[Critique] Die Hard : belle journée pour mourir (John Moore)

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Crise économique oblige, John McClane reste de service même en vacances avec ce 5ème épisode de Die Hard. C’est John Moore, réalisateur de Max Payne, qui se retrouve derrière Die Hard : belle journée pour mourir. Un film d’action balourd mais assez appréciable malgré sa mise en scène peu convaincante.

Fête des pères

On peut y mettre la pagaille sur le réseau routier sur plusieurs kilomètres sans aucun problème. On peut y faire sauter un tribunal pour y débouler avec des fusils d’assaut en toute sérénité. Pour les classes les plus aisées, il est aussi possible de se déplacer en hélicoptère de combat et de mitrailler sans retenue au cœur de la capitale. Ce pays, vous l’aurez évidemment reconnu, c’est la Russie. Voilà un peu le délire dans lequel est parti Skip Woods, scénariste de ce 5ème opus de la série Die Hard où l’on retrouve toujours Bruce Willis dans le rôle de John McClane. Toujours aussi à l’aise dans ce rôle musclé malgré les 24 années écoulées depuis le Piège de Cristal de John McTiernan, Bruce Willis doit apporter ici une fibre sentimentale inédite dans la saga puisque seront introduits sa fille – très rapide passage de Mary Elizabeth Winstead – et son fils Jack, joué par Jay Courtney, à priori dans une sale situation en Russie après une tentative d’assassinat. Die Hard : belle journée pour mourir travaillera une houleuse relation père/fils sans aucune finesse, plaçant ses dialogues filiaux entre deux séquences d’action qui rivalisent toujours dans la surenchère de pétarade. Les fanas de l’esprit Die Hard crieront probablement au scandale quant à l’ambiance de ce film, mais John Moore livre pourtant un film d’action décérébrée plus qu’honnête.

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Ce long métrage doit beaucoup à un élément tendant à se raréfier au profit d’effets numériques – qu’il exploite toutefois aussi –, la réalisation de cascades authentiques. Le travail de Steve M. Davison, coordinateur des cascades, se montre absolument remarquable, notamment dans une course-poursuite dantesque en ville, orgie de destruction de tôle d’une durée ahurissante. La réalisation de cette scène aura nécessité près de deux mois et demi de tournage, et pourtant, le résultat final, plaisant, n’est pas à la hauteur des efforts fournis. La faute à John Moore qui, au lieu d’employer une mise en scène raisonnée pour donner de l’ampleur et offrir une visibilité optimale à cette débauche de percussions automobiles, exploite les pires tics du cinéma d’action contemporain. A renfort de shaky cam, de mouvements de zooms intempestifs et d’un découpage des plans frénétique, Moore dessert l’impressionnant travail de ses collaborateurs. Surtout, les procédés utilisés sont appelés lorsque l’action est quasi inexistante, afin de secouer le spectateur en manque d’adrénaline par une simulation de l’action. Alors, pourquoi galvauder d’authentiques scènes musclées ? Mystère. Toutefois, John Moore ne sombre pas jusqu’aux horreurs dont se montre capable Paul Greengrass (Green Zone, La vengeance dans la peau), et le rythme du film joue en la faveur de ce Die Hard n’étirant pas les épisodes purement narratifs. Le scénario, sans réel intérêt sur les relations filiales, est agrémenté de petits rebondissements relativement inconséquents. Elément positif : la photographie de Jonathan Sela, contrastant des ambiances d’un bleu grisonnant avec une lumière orangée propre à l’aurore. Après l’épisode de trop par Len Wiseman, John MacClane continue de jouer les prolongations en trimbalant son image comme un vieux baroudeur. Plus amusant que la réunion boursouflée d’un Expendables 2, Die Hard : belle journée pour mourir est un beau bazar à la sottise épatante, mais surtout, offrant un divertissement assez solide.

3 étoiles

 

Die Hard : belle journée pour mourir

die-hard-john-mooreFilm américain
Réalisateur : John Moore
Avec : Bruce Willis, Jai Courtney, Sebastian Koch, Yuliya Snigir, Radivoje Bukvic, Mary Elizabeth Winstead
Titre original : A Good Day to Die Hard
Scénario de : Skip Woods
Durée : 98 min
Genre : Action
Date de sortie en France : 20 février 2013
Distributeur : Twentieth Century Fox France


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Article rédigé par Dom

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6 commentaires

  1. Mais qu’est ce qui t’arrive ?
    D’abord la fille McClane est introduite dans le 4e volet. Ici, ça tient plus du raccord à la franchise qu’autre chose. Ensuite purée, non seulement ça ne ressemble plus à un Die Hard, mais surtout ça ne ressemble à rien.
    Rien que la poursuite que tu évoques est une aberration en terme de montage (qui va où ? dans quel sens ? Pourquoi est il sur un pont ? Il était pas juste en bas le plan d’avant, etc etc).
    Tu cites Greengrass mais je préfère largement la shakycam de son Bourne qui, au final, ne paume pas le spectateur en chemin que ce « machin ».
    Même Expendables ou Le Dernier Rempart sont mieux branlés, soyons sérieux.

  2. Un très très gros navet… Trop chose à dire tellement c’est nul… 0/4

  3. C’est en effet un gros gaspillage de quelque chose qui n’était pourtant pas si mal à l’origine. Ce film a dû plus être fait pour satisfaire ses premiers fans en manque d’action, de gros bruits et d’armes qu’autre chose. Dommage =(

  4. Non mais, c’est quoi ce boulet!!!
    Franchement, je suis fan de Bruce Willis, mais ce film me déçoit totalement.
    Le scénario était bon à la base je pense mais c’est la réalisation qui a juste cassé l’ambiance
    3/10

  5. @Marc : ben tu vois j’ai complètement oublié l’épisode 4 ! Oui le montage est bordelique mais je trouve que ça contribue au côté fun de la scène ; Greengrass, sans sa shakycam, tu verrais qu’en terme d’action, il n’y a rien, aucun risque de collision, …
    Pas vu le Dernier rempart mais je trouve Die Hard 5 plus appréciable qu’Expendables 2 – laid, avec deux scènes d’action, du pur fan service.

  6. Die hard, une série mythique ou action et grand morceaux de musique des années passées se lovent (oui c’est plus simple comme ça), ou vannes et destructions se draguent, ou Hyper méchants et Héro s’allument, et surtout l’improbable et l’incroyable deviennent la normalité. Mais surtout, l’humour, la dérision, l’aventure sont le fondement de cette série devenu mythique jusqu’au 4, qui est toujours un plaisir a regarder, et puis…..
    Le plus minablissime « youpikai yeah mother fucker » de la série.
    Aucun attachement possible a ces personnages, aux décors, aux situations souvent incompréhensible, aux poursuites en villes juste débiles et sans humour, a cette scène d’hélico finale absolument NULLISSIME. (revoir la poursuite en hélico du 4!!!!)
    Le montage est foiré, le coté fils/papa est même pas drôle (on parle de Mc Clane « bordel », le scénar: ??? m’en souviens même pas…
    La musique???? ou sont passés les grands classiques américain, ou est l’Amérique d’ailleurs, ou sont les cops???
    Je pensais pas critiquer un jour un Die hard, ou Bruce Willis que j’adore dans tous ses films, d’ailleurs il n’y est pour rien dans cet échec. Le scénariste et réalisateur n’ont pas compris l’esprit de cette série. Dommage, plus qu’à attendre le 6.

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