Critique : Tarzan

Tarzan est de retour dans un nouveau long métrage de David Yates, que l’on connait surtout pour avoir réalisé des opus de la saga Harry Potter. En 2016, le roi de la jungle passe à la moulinette de la mode du super héros pour un résultat lamentable.

Jungle factice

On ne questionnera pas la volonté de certains producteurs de revenir à la légende de Tarzan (qui est le titre original américain) avec le budget le plus colossal jamais accordé à ce personnage, environ 180 millions de dollars. Avec David Yates aux commandes, réalisateur loin d’avoir montré une vision dans ses précédents travaux, on pouvait déjà apercevoir le manque d’ambition artistique derrière Tarzan sans pour autant saisir l’ampleur catastrophique de son fil narratif. Campé par Alexander Skarsgård – choix plus que discutable en considérant les origines scandinaves du comédien –, Tarzan a déjà quitté son Afrique natale au début du film. Il est John Clayton, installé en Angleterre. Il est donc question de le reconduire vers le Congo au travers d’un guet-apens orchestré par un émissaire du roi belge, Leon Rom (Christoph Waltz, irritant dans son énième rôle de méchant sans aspérité). Un piège qui permettra à Leon Rom de récupérer de précieux diamants des mains d’une tribu animée par un désir de vengeance contre celui capable de se mouvoir de lianes en lianes à la façon de certains primates. Le film progresse péniblement tout en flashbacks pour développer sa triste trame en explorant le passé de son protagoniste. Element clé du piège, Jane, jouée par Margot Robbie : une des scènes les moins cohérentes du film qui voit la capture du couple, uniquement pour libérer Tarzan afin qu’il parte à la recherche de Jane en compagnie de George W. Washington, campé par un Samuel L. Jackson qui s’évertue à donner de la consistance à son personnage. Pourquoi tant de détours minables ? Pour offrir des situations au potentiel de grand spectacle, mais encore une fois, la cible est manquée de loin.

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Dépassé sur toutes les séquences d’action, David Yates livre une bouillie numérique à laquelle Hollywood nous habitue depuis plusieurs années avec ses blockbusters sans âme. Dans Tarzan, les effets numériques de bas étages règnent impunément, des animaux tous conçus en 3D – et ce, en restant loin de certaines réussites récentes, comme avec les reboot de La Planète des singes ou encore The Revenant – aux combats dans lesquels les projections irréalistes sont légion. Dépourvu de tout sens de l’action, Tarzan se montre tout aussi misérable sur le versant de l’aventure. Déjà, Alexander Skarsgård et ses regards ténébreux se positionne hors-jeu, gagnant seulement un peu plus de crédibilité sur le plan athlétique. Difficile alors de s’émouvoir pour les mésaventures d’un personnage transgressé, transformé pour atteindre les standards du super-héros dominant le marché américain en matière de superproductions. Un tel produit remodelé ne mérite même pas le mépris mais l’oubli complet, par amour pour un cinéma un minimum bien pensé et exécuté, à défaut de se montrer original. Pour une œuvre abordant l’esclavagisme, le respect des peuples et le pardon, Tarzan apparaît comme une vaste et vilaine supercherie.

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Tarzan

Film américain
Réalisateur : David Yates
Avec : Alexander Skarsgård, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Margot Robbie
Titre original : The Legend of Tarzan
Scénario de : Adam Cozad, Craig Bewer, d’après Tarzan d’Edgar Rice Burroughs
Durée : 110 mn
Genre : Aventure, Action
Date de sortie en France : 6 juillet 2016
Distributeur : Warner Bros. France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. Heureusement qu’il y a des critiques comme celle là pour ne pas se faire avoir… je suis toujours fan de la version avec Lambert et je ne pense pas qu’elle sera dépassé de mon vivant.
    Encore une bouse a éviter!
    merci.

  2. Merci pour cette critique constructive…malgré tout je ne pense pas aller ce film au cinéma car les personnages font trop « acteur studio », il manque selon moi cette petite touche de sauvagerie et de réalisme !

    J’attendrais sa sortie en DVD. biz.

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