Critique : Expendables (Sylvester Stallone)

Expendables unite specialeExpendables : Unité Spéciale
Film américain
Réalisateur : Sylvester Stallone
Avec : Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Eric Roberts, Steve Austin, David Zayas, Randy Couture, Charisma Carpenter, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger
Titre original : The Expendables
Scénario de : Sylvester Stallone, Dave Callaham
Directeur de la photographie : Jeffrey L. Kimball
Monteurs : Ken Blackwell, Paul Harb
Durée : 103 mn
Genre : Action
Date de sortie en France : 18 Août 2010

 

 

 

 

La trame :
Un groupe de mercenaire est envoyé sur une île d’Amérique du Sud pour se débarrasser du dictateur qui y sévit avec son armée.

 

Bande Annonce (VOST) :

 

Critique

L’affiche annonce la couleur, que l’on soit familier ou non avec tous ces patronymes, Expendables se classe d’entrée de jeu dans la catégorie des films d’action musclés. D’ailleurs, le titre m’a immédiatement rappelé un jeu vidéo du nom d’Expendable, un shoot them up. Le principe : traverser les niveaux en flinguant tout ce qui bouge. Pas plus simple. Ici, ça y ressemble, mais il faut malheureusement subir des moments de quiétude (indigente) pour progresser d’une baston à une autre, et ça, c’est bien dommage.

expendables - stallone

Expendables rend un certain hommage aux films d’action bourrins des années 1980 / 1990 en fédérant les vedettes du genre et les derniers venus. Après une séquence d’assaut d’un bateau pirate réussie, l’équipe va être délaissée pour se concentrer sur deux personnages, Barney Ross (Sylvester Stallone), le chef, et Lee Christmas (Jason Statham) qui va retrouver sa copine (Charisma Carpenter, bien connue des amateurs de Buffy contre les Vampires ou Angel) dans les bras d’un autre. C’est une rencontre entre Stallone, Willis et Schwarzenegger, dans une chapelle, qui va lancer les expendables – ou plutôt, Stallone et Statham, les autres gros bras étant relayés au second plan – sur la véritable mission du film, faire tomber un dictateur martyrisant la population d’une l’île qu’il contrôle grâce à son armée. Les dialogues ne manquent pas d’humour, pas du plus subtil mais cela apporte une note de légèreté appréciable, seulement, ce trait tend à se raréfier au fils de l’aventure.

Expendables - Statham

Les scènes d’action, fusillades et combats au corps à corps, sont nerveuses et violentes. L’utilisation d’effets numérique pour les giclées de sang est assez surprenant, le résultat déçoit et frôle l’amateurisme ; un détail qui, bien évidemment, n’empêche pas de se délecter de l’originalité de certains coups portés, des discrètes subtilités des chorégraphies et des sons des armes à feu qui pourraient faire pâlir Michael Mann. Les courses poursuites sont quant à elles, anecdotiques, la faute à un montage peu lisible – quoi qu’on ait vu pire dans les Jason Bourne et autres Quantum of Solace. Chapeau bas à Sylvester Stallone qui, a 63 ans, se lance toujours dans des scènes physiques – le tournage lui aura infligé quelques blessures. Le spectacle est satisfaisant et le véritable mal d’Expendables réside dans son scénario. Bien sûr, il n’a aucune prétention à ce niveau mais, même en faisant abstraction de certains problèmes, la trame bien convenue collectionne tous les poncifs du genre, comme la scène du type blessé mortellement qui, avant de partir, délivre ses derniers mots pleins de sagesse. Nous avons les gentils gros durs (cachant un cœur tendre), le méchant dictateur hispanique et sa gentille fille rebelle, le type encore plus méchant (normal, il est américain et porte un costard) et ses bras droits très sévères, la vilaine armée qui maltraite la population dans des scènes déjà vues des centaines de fois et les explosions, les grosses explosions épargnant toujours les personnages clefs. Une pilule difficile à avaler en 2010…
Pourquoi réunir autant de grand nom de l’action si c’est pour servir un film sans aucune originalité ? Pourquoi ne pas tenter d’innover un minimum ? Une question d’hommage à nouveau ? Un film comme Planet Terror de Robert Rodriguez, hommage aux films grindhouse, réussit à se démarquer en jouant la carte du second degré jusqu’au bout – en plus de posséder des scènes d’action gore exceptionnelles –, une démarche qui aurait pu faire d’Expendables un divertissement jouissif à coup sûr. Au lieu de cela, le spectateur doit se fader des échanges aussi peu intéressant que la mise en scène et chaque nouvelle phase de castagne est attendue impatiemment jusqu’à terminer le film dans une débauche d’explosions bruyantes mais peu impressionnantes. De retour au pays, les héros se décapsulent une binouze avant de chevaucher leur rutilante bécane, dans l’attente d’une éventuelle prochaine mission… Le début d’un nouveau filon ?

Conclusion

De l’action virile, des explosions à en faire fondre la banquise, de la sueur, des fractures et du muscle saillant, Expendables en regorge. Pourtant, malgré ses pointes d’humour, le sérieux des enjeux et le manque absolu d’originalité du scénario freinent le plaisir qu’on peut y trouver.

