[Critique] Transformers 3 (Michael Bay)

Il y a quelques jours, je vous avais fait part de mes impressions positives sur Transformers 3, suite à la projection d’un condensé d’une vingtaine de minutes du film. Hélas, le nouveau blockbuster de Michael Bay est, dans sa version complète, loin de briller dans le domaine du divertissement à budget faramineux.

3D : Divertissement Drôlement Dissous

Atteindre les séquences d’action de Transformers 3 demande du courage, en grande quantité. Après une intéressante introduction présentant la conquête de l’espace des années 1960 comme prétexte pour découvrir l’armement extraterrestre qui git sur la Lune avant les soviétiques, le film s’enlise à notre époque dans une narration lourde et inintéressante.
La mise en place du siège de Chicago, qui permettra à Michael Bay et aux équipes d’ILM de faire la guerre avec leurs gros joujoux numériques, est proche du supplice. Ehren Kruger, scénariste manchot que l’on sonne pour les numéros 3 (Scream 3, c’était lui), sert un produit similaire aux deux premiers opus de la série : les decepticons s’apprêtent à attaquer la Terre et la race humaine devra compter sur l’aide des autobots et du valeureux Sam (Shia LaBeouf) qui, malgré ses faits d’armes et sa décoration par Barack Obama, ne parvient pas à trouver d’emploi. Les intentions de développement sont pourtant présentes : le film traite des difficultés socio-professionnelles du héros, introduisant un John Malkovich aussi drôle que rigoureux mais trop rare, et Ken Jeong pour un passage éclair et hystérisé.
La surprise relative vient de Rosie Huntington-Whiteley, dans le rôle de Carly, la petite amie – rôle tenu auparavant par Megan Fox, qui a préféré quitter la franchise et qui reçoit ici un joli coup de fouet –, car contre toute attente, la mannequin de Victoria’s Secret, choisie pour ses arguments plastiques qui magnétisent la caméra de Bay, se montre à la hauteur du minimum de qualité de jeu exigé dans un blockbuster. La réussite professionnelle de Carly, grâce à son enjôleur patron (Patrick Dempsey, anecdotique), provoque des tensions dans le couple mais le réalisateur ne parvient à pas à donner de la crédibilité à sa dramaturgie au rabais.

Le cocktail qui permettait de traverser Transformers 2 était un abandon de la narration après trente minutes de pellicule – des plus lamentables – pour ne proposer que de l’action et un humour guère fin mais salvateur, reposant sur les épaules de John Turturro. Le spectacle abrutissant avait écarté la logorrhée insupportable d’Optimus Prime, chef des autobots, et ainsi, gagné en qualité – ou perdu un défaut, selon votre point de vue. Transformers 3 renoue avec les bavardages incessants du premier épisode et Simmons, le personnage de Turturro, est désormais trop sage pour nous sauver du marasme. Fortement déséquilibré, le film condense toutes les séquences d’action dans sa seconde partie, loin d’être salutaire. Si la 3D contraint Michael Bay à tempérer son montage, les scènes saisissantes sont rares. On trouve un bien meilleur sens du chaos urbain dans le plus modeste Les Fils de l’Homme d’Alfonson Cuarón. Ici, Chicago prend les traits d’une ville fantôme où s’affrontent des machines géantes, si protéiformes qu’il est souvent difficile de discerner ce qui se déroule à l’écran. Au cours de ce long tumulte, accompagné par une exécrable bande originale sans âme, se trouvent quelques perles, lorsque la gravité est défiée : l’effondrement d’un immeuble dévasté par un monstrueux vers mécanique, le saut en chute libre de soldats et les combats aériens sont des séquences captivantes et galvanisantes. La chute anodine de fournitures de bureau auprès d’un robot, en ralenti, devient même un fascinant moment de flottement, hors de tout.

