Test Blu-ray : La Douleur

Fiche Technique :

La Douleur (2017) réalisé par Emmanuel Finkiel
Avec : Mélanie Thierry, Benjamin Biolay, Benoît Magimel, Shulamit Adar, Grégoire Leprince-Ringuet, Emmanuel Bourdieu
Durée : 127 min
Genre : Drame, Historique
Blu-ray testé : Edition française – Région B
Pistes Audio : Français DTS-HD Master Audio 5.1, audiodescription dolby digital
Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
Format d’image : 1.85:1
Codec : MPEG-4 AVC
Résolution : 1080p
Editeur : TF1 Vidéo

 

Synopsis :

Juin 1944, la France est toujours sous l’Occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivain et résistante, est tiraillée par l’angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonis. Elle rencontre un agent français de la Gestapo, Rabier, et, prête à tout pour retrouver son mari, se met à l’épreuve d’une relation ambiguë avec cet homme trouble, seul à pouvoir l’aider. La fin de la guerre et le retour des camps annoncent à Marguerite le début d’une insoutenable attente, une agonie lente et silencieuse au milieu du chaos de la Libération de Paris.

Le film :

Adaptation du roman éponyme de Marguerite Duras, La douleur nous conduit dans le Paris de la libération. En partie autobiographique, le roman de Duras se porte sur la douleur de l’attente de l’être aimé, résistant fait prisonnier et qui fut déporté avant la déroute allemande. C’est Mélanie Thierry qui campe avec une aisance remarquable cette femme dans la tourmente, accablée, incapable de se fondre dans la joie de la libération et qui décide de tout consigner à l’écrit, pour qu’à son retour, son mari puisse vivre ce qui s’est déroulé. Il y a non seulement ce mari disparu, qui pourrait ne jamais revenir, mais aussi ce regard perçant (et glaçant) sur ce passage du Paris des collabos à la France de Charles de Gaulle. Il y a dans La Douleur une incapacité à se réjouir à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, ce changement de régime mais surtout l’horreur des camps de concentration qui apparaît par bribes, au gré des rares informations et finalement de cette effroyable réalité, ces déportés amaigris et malades qui regagnent Paris. Débutant en juin 1945, au cœur du mal-être de Marguerite, le film revient un an plus tôt, tout juste après l’arrestation de son mari, Robert Antelme (Emmanuel Bourdieu). Se tisse alors une relation insidieuse entre Rabier (Benoït Magimel), policier responsable de l’arrestation, et Marguerite qui, sans se donner, se laisse manipuler, pour avoir des informations sur son mari, pour tenter de lui éviter le pire. Rabier, lui, certain que Marguerite fréquente un groupe de résistants dont faisait partie Robert, cherche à obtenir des informations, avec tout le vice des collaborateurs de l’occupant nazi ainsi que celui d’un homme de pouvoir face à une femme fragilisée.

Au-delà du texte de Duras, souvent énoncé avec une pesanteur poignante en voix-off par Mélanie Thierry, La Douleur trouve une force cinématographique phénoménale dans sa forme, son point de vue, la subjectivité absolue épousée grâce à un fantastique travail sur l’image et le son. Exploitant énormément de longue focale, c’est accroché à Marguerite que l’on parcoure le Paris occupé, puis le Paris libéré. Quand la vision se trouble, quand la douleur s’intensifie, tout devient formes, reflets, monde éthéré et impalpable. L’atmosphère de la rue se présente, et s’évanouit, laissant place à l’agonie d’un violon. Grâce à cette position, Emmanuel Finkiel livre un long métrage hors du commun, évitant tout pathos malgré la gravité du sujet, la gravité des sentiments qui y siègent. Mélanie Thierry trouve probablement son rôle le plus marquant, portant sur son visage, sur ses épaules, la peine de milliers de femmes. Une œuvre sensorielle et bouleversante.

Bande annonce (VO) :

 

Le Blu-ray

– Image :

Lumière tamisée d’un appartement devenu l’antichambre d’un deuil inacceptable, teintes ocres et grises composent une partie de ce film qui s’enrichit, en matière de couleurs et de lumière, au fil de son déroulement. Avec le chef opérateur Alexis Kavyrchine, Emmanuel Finkiel a privilégié une profondeur de champ réduite, se concentrant sur Mélanie Thierry et ses interlocuteurs. Et puis le regard se détourne, sur des détails, avant de devenir totalement hermétique à cette ville, à cette vie. Toutefois, le film respire régulièrement par des plans plus larges, assez stupéfiants pour leur reconstitution de Paris à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Avec un piqué parfaitement ciselant, l’absence de trace de compression, un niveau de contraste idéal, La Douleur se présente comme un blu-ray exemplaire, affichant une image haute définition de caractère et exempt de tout défaut.

– Son :

Seule la piste en VO est testée.
Le travail sur le son est tout aussi remarquable que le travail sur l’image. Le mixage et la spatialisation participent pleinement à enfermer et libérer Marguerite, à la positionner dans la réalité, au présent, pour la couper, la confiner dans son attente, sa langueur mortifère. Les voix s’avèrent parfaites de clarté au centre, sauf peut-être lors d’un ou deux échanges, tout comme la narration en off, mixée au-dessus. Le film ne fait jamais de démonstration de dynamisme même lors d’un passage de l’aviation au-dessus de la ville. Du travail d’orfèvre excellemment restitué.
A noter la présence de sous-titres destinés aux sourds et malentendants ainsi qu’une piste en audiodescription.

– Bonus :

Les bonus sont en haute définition, à l’exception des Premiers Essais de Mélanie Thierry.
– Commentaire audio du réalisateur Emmanuel Finkiel
– De Mélanie à Marguerite : Premiers essais (11 min), Des costumes mais pas de maquillage (5 min 35)
– A propos de l’image et du son (18 min)
– Scènes coupées (7 min 30)
– Bande annonce du film

 

Film :
4.5 étoiles
Image:
5 étoiles
Son :
4.5 étoiles
Bonus :
4 étoile
Avis Global :
5 étoiles
Article rédigé par Dom

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