Les Arcs 2019 : isolement alpin

Dans Les Traducteurs de Régis Roinsard, film d’ouverture de la 11ème édition des Arcs Film Festival, un groupe de traducteurs est confiné dans un manoir aménagé comme un bunker afin d’éviter toute fuite lors de la traduction de l’ultime volet d’une série de livres à succès. Une violente rupture avec le quotidien, isolement complet, qui peut s’assimiler à l’action de gagner la montagne pour sept jours, s’éloigner de la contestation sociale qui agite tout un pays. Malgré tout, se rendre à un événement tel que Les Arcs Film Festival permet de saisir, par le cinéma, le monde dans lequel nous évoluons, et mieux encore, ce festival se porte sur des valeurs fortes, que ce soit avec le Talent Village visant à aider les jeunes cinéastes, le pôle Femmes de cinéma avec ses projections et masterclass ainsi qu’un prix pour couronner une réalisatrice, et la nouveauté de cette année, le Green Lab, dédié à l’écologie. Et cela ne s’arrête pas là, Les Arcs Film Festival est devenu un événement majeur pour le cinéma européen au fil de ses éditions. Bref, à défaut d’être dans la rue, je serai dans les salles, pour vous rapporter ici les nouvelles de ce cinéma dont les enjeux sont au plus près de notre société. En photo ci-dessus, les Fills Monkey

Au centre Bernard Taillefer, suite à une cérémonie d’ouverture plus courte que l’accoutumée – grâce à une traduction anglaise en simultanée et non sur scène –, animée par le jeu de batteries des désopilants Fills Monkey, Les Arcs Film Festival s’ouvre avec une avant-première, Les Traducteurs de Régis Roinsard. Un thriller sous le mode du « whodunnit » qui confronte un éditeur de livres tyrannique, campé par Lambert Wilson, a un groupe de traducteurs étrangers. Alors que toutes les mesures ont été prises pour prévenir une fuite des précieux feuillets, l’éditeur reçoit des menaces de publication de pages sur internet. Si le film se montre plaisant dans sa première partie ainsi que dans ses séquences où les langages se croisent, il atteint rapidement un point où les éléments touchent à l’invraisemblable, tout en souffrant du manque de développement de sa galerie de personnages, contrairement à ce que réussit Rian Johnson dans A couteaux tirés, un film certes bien plus long. Au bout du compte, les rouages narratifs viennent à placer le monde de la traduction en véritable arrière-plan, alors qu’il aurait pu être passionnant de lui offrir la première place, surtout avec un tel casting international.

La Chica au Manoir Savoie

De retour au village 1950, les festivaliers gagnent le manoir Savoie pour le dîner d’ouverture où les assiettes de gratins circulent entre les invités et les casseroles de fondues savoyardes – une bien belle idée que d’avoir installé ces postes ça et là. Toujours un moment idéal pour les retrouvailles avant que La Chica ne monte sur scène pour un set électronique mélangeant les influences musicales avec brio. Ce sont ensuite les Supermen Lovers qui ont pris contrôle des platines pour un mix énergique – peut-être trop, à cette heure là – alors que les festivaliers attendaient probablement une atmosphère plus décontractée, à l’image de leur tube « Starlight », qu’ils n’ont pas manqué de jouer en retravaillant sa structure finale. On n’irait pas se coucher de si tôt, du moins sans avoir pris la température à O’Chaud : le lieu est déjà blindé, la musique inchangée, le festival est bel et bien lancé.

Les Supermen lovers

Article rédigé par Dom

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