Les Arcs 2017 : Palmarès et bilan

La 9ème édition du Festival de Cinéma européen des Arcs s’est achevée il y a sept jours. On revoit le palmarès avec un bilan de cette semaine savoyarde riche en émotions sur les cimes d’un impressionnant manteau blanc.

Palmarès du 9ème Festival de cinéma européen des Arcs :

Flèche de Cristal
Lean On Pete d’Andrew HAIGH

Grand Prix du Jury
Nico, 1988 de Susanna NICCHIARELLI

Prix du Public
La Mauvaise Réputation de Iram HAQ

Prix d’interprétation féminine
La comédienne Maria-Victoria DRAGUS pour son rôle dans Mademoiselle Paradis de Barbara ALBERT

Prix d’interprétation masculine
Le comédien Charlie PLUMMER pour son rôle dans Lean On Pete d’Andrew HAIGH

Prix de la Meilleure musique originale
James Edward BAKER pour la musique originale du film Lean On Pete d’Andrew HAIGH

Prix de la Meilleure photographie
Magnus Nordenhof JØNCK pour le film Lean On Pete d’Andrew HAIGH

Prix du Meilleur court-métrage
Los Desheredados de Laura FERRES
Mention spéciale à Koropa de Laura HENNO

Prix du Jury Jeune
Le Capitaine de Robert SCHWENTKE
Mention spéciale à La Mauvaise Réputation de Iram HAQ

Prix Du Jury Presse
Arrhythmia de Boris KHLEBNIKOV
Mention spéciale à Le Capitaine de Robert SCHWENTKE

Prix Cineuropa
Sonate pour Roos de Boudewijn KOOLE

Prix 20 Minutes d’Audace
Le Capitaine de Robert SCHWENTKE

Prix Femmes de cinéma
La Mauvaise Réputation de Iram HAQ
Le Prix « Femme de cinéma Sisley/Les Arcs » est un prix engagé pour la promotion de celles qui font le cinéma européen d’aujourd’hui. Ce prix a pour but de sensibiliser les médias, les professionnels et le grand public aux discriminations dont les femmes peuvent encore faire l’objet dans l’univers du cinéma.

Bilan

Difficile de commenter convenablement le palmarès avec des prix attribués aux rares films manqués en compétition, soit Lean on Pete, Le Capitaine, Nico, 1988 et Mademoiselle Paradis. Comme annoncé dans le journal de bord, cette année, plus que toute autre, il était compliqué de suivre la compétition sans faire une croix sur les autres sections, mais j’ai opté pour la diversité, me permettant de découvrir quelques films français – la France, grande et étrange absente de la compétition.
On peut se réjouir du double prix reçu par Iram Haq pour La Mauvaise réputation, ce poignant récit sur l’horreur que peut prendre le déterminisme culturel, couronné du Prix Femmes de Cinéma – où il y avait de la concurrence puisque sur les dix longs métrages de la compétition, cinq étaient réalisés par des femmes – et le Prix du public. Espérons qu’il rencontre ainsi un beau succès en salle à partir du 13 juin 2018. La Presse a aussi célébré une œuvre qui aurait étrangement manqué au palmarès sans ce prix, le magnifique Arrhythmia de Boris Khlebnikov, qui parvient à construire un propos politique fort sans s’écarter d’une sphère intimiste où valsent les émotions, avec des comédiens saisissants. A l’heure actuelle, le film n’a pas de distributeur en France et on espère que cela changera dans les semaines à venir. Element étrange : le Prix Cineuropa pour Sonate pour Roos qui me semble être pourtant un des éléments faibles de cette compétition, notamment par son manque de rigueur dans sa mise en scène pour un sujet dramatique sans originalité. Il faut donc prendre deux rendez-vous en 2018, le 4 avril pour Lean on Pete et le 21 mars pour Le Capitaine – qui devrait sortir sous le titre The Captain – L’Usurpateur.

« Arrhythmia » de Boris Khlebnikov

Malgré une population visiblement en croissance, le Festival de cinéma européen des Arcs n’a rien perdu de sa convivialité. D’ailleurs, s’il y aurait deux mots pour le qualifier, ce serait probablement convivialité et effervescence. Convivialité parce qu’il n’y a aucun clivage parmi les festivaliers, du lycéen au membre du jury, en passant par la presse et invités présentant une œuvre, tout le monde se montre ouvert et accessible. Est-ce l’effet de l’altitude, du cadre enchanteur ? Ou bien est-ce la bonhomie des créateurs du festivals et des équipes qui s’empare de tout un chacun ? Mystère ! Effervescence car on sent un engouement véritable à découvrir des films d’auteurs venus des quatre coins de l’Europe mais aussi parce que c’est un lieu où des projets naissent et évoluent, avec le village des coproductions, le Sommet, et désormais le Hackathon, qui reviendra probablement l’année prochaine. Et cette année, les festivaliers auront été particulièrement chanceux grâce à une neige abondante, et qui manquait depuis plus de deux ans déjà. Un cadre parfait, en somme.
Pour ma part, une vraie camaraderie s’est installée avec certains festivaliers, et c’est toujours un plaisir de se retrouver là-haut, face à des films et des fondues savoyardes, pour échanger et partager une passion qui nous anime tout au long de l’année – et aussi écourter ses nuits de sommeil dans des soirées parfois diaboliques. En salle, il y a de belles découvertes et aussi des déceptions, c’est le lot de tout festival. Il ressort des films découverts en compétition le sentiment d’une Europe malade, incapable d’ouvrir ses frontières (mentales et territoriales), avec The Charmer et Beyond Words, de comprendre et de s’ouvrir aux femmes, avec La mauvaise réputation et Scary mother, et même incapable d’aider et comprendre ses héros du quotidien avec les urgentistes d’Arrhythmia. Une douloureuse fracture, entre le gouvernement et la population, entre les hommes et les femmes, doit être attaquée de plein fouet. Ces films traduisaient un besoin urgent d’ouverture et de fraternité, des notions qui devraient nous habiter encore plus depuis que le Royaume-Uni a pris la décision de de désolidariser de l’Union Européenne.

L’année prochaine, le festival soufflera sa dixième bougie, alors que la station des Arcs célébrera ses cinquante ans : il faudra placer la barre encore plus haut pour marquer le coup. Bon courage aux organisateurs !
Un grand merci à Allociné, Marielle et Brigitte, toute l’équipe des Arcs, notamment Claire et Camille, et puis les camarades, Cyrille de CinéDingue, Frédéric et Mélanie de Transfuge, Ava et Franck de Frenchmania, et puis, ceux qui me pardonneront de ne pas les citer ici !

Article rédigé par Dom

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