Note : 6/10

Article rédigé par Dom

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9 commentaires

  1. J’ai plutôt aimé le film mais le truc qui m’a vraiment gonflé c’est l’humour de Stallone. Chez les autres persos ça vole pas forcément haut non plus mais bon ça le fait bien en général; mais Stallone a vraiment les répliques les plus nazes, les plus ringardes (même en se mettant en mode 80’s ) et comme c’est son film ben c’est les siennes qu’on se tape le plus. J’avais déjà eu du mal à supporter ce côté « gentil hein mais toujours un peu con quand même » dans le dernier Rocky mais là… Je pense que si on lui avait raconté la blague à Toto il aurait trouvé le moyen de la placer en pleine baston. Et le pire, c’est qu’il aurait été convaincu d’être super drôle. Allez le coup de gueule est passé et vers le début, j’ai trouvé le plan de Statham vu de dos et posté à l’avant de l’avion juste énorme.

  2. Oui, je suis assez de ton avis. Le meilleur passage calme est, je pense, la rencontre avec Willis et Scharwzy, la conclusion est vraiment marrante. Concernant l’action, ma scène préférée est aussi celle où Statham se poste dans le nez de l’avion.

  3. Il y a quelques moments assez jouissif mais dans l’ensemble c’est vraiment une bonne bouze. Pourtant je mettais préparé a ce que j’allais voir et je pensais pas être déçu a ce point là. Comme tu dis grosse faiblesse au niveau du scénario, mais bon rambo 4 était déja pas fin … Et l’humour n’en parlons tout est prévisible et honnêtement même moi j’aurais pu écrire les répliques, entre Mickey Rourke et sa séquence émotion -_-‘

  4. Moi j’ai aimé, divertissant et fun, bourrin dans l’absolu ^^

  5. Bon je vois que dans l’ensemble les avis restent assez mitigés 🙁
    J’espère néanmoins le voir rapidement pour me faire ma propre idée ^^
    Joli billet en tout cas !!!

  6. @Callahan, oui, la séquence sérieuse avec Mickey Rourke est un peu déplacée ; dans le genre « performance actor studio qui arrive de nulle part », j’ai rarement vu ça !

    @tout le monde : Je pense que ça dépend avant tout de sa sensibilité pour ce genre de film, les fans de Stallone et des films d’actions des années 80 seront aux anges, tandis que les autres, habitués aux nouvelles productions y prendront moins de plaisir…
    Mon dernier coup de coeur dans l’action décérébrée ce sont les Hyper tension (Crank) avec Jason Statham.

  7. Déjà, est-ce que quelqu’un a compris les dial de Jet Li et l’humour potentiel? Parce que ca relève presque de la métaphysique, je crois. Sans compter qu’il n’a jamais été un sublime acteur réputé pour ses scènes de dialogue et qu’en plus dans ce film, comme je l’ai vu au générique, il lui a fallu pas moins de 3 doublures pour les scènes de combat.

    Le gros problème de ce film, c’est le fait que Stallone le réalise. Et il n’est pas super bien enchaîner les séquences ni même faire un montage digne de ce nom avec ses bouts de péloche. Le film repose essentiellement sur les épaules de Statham qui a définitivement compris où était sa place : s’éclater un max en faisant des films « d’une haute portée intellectuelle » (ironie). Ca lui réussit bien.
    Je ne suis pas sûr qu’il aurait pu aller vers un Planet Terror. Du moins, il visait les films des années 80/90, sauf que la plupart étaient construit sur le modèle du héros solitaire qui pétait sur son passage ou le Buddy Movie. Et lui, il nous fait un film avec une équipe…

    J’ai même pas compris ce que faisait Rourke dans ce truc : il n’a pas été bien connu pour des films d’action et à l’époque où il avait une belle gueule et ne se prenait pas pour un boxer de talent, il tournait dans des films intéressants. Là, c’est juste un mec fatigué d’avoir fait des excès dans tout.
    Les dialogues sont écrits à la truelle. La coup de l’île tenue par un méchant latin est chiant à mourir et Jean Passe.

    Le film aurait été réalisé par un Rodriguez, Scénarisé et dialogué par un Shane Black, je crois que j’aurais pris 1000 fois mon pied. Mais bon… ça sera dans une autre vie.

  8. @Dextarian, 3 doublures pour Jet Li ? Il se fait vieux…?
    Un film avec une équipe, s’est vite dit, le récit se concentre vraiment sur Statham et Stallone ; c’est presque une arnaque pour les fans de untel ou untel qui se déplacent en salles pour la dîtes brute.

    Quant à Rourke, bah, son numéro d’actor studio est tellement déplacé (et son anecdote pourrav’) qu’on se demande pourquoi s’est resté au montage final…

    Tu sais pour Rodriguez, vu les échos peu glorieux de Machete, je commence à me demander s’il n’a pas besoin que Tarantino soit dans le coin pour donner son meilleur (Une nuit en enfer, Planet Terror). Enfin j’dis ça, je n’ai pas vu le film !

  9. Stallone s’est perdu. Dommage. Rocky (1) était merveilleux. Mais que fallait-il attendre d’un mec qui s’est inspiré ( a plagié?) Wise?

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