Techniquement, Transformers 3 est un film particulièrement hétérogène. Les variations du grain de l’image et de la qualité de la 3D sont courantes, parfois, au sein d’une même scène. Il faut rappeler que malgré le soutien et les félicitations de James Cameron, le film n’a pas été tourné entièrement en 3D. Les séquences tournées « à l’ancienne » ont été reconverties en post-production. On est loin de l’immersion offerte par Avatar mais le film de Michael Bay propose quelques plans magnifiques en dehors des scènes de destruction : dans certains plans, on s’émerveille de la carcasse d’Optimus Prime, ossature bigarrée de semi-remorque aux reflets multiples. Malgré cela, le film manque toujours d’humaniser ses machines, de leur donner une puissance émotionnelle comme peut le faire Pixar avec brio dans Wall-E. Lorsque l’un d’entre eux s’apprête à être exécuté froidement, on ne ressent pas plus de douleur qu’à la vision d’une automobile sacrifiée dans un crash test, qui résume bien le film : une ligne droite menant à un choc frontal et brutal. Clou du spectacle : Michael Bay nous inflige un patriotisme nauséabond qui nous rappelle l’infâme World Invasion : Battle Los Angeles du début d’année. Le traumatisme de l’Amérique post-11/9 n’est pas prêt de s’apaiser !

Malgré des innovations techniques et quelques belles séquences d’action, Transformers 3 se positionne directement comme le plus mauvais épisode de la franchise, trop long et inutilement volubile pour divertir. Sa fragmentation en deux parties distinctes, narration/action, présente pourtant un singulier avantage si vous êtes amateur de grand spectacle : arriver avec une heure de retard à votre séance et pourquoi pas, négocier un demi-tarif si votre cinéma n’a pas remplacé tout être humain par des bornes électroniques – sans aucun doute, des decepticons !

2 étoiles

En vente en DVD, Blu-ray et Blu-ray 3D dès le 2 novembre 2011:

Transformers 3 : la Face cachée de la Lune

Film américain
Réalisateur : Michael Bay
Avec : Shia LaBeouf, Rosie Huntington-Whiteley, John Turturro, Josh Duhamel, Tyrese Gibson, Patrick Dempsey, John Malkovich, Frances McDormand, Ken Jeong
Titre original : Transfomers 3 : Dark of the Moon
Scénario de : Ehren Kruger
Durée : 155 min
Genre : Action, Science-fiction
Date de sortie en France : 29 juin 2011
Distributeur : Paramount Pictures

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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12 commentaires

  1. hahaha, la définition de la 3D ! bon sinon je trouvais le 2 quand même pire, con, fouilli etc…

  2. Transformers 2 n’avait rien à faire de la narration alors il se transformait – justement – en une sorte de ratatouille d’effets numérique qui ne laissait de place à rien d’autre. C’est con oui, mais tellement plus facile à supporter que la première heure de Transformers 3 !

  3. La première heure de TF2 était une ignonimie sans nom, un american pie (college + sexe) avec des robots ridicules, celle de TF3 on s’ennuie quasiment pas, y’a quelque grosses lourdeurs (le chinois) mais sinon, haaaaaaaaaaaa quelle gigantesque claque !!!

    mwahahaha

  4. avis a tous les cinéphiles je viens de voir transformers 3, et tout esprit critique doit être en mesure de comprendre ces quelques phrases:

    je suis allé pour voir transformers 3, et j’ai vu un énième terminator… spielberg aurait pu nous épargner ça , je vous rassure on a eu droit a tout, soundtrack remixé de terminator, publicité diverses et variés pour une multitudes de marques comme rebook, nike, mercedes, des habits chiques pour femmes, et même des marques que je ne connaissais pas.

    quant au répliques? très indigestes, avec une blonde sans neurones qui est la pour montrer son derrière du début jusqu’à la fin.

    quant a patrick dempsey il incarne le rôle mal tenu d’une copie conforme de tony stark.

    seul sauvetage, les plans de cameras et la qualité des images (les photographes auront de quoi se masturber)

    mais comme on dit, on ne juge pas les goûts et les couleurs

  5. Je suis allé voir transformers 3 et je peux dire qu’il est énorme niveau effet spéciaux ( comme toujours ) mais j’ai trouvé que la bataille de la fin a un peu été bâclé mais sinon impossible de critiquer un tel film :). Ah si comme David a dit la blonde ne sert a rien dans le film a part montrer son cul ;). Mais je vous conseille d’aller le voir c’est un très bon film, en tout cas si vous aimez l’action et que avez vu les opus précédent 😉

  6. Bilan de mon coté.

    Film inintéressant, parfois agaçant, et vraiment très fatiguant.

