Premier long métrage de Benedikt Erlingsson, Des chevaux et des hommes nous conduit en Islande pour une comédie dramatique portée par sa singularité, à défaut d’être tout à fait engageante.
Benedikt Erlingsson est un nom qui ne vous parle probablement pas, même si ce dernier tient un rôle dans la comédie de Lars Von Trier Le Direktør. Acteur et scénariste, il signe ici son premier long métrage au cœur de son Islande natale où il met en scène l’unique race de cheval de ce pays, l’Islandais, petit de taille et robuste. L’action se déroule naturellement dans une contrée des moins peuplées, où chaque habitant se connaît et s’observe à l’aide de jumelles. C’est sur une note d’orgueil que s’ouvre Des chevaux et des hommes lorsque l’un des personnages, en selle sur sa nouvelle jument, se rend fièrement chez une habitante qu’il courtise. Seulement, l’étalon de cette dernière va monter la jument alors qu’il se trouve à nouveau en selle, pour rejoindre sa maison sous le regard espiègle de tout le voisinage. Incapable de surmonter cet événement tragi-comique, il s’empare de son fusil chez lui pour abattre sa jument. Un autre habitant de cette petite communauté sera alors présenté au travers de son rapport avec l’équidé.
Proche du film à sketch, Des chevaux et des hommes naviguera d’un personnage à l’autre au travers d’une anecdote singulière et parfois saugrenue, d’un homme partant à l’assaut d’un navire russe sur son cheval afin de se fournir en alcool à un touriste s’égarant en selle alors qu’une nuit glaciale approche dangereusement. Chaque épisode débute sur un gros plan de l’oeil d’un cheval, reflétant l’espace entourant l’animal. Montrant la sottise des hommes et la bravoure et l’intelligence d’une femme, le film peine à trouver de la consistance en restant à la surface de ses personnages. Au bout de ce tour d’horizon d’une population isolée et de son rapport avec le cheval, il ne reste que la sensation d’avoir assisté à une suite de farces – ou de drames – dépassant rarement l’anecdote. Esthétiquement très séduisant, accompagnée d’une bande originale tout aussi réussie – primée au Festival des Arcs 2013 –, Des chevaux et des hommes se positionne comme une œuvre relativement hermétique, avec un rythme claudiquant malgré ses 81 minutes. Toutefois, Benedikt Erlingsson a le mérite de livrer une œuvre particulièrement atypique, et dont l’originalité seule suffit à justifier cet étrange balade scandinave.
Des chevaux et des hommes
Film islandais, allemand
Réalisateur : Benedikt Erlingsson
Avec : Ingvar Eggert Sigurðsson, Charlotte Bøving, Helgi Björnsson, Maria Ellingsen
Titre original : Hross í oss
Scénario de : Benedikt Erlingsson
Durée : 81 min
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie en France : 23 juillet 2014
Distributeur : Bodega Films
Bande Annonce (VOST) :
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