Gérardmer 2013 : des créatures et du gore

Ray-Harryhausen

Suite des découvertes cinématographiques à Gérardmer avec The Crack, le documentaire Ray Harryhausen – le titan des effets spéciaux et You’re next.

C’est un vendredi de festival qui a commencé dans la douleur avec The Crack, premier film d’Alfonso Acosta d’une fainéantise narrative tout à fait insupportable. Le film tourne autour d’une famille partant en vacances un an après le décès de Marcela au cours d’une soirée déguisée, à laquelle elle s’était rendue avec son frère. Flirtant à peine avec le fantastique, le film s’embourbe dans un attentisme et une fausse féérie cauchemardesque des plus pénibles au point que toute la salle de l’Espace du Lac a vécu la fin du long métrage comme une véritable libération – applaudissements à l’annonce de la dernière partie du film ! La présence de ce long métrage en compétition est un grand mystère…

Programme plus alléchant pour débuter l’après midi, avec un documentaire consacré à Ray Harryhausen, animateur en stop motion génial à qui l’ont doit notamment Jason et les argonautes, Le Voyage fantastique de Sinbad ou encore Le choc des Titans. Le portrait de cet artiste dont la carrière est partie de sa fascination pour King Kong est brodé dans la chronologie de ses travaux, parcourant son fabuleux bestiaire minutieusement.
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Son passionnant parcours est entrecoupé par des interventions de réalisateurs et créateurs d’effets spéciaux influencés par son travail, de James Cameron à Guillermo Del Toro en passant par Steven Spielberg. Allant bien au-delà du simple hommage, ce documentaire de Gilles Penso à la gloire du stop motion oppose la technique de Ray Harryhausen aux effets spéciaux modernes, en images de synthèse. Tout le monde reconnaît la patte de Harryhausen dans les films auxquels il a participé, mais il est, pour de nombreux cinéastes, impossible de reconnaître leur style dans les créatures numériques de leurs oeuvres, la faute à l’emploi d’équipes colossales en charge de l’animation. Sans enterrer les techniques modernes au profit d’une conception plus personnelle et artisanale des effets spéciaux, Ray Harryhausen – le titan des effets spéciaux ouvre une véritable réflexion sur la place de ces éléments au cinéma pour que l’expérience du spectateur conserve cette magie, cette touche qui fait du 7e art une porte vers un monde onirique. Un beau documentaire, qui s’adresse autant aux passionnés de créatures fantastiques qu’aux cinéastes se confrontant aux paradoxes de l’ère numérique.

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Sous une pluie terrible, cette 3ème journée continue à l’espace du lac avec un autre film en compétition, You’re next d’Adam Wingard. Débutant comme un slasher assez banal et peu alléchant, le film se tourne vers le survival à l’humour salvateur. Une famille, réunie dans la maison parentale pour célébrer leur 35 ans de mariage se retrouve attaquée par un petit commando d’hommes masqués. Le massacre est loin d’être anodin, l’héritage étant dans l’optique de certains personnages… Le suspense s’installe dans une seconde partie marquée par l’ascension d’une véritable héroïne, Erin (Sharni Vinson), pugnace et futée pour répondre aux agresseurs dans la violence et l’humour. Bien qu’il présente une réalisation sans éclat – mise en scène peu travaillée, abus de la shakycam –, les effets gores et le second degré font de You’re next un petit film assez jouissif. Bonus : l’un des acteurs est un véritable sosie de Bruce Toussaint ! Une séance assez exceptionnelle grâce aux réactions du public, galvanisé par les élans frénétiques et sanglants de ce long métrage. Une ambiance permettant d’oublier les conditions de visionnage rarement idéales à l’espace du lac malgré ses 700 places : la plupart des sièges sont au même niveau, et l’écran, peu élevé, font des séances un véritable festival de têtes mangeant une partie de l’image.

Fin de journée avec des films anecdotiques : Hansel & Gretel Witch Hunters, auquel je consacrerai une critique complète pour sa sortie nationale, et Henge, grosse série Z japonaise tournant autour d’un homme en proie à des crises le transformant peu à peu en mutant assoiffé de chair humaine…

Le 20e Festival de Gérardmer continue jusqu’au 3 février. Retrouvez tout le programme et les séances sur le site officiel du site. Ce weekend, deux films événements : Mama et Cloud Atlas.

Article rédigé par Dom

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3 commentaires

  1. Moi j’ai beaucoup de respect pour des mecs comme Harryhausen qui arrivaient à faire des choses remarquables avec la technique dont ils bénéficiaient à l’époque.
    Par contre pour The Crack, je suis étonné que les spectateurs soient restés dans la salle si le film était si nul que ça ^^

  2. J’attends avec impatience Hansel & Gretel Witch Hunters mais j’ai un peu peur également…

  3. Sa me rappelle ma jeunesse..

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