entre eux avant de s’asseoir dans la plus grande aise au milieu du groupe.

Au début de la nuit, les festivaliers se retrouvent pour la 2nde édition de la Welcome Party, sur la plage Majestic. C’est une soirée parfaite pour se jeter dans le festival : on y retrouve camarades et collègues autour d’un buffet et d’un verre (ou deux) tandis que certains se déhanchent déjà sur la piste de danse. Pas de trace des membres du jury cette fois-ci, mais cela ne nous a pas empêché de passer un moment des plus agréables jusqu’au milieu de la nuit, avant d’attaquer avec Wonderstruck dès 8h30, film de Todd Haynes en compétition officielle.
Un film séduisant, une rencontre avec une comédienne chérie et une belle soirée : le lancement idéal.

Article rédigé par Dom

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