Critique : Five

Premier long métrage d’Igor Gotesman, Five joue la carte du film de potes comme le font si bien les américains sans tomber dans le mimétisme. Malgré quelques faiblesses, cette comédie potache réussit son pari humoristique.

Défonce et des potes

Si la comédie française se porte bien au box-office, on ne peut pas dire que la qualité est au rendez-vous malgré des entrées parfois impressionnantes. Trop calibrés pour le grand public, ces films – balançons quelques noms, Les Profs, Babysitting et consorts – manquent terriblement de sincérité. Une sincérité que l’on trouve ici dans Five puisqu’Igor Gotesman, aux multiples casquettes puisqu’il joue aussi le personnage de Vad, s’est inspiré de sa petite vie afin d’écrire cette histoire dans laquelle cinq amis investissent un grand appartement pour une colocation de rêve, jusqu’au jour où Samuel (Pierre Niney) voit ses vivres coupées par son père – pas cool de faire croire à papa que l’on fait médecine alors que l’on s’exprime sur les planches du théâtre ! Sam, qui assure à lui seul la majeure partie du loyer, a peur de l’annoncer à ses amis car dans cette bande qui se connaît depuis l’enfance, il a toujours dépensé sans compter. Il se lance alors dans un job de voiturier qu’il associe à du trafic de marijuana mais la poisse lui collant à la peau, son petit business tombe à l’eau. Il met alors dans la confidence Tim (François Civil), le béta de la bande, pour sauver les meubles sans avertir les trois autres. Une alternative loin d’être brillante !

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Les amateurs de comédie américaine façon SuperGrave et de l’humour puéril d’un Will Ferrell trouveront leur compte ici grâce à un vrai sens du gag qui fait corps avec le récit. Avec des dialogues et situations qui ne font pas dans la dentelle et une énergie qui ne fléchit jamais, Five assure sur tous les fronts avec une matière comique portée par Pierre Niney et François Civil. Il faut dire que les autres membres de la bande, Vadim, Julia (Margot Bancilhon) et tout particulièrement Nestor (Idrissa Hanrot) – cantonné au profil du « type qui baise » – obtiennent un traitement plus léger. Il n’empêche que Gotesman trouve une véritable cohésion de cette joyeuse bande qui sera amenée à traiter avec des personnalités aussi diverses que Fanny Ardant à de patibulaires dealers de drogue. Attendrissant avec ses facettes romantiques, Five n’est pas exempt de certaines faiblesses, comme des ratés dans la ligne comique – difficile de faire mouche à tous les coups –, mais aussi dans la narration, notamment avec une ouverture et une conclusion en voix-off : un peu plus de finesse d’écriture aurait permis de gagner en saveur. Malgré ces réserves, Five réussit là où de nombreuses comédies françaises échouent. En dépeignant le mode de vie d’une jeunesse parisienne décontractée et hédoniste avec un sens de la mise en scène et du montage qui démontre déjà une certaine confiance, Igor Gotesman offre au spectateur une place de choix sur le canapé de ces cinq potes plein de ressources. C’est drôle, frais et vivant.

3 étoiles

 

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Five

Film français
Réalisateur : Igor Gotesman
Avec : Pierre Niney, François Civil, Margot Bancilhon, Igor Gotesman, Idrissa Hanrot, Pascal Demolon, Fanny Ardant
Scénario de :
Durée : 102 mn
Genre : Comédie
Date de sortie en France : 30 mars 2016
Distributeur : StudioCanal

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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