[Critique] Mais qui a re-tué Pamela Rose ? (Kad Merad/Olivier Baroux)

Neuf années se sont écoulées depuis la comédie Mais qui a tué Pamela Rose, mettant en scène Kad et Olivier dans la peau d’agents du FBI. Aujourd’hui derrière et devant la caméra, le duo ressort leurs uniformes pour mener une nouvelle enquête à bord de leur Fuego. Un cadavre qui resurgit sans odeur putride même si le long métrage semble s’adresser aux nostalgiques de l’humour Kad et Olivier.

United States of Kad et O

Douglas Riper (Olivier Baroux), toujours au FBI, n’est plus un homme de terrain, désormais chargé des visites des locaux pour des groupes d’enfant. De son côté, Richard Bullit (Kad Merad) s’est retiré dans une banlieue où il semble vivre le rêve américain, en compagnie de son fidèle berger allemand. La profanation de la tombe de Pamela Rose réunit les deux hommes pour une investigation dépassant l’assassinat de Pamela Rose, la vie de la présidente des « Etats-Unis of America » se trouvant menacée. Bien que le duo vise à se moquer de tous les stéréotypes sur le pays de l’oncle Sam, Mais qui a re-tué Pamela Rose ne tient pas de la satire, utilisant une logique d’enchaînements des gags (rarement fins) pour palier à l’inconsistance d’un scénario sans véritables rebondissements ni suspense. Quiconque n’ayant jamais été amateur de l’humour du duo qui a longtemps servi leurs sketchs et vannes sur la chaîne Comédie ! éprouvera sans nul doute un profond mépris face à cette comédie souvent lourde et foutraque. Pour les autres, la fibre nostalgique s’assurera d’essuyer la plupart des ratés sur le plan comique.

Pourtant, d’aucuns ne pourront critiquer l’énergie juvénile animant les deux comédiens/réalisateurs, portés sur le gag débile en assumant leur geste entièrement. L’autodérision, les citations, les références parfois improbables – on balaie un univers allant de Dora l’exploratrice à Lara Fabian, en passant par le Truman Show –, et la capacité à toujours surprendre dans la bêtise donnent un charme particulier à l’ensemble, profitant d’un rythme sans réel temps mort. Si le duo fonctionne toujours impeccablement, un nouveau duo vient égayer cette comédie se distinguant des normes dans l’ère du temps, Audrey Fleurot, campant avec efficacité la présidente américaine, et Omar Sy, le chef de sa sécurité. Le film exploite d’ailleurs le comique de répétition d’Intouchables, où Omar Sy essayait de coucher sans succès avec Audrey Fleurot. Le plaisir pris par les auteurs à repousser les limites du ridicule et de l’absurde fait aussi partie des éléments réjouissants de cette comédie. Comment ne pas s’amuser de la visite délirante de l’avion présidentiel ou encore d’un sauvetage ahurissant au cours d’un match de catch ? La petite réussite de cette suite se trouve là, dans la multiplication des situations à la sottise joviale, contrastant avec la volonté de réussite des personnages dans leur mission, une route parsemée de détours stupides et surprenants. En somme, voilà un retour plaisant de Kad et O, voué à diviser par son esprit ricain crétin.