    Ok il y a une petite poignée d’acteur (j’en compte 4 sur 400 du cast) assez agréable à voir, et techniquement bon.. y a de l’argent à partir de la tout est possible, et.. voilà rien d’autre.

    Je ne sais même pas à quel public s’adresse le film, trop long pour un gamin de 12 ans, trop nié pour un jeune adulte de 18+. Seul les core-geek demandant simplement du technique peuvent y trouver un quelconque réel intérêt, et encore, c’est beau.. mais ça ne révolutionne rien, c’est simplement un nouveau Bay.

    Bref, c’est définitivement pas l’année des grosses prod.

    Mat, le laxatif Bay, le plus efficace du marché.

  7. Eh bien comme toujours, les avis divergent, mais le box office américain ne fait pas dans la nuance : c’est le plus gros succès de l’année là-bas.

  8. Critique très sévère, voire injuste je trouve !
    Certes, il vaut mieux aimer le genre : prendre du bon temps à voir des robots se battre pendant deux heures, c’est un plaisir tout de même assez particulier… Ceci étant dit, on suppose que les spectateurs qui vont voir le film aiment le genre (on est tout de même prévenu dans la bande-annonce).
    Pour ma part, l’introduction « narrative » du film ne m’a pas déplu : ce faux rythme du début permet d’introduire une histoire qui tient tout de même la route (sic), avec son lot rebondissements auxquels on ne s’attend pas, et nous offre – au milieu des premières scènes d’action qui nous mettent l’eau à la bouche avant le final explosif – un humour rafraîchissant et un brin déluré (Bay évite heureusement les plaisanteries très lourdes des précédents épisodes) : certes, il faut aimer ce grain de folie qu’ont Bruce Brazos (Malkovitch), Jerry Wang (Jeong) ou encore Dutch (Tudyk), l’acolyte de l’agent Simmons (Turturro)… Pour ma part j’ai aimé ! Cet humour rappelle à tout le monde que tout ceci n’est que du divertissement pop corn…
    Pop corn certes, mais fait soigneusement : la 3D est parfaite je trouve, les effets spéciaux très réussis (mis à part peut-être la scène où Bumblebee rattrape Sam en vol). Je vous tire mon chapeau pour avoir réussi à distinguer dans une même scène si la 3D était réussie ou pas ! Il faudra que vous me passiez vos lunettes pour ma prochaine séance…
    Certes, concernant les personnages, on ne peut pas dire qu’ils soient très bien construits, ni leurs relations très approfondies… J’ajouterai tout de même que si le film n’a pas l’émotion qu’on aimerait y trouver, Shia Labeouf est quand même un grand acteur car il sait rendre touchante son amitié avec Bumblebee : il faut le faire !
    Seuls regrets pour ma part : la présence toujours insupportable des parents, et le manque de lyrisme de la musique, dans laquelle je n’ai pas retrouvé les thèmes des opus précédents.
    Après ce long commentaire, si cela vous intéresse encore de lire ma critique du film, c’est par ici : http://entre-deux-films.over-blog.com/article-transformers-3-la-face-cachee-de-la-lune-ma-critique-du-film-79161023.html

  9. @Cinéma : justement, cette fameuse scène où Bumblebee rattrape Sam en vol est un exemple flagrant : Shia LaBeouf ne montre presque aucun relief – sinon aucun ! – alors que les éléments autour de lui disposent d’un affichage à la 3D plus prononcé.

  10. Bon moi je trouve que ca la était un super film il na rien a raté énormément d’action et je trouve que les transformation son boucoup mieu que dans les autre opus alors aller le voir partout sur internet et vous allais le trouver

  11. C est vrai que les transformers 1 et le 2 on était un peu similaire y avait pas trop de difference mais faut avouer que le 3 il sont changer un peu done mais ce qui est bizarre c est qui a des gens qui critique sa veut dire qu’il peuvent faire un film encore mieux Que transformers moi j ai aimée les 3 et je impatient de voir le 4 en plus micheal bay doit s’en foutre royalement
    La Face cachée de la Lune gagne un total de 37,3 millions (incluant les 8 millions amassés

  12. Oui, des robots qui saigne !, évacuation des autobots avec chalenger !
    ca casse meme la crédibilité des scenes d’actions

    bref!

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