Critique : Avengers l’ère d’Ultron

Les Avengers sont de retour, toujours avec Joss Whedon aux commandes. Si le premier film était un franc succès, ce second opus ne cherchant qu’à gonfler les ingrédients du précédant n’aboutit pas au divertissement attendu. Explications dans la critique de ce déluge numérique.

Castagne désincarnée

Dès l’ouverture du film, Joss Whedon cherche à en mettre plein les mirettes : toute l’équipe réunie livre un impressionnant combat, où un plan séquence efface déjà le petit exploit du premier film. Le ton est donné : il faut donner encore plus au spectateur, et encore plus vite. Dans cette volonté d’être plus impressionnant, Avengers : l’ère d’Ultron tombe dans le piège de l’excès et du mauvais goût. Bien sûr, le blockbuster de l’écurie Marvel réserve une poignée de scènes ahurissantes, mais c’est une sensation d’abrutissement complet, comparable à celle que peut provoquer un Transformers 2 qui reste en fin de séance. Tout ne procède pas de la domination des séquences d’action puisque le mal réside en plusieurs points, à commencer par le scénario. Alors qu’il souhaitait relancer un programme de maintien de paix, Tony Stark (Robert Downey Jr.) donne naissance à Ultron, une entité robotique dont l’âme volatile en fait un adversaire coriace. Ce cher Tony Stark que l’on côtoie depuis plusieurs années au cinéma s’avère moins intelligent que l’on aurait pu penser pour laisser cet accident donner la direction principale du film : arrêter cette entité qui, pour se singulariser des méchants habituels, souhaite détruire la Terre. L’erreur est humaine, certes, et c’est peut-être ce qui pêche ici en dehors des affrontements : ces super-héros montrés comme des êtres super normaux. La scène la plus symptomatique est probablement celle où chacun, en costume, tente de soulever le marteau de Thor (Chris Hemsworth) par défi. Soirée sympa entre potes, jusqu’à ce que débarque Ultron. Cette problématique de la normalité se retrouve en développant le personnage de Hawkeye (Jeremy Renner), sa vie de famille où l’on aperçoit Linda Cardellini, ou pire encore, la maladroite relation sentimentale qui nait entre la Veuve noire (Scarlett Johansson) et Hulk (Mark Ruffalo). Attention, pas de méprise : donner de l’humanité à ces personnages ne représente fondamentalement rien de mauvais, c’est la méthode, expéditive ou candide, qui nuit aux intentions. L’artificialité règne, même lorsque l’on reste auprès de Hulk alors qu’il s’apprête à redevenir Bruce Banner grâce à des prouesses technologiques.

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Si Loki ne constituait pas une figure du mal des plus emblématiques auparavant, Tom Hiddleston offrait à son personnage une vraie dimension physique, ce qui n’est pas le cas d’Ultron, pur produit numérique dont la voix a été confiée à James Spader. Et le résultat est assez navrant, plus proche de l’imitation de Nono le petit robot par un pote à l’issue d’une soirée arrosée que de l’autorité menaçante d’un Dark Vador. Pour les affrontements, chaque personnage a droit à ses phases de bravoure individuelle au milieu du déluge numérique. C’est parfois plaisant, mais il n’est plus possible à ce stade de cacher que tout est calculé pour satisfaire les fans de chaque super-héros. Dans ce film aux enjeux si pauvres et si mal traités, les coups se multiplient comme les sbires d’Ultron, et les punchline plus ou moins efficaces sont aussi régulières que les points pour conclure une phrase. Relativement désincarné – et royalement desservi par les compositeurs Danny Elfman et Brian Tyler, fastidieux –, le film pâtit également de ses nouveaux personnages, Scarlet Witch (Elizabeth Olsen), Quicksilver (Aaron Taylor-Johnson) et The Vision (Paul Bettany). D’une part, ces personnages sous-développés peinent à s’intégrer, et d’autre part, leur présence dilue aussi l’essence des autres. Avengers : l’ère d’Ultron réduit son impact dans sa résolution à procurer plus de plaisir au spectateur, désormais face à des combats interminables et peu savoureux. Autant la faute d’une surenchère numérique que des limites de Joss Whedon, qui semble avoir tout donné dans le précédent film et la séquence d’ouverture de celui-ci.

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Loin d’être affligeant, Avengers : l’ère d’Ultron constitue une déception et un mauvais présage si ses défauts devaient être réitérés dans les prochains films de la franchise, dont les sorties sont déjà programmées jusqu’en 2019. Le renouvellement passe autant par la mise en scène que le moteur même du film : assez des simples velléités de destruction planétaire par une hideuse entité.

2.5 étoiles

 

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Avengers : l’ère d’Ultron

Film américain
Réalisateur : Joss Whedon
Avec : Robert Downey Jr., Chris Evans, Scarlett Johansson, Elizabeth Olsen, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Samuel L. Jackson, Jeremy Renner, Aaron Taylor-Johnson
Titre original : Avengers: Age of Ultron
Scénario de :
Durée : 141 min
Genre : Action, Aventure, Science-fiction
Date de sortie en France : 22 avril 2015
Distributeur : The Walt Disney Company France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. Moi, j’ai vraiment préféré le premier volet de the avengers>. Ce n’est pas le meilleur film de super héros pourtant.

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