Critique : Star Wars – Le Réveil de la Force

Après m’être penché en détail sur l’épisode VII de Star Wars, un second tour au cinéma, en 2D cette-fois, a permis d’y voir nettement plus clair : certes, la plupart des éléments révélés auparavant n’ont pas changé, mais l’appréciation du geste s’est transformée. Star Wars : Le Réveil de la Force se dresse en divertissement de qualité, offrant un socle fertile pour les films à venir. Critique du film donc, en évitant un maximum de spoilers, du moins, les plus gros.

Star Wars : Renaissance

Que l’on ait aimé ou non le nouveau Star Wars, tout le monde s’accorde à dire que Disney propose ici un film trouvant ses racines et son mouvement narratif dans la trilogie originelle. C’est irréfutable. D’aucuns pourront alors décrier le manque de prise de risque – y a-t-il une prise de risque dans les productions Marvel ? Non ! –, pourtant, c’est en revisitant sa propre mythologie que Star Wars peut ouvrir sur un nouvel arc narratif qui semble – cela pourrait évoluer ensuite – tourner autour de trois nouveaux personnages : Rey (Daisy Ridley), une pilleuse d’épave, abandonnée très jeune sur la planète Jakku, et qui s’avère capable d’utiliser la Force ; Finn (John Boyega), un stormtrooper qui, lors d’une attaque, décide de changer de camp ; Kylo Ren (Adam Driver), la nouvelle figure du mal, servant le chef suprême du Premier Ordre, Snoke (Andy Serkis en motion capture). Si le mystère plane autour des origines de Rey et Finn, Kylo Ren s’inscrit directement dans le prolongement de la mythologie puisqu’il est le fils de Han Solo (Harrison Ford) et Leia (Carrie Fisher), et son passage du côté obscur implique un autre personnage légendaire de la saga. De plus, c’est un personnage qui voue un culte total à son grand-père, Dark Vador. Utilisation d’un masque, voix déformée, sabre rouge, Kylo Ren vit, ici, dans l’ombre de son héros du mal. Un passage de flambeau se produit dans cette aventure des plus dynamiques, car l’émotion de retrouver Chewbacca, Han Solo, Leia et compagnie dépasse le simple clin d’œil nostalgique, leur présence sert à accompagner la nouvelle génération face au nouveau danger intergalactique que représente le Premier Ordre, succédant à l’Empire, eux-même nés des cendres des seigneurs Sith.

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Décevante sur des aspects esthétiques et narratifs, la prélogie de George Lucas a densifié la trilogie originelle au travers de film peu ou prou réussis, pouvant proposer des séquences brillantes contrebalancées par des personnages inintéressants, voire des phases de développement narratif pénibles. J.J. Abrams et Disney avaient pour impératif d’éviter les écueils produits par la main de Lucas en personne : mission accomplie avec un univers visuel riche, par sa photographie et costumes, un zeste d’humour et de second degré mais aussi un bestiaire toujours aussi cool, où une nouvelle créature – et loin du tout numérique – peut apparaître dans le coin d’un simple plan. Question mise en scène, J.J. Abrams continue d’être animé par l’énergie qu’on lui connaît, produisant ici des plans de fuite grisants, car il est souvent question de fuir le danger dans cet épisode : sur Jakku pour échapper à une escouade de stormtroopers à la recherche du nouveau droïde de la saga, BB-8, de s’évader dans un nouveau modèle de Tie Fighter d’un destroyer du Premier Ordre ou encore d’éviter les tentacules de terribles créatures libérées accidentellement dans un cargo. Et si les véritables combats spatiaux ont été écartés de cet épisode, l’attaque au sol de X-wing sur la base Starkiller du Premier Ordre offre bon nombre de frissons, tout en titillant cette fibre nostalgique, que ce soit dans le plan d’attaque en lui-même que les plans sur les pilotes des vaisseaux dans les deux camps. Toujours présent, l’un des plus grands contributeurs de la saga, John Williams, compose une bande originale assez classique, dont la perle se trouve dans le thème de Rey, espiègle et lumineux.

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En misant sur une double ascension, celle d’une nouvelle menace et en parallèle d’un nouvel espoir, Star Wars : Le Réveil de la Force raconte que l’histoire se répète, et que les enfants défient toujours leurs parents pour fuir la voie de ces derniers. Au travers de l’éveil de Rey à la Force, qui atteint des sommets dans la superbe dernière partie du film, divisée entre les couloirs typiques des bâtisses du mal, un combat au sabre laser dans un bois enneigé et une bataille de vaisseaux sur l’arme de destruction de Starkiller, le septième épisode de Star Wars embrasse le passé pour mieux le poignarder. Disney et Abrams ont tué le père – Lucas –, en exploitant ce qu’il aura fait de mieux, la trilogie originelle. Geste efficace car maquillé en hommage appuyé, mais qui révolutionne aussi les figures au premier plan grâce à une héroïne merveilleuse d’énergie, accompagnée par un allié inattendu campé par un acteur de couleur. Voilà un grand divertissement qui va de l’avant. Espérons que cette nouvelle équipe conduira la saga vers des horizons encore plus fabuleux dans les années à venir.

4 étoiles

 

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Star Wars : Le Réveil de la Force

Film américain
Réalisateur : J.J. Abrams
Avec : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Harrison Ford, Carrie Fisher, Lupita Nyong’o, Andy Serkis, Domhnall Gleeson, Max Von Sydow, Mark Hamill
Titre original : Star Wars : The Force Awakens
Scénario de : , J.J. Abrams, Micahel Arndt
Durée : 135 mn
Genre : Aventure, Action, Science-fiction
Date de sortie en France : 16 décembre 2015
Distributeur : The Walt Disney Company France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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3 commentaires

  1. Je viens en paix……… 🙂
    Bravo, tout est bien dit, et on est plutôt d’accord sur quasiment tout.
    j’ai juste vécu cet épisode comme si j’avais 7 ans, et je n’y vois pas trop de défaut, excepté la tête de Snoke, parce que là, Voldemort est un peu trop voyant.
    May the force be with everybody.

  2. Critique équilibrée et pertinente, as usual… Pas loin de ce que je pense. Le vrai but de cet opus était à mon sens de nous faire entrer en empathie avec Rey et Finn. De ce point de vue, le film est une réussite.

  3. Le Réveil de la force est donc de retour, pas aussi réussi que prévu mais ça fait quand même diablement plaisir !

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