Critique : Troll

Peut-être que des amateurs de cinéma d’action se souviennent encore du douloureux Tomb Raider (2018) avec Alicia Vikander, signé Roar Uthaug. Le cinéaste retrouve sa Norvège natale avec Troll, film fantastique qui se montre probablement moins pénible mais tout aussi raté.

Légende norvégienne, sauce américaine

Pour cadrer rapidement le sujet, Troll n’a aucun rapport avec ces détestables internautes attisant la haine sur la toile : il est question de folklore scandinave, de créatures imposantes et hostiles à l’homme, les trolls, les vrais ! Alors que des militants écologistes protestent lors du début d’un chantier visant à massacrer un peu plus la nature, un cataclysme inédit frappe les personnes présentes au pied d’une montagne. Qu’à t-il pu se passer alors que les vidéos semblent révéler une créature géante à l’origine des dégâts et pertes humaines ? Troll va déjà tourner autour du pot au cours d’une réunion de crise gouvernementale au lieu de plonger dans son sujet, et il faudra faire appel à la paléontologue Nora Tidemann (Ine Marie Wilmann) qui, enfant, écoutait les histoires farfelues de son père, convaincu de l’existence des trolls dans les montagnes nordiques. Ce qui repousse d’emblée dans le film se niche dans la mise en scène proposée par Uthaug : un simple dialogue entre deux personnages se retrouve sur-découpé sans aucune raison. La peur de voir un plan durer, comme on le constate souvent dans les mauvais films d’action américains. Paradoxalement, lorsqu’il nous confronte à sa créature, Uthaug donne plus d’oxygène à ses plans, mais les effets spéciaux, corrects, sont loin d’impressionner. Avec son langage cinématographique sous de mauvaises influences, le projet s’avère irréfléchi.

Lorsqu’il devient évident que les Norvégiens font face à un troll vindicatif prenant la direction d’Oslo, Nora, ses acolytes et les militaires devront mettre en place un stratagème pour empêcher une destruction de la capitale. Le bougre se montre particulièrement résistant aux armes et explosifs. On pense évidemment à Godzilla, et le film emprunte aussi à des scènes cultes de King Kong, notamment lorsque des hélicoptères tentent de martyriser les tympans du géant avec des cloches d’église – on laisse l’explication aux braves qui donneront leur chance au film ! En somme rien d’original au-delà des décors offerts par la Norvège et la musicalité de la langue. Avec ses protagonistes transparents, Troll tourne même au film sans saveur, d’autant plus qu’il se montre particulièrement timoré lorsqu’il s’emballe légèrement en terme d’action. Il marque des points sur quelques plans, un œil qui se dévoile là où on pensait voir une roche inerte depuis des siècles. Mais une poignée de bons plans ne suffit pas à sauver un film. Le retour du discours écolo dans les derniers chapitres prête à sourire alors que s’additionnent les incohérences. En matière de trolls, on ne saurait que conseiller de (re)voir Troll Hunter (2010) d’André Øvredal, qui lui aussi, porte son lot d’incohérences, mais offre une aventure plaisante et inspirée.

1.5 étoiles

 

Troll

Film américain, norvégien
Réalisateur : Roar Uthaug
Avec : Ine Marie Wilmann, Kim Falck, Gard B. Eidsvold, Anneke von der Lippe, Mads Sjøgård, Karoline Viktoria Sletteng Garvang Pettersen
Scénario de : Roar Uthaug, Espen Aukan
Durée : 101 min
Genre : Fantastique, Action
Date de sortie en France : 1er décembre 2022
Distributeur : Netflix France

 

Photos du film Copyright Netflix

Article rédigé par Dom

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