Gérardmer 2013 : coup d’envoi

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Le 20e Festival international du Film Fantastique de Gérardmer a débuté mercredi 30 janvier 2013 ; retrouvez ici un résumé des premiers films découverts avec notamment The Complex de Hideo Nakata, Grabbers et The Conspiracy.

Suite à un passage du jury présidé par Christophe Lambert sur la scène de l’Espace du Lac, ainsi qu’une courte intervention de Simon Pegg, Hideo Nakata est venu introduire son nouveau long métrage avec beaucoup d’humilité, déclarant n’avoir été que sélectionné dans deux festival différents au cours de sa carrière. Après avoir abordé quelques soucis de tournage lors d’une séquence d’exorcisme, ajoutant un brin de mystère avant le début de la projection, Nakata a déclaré qu’il aimerait que le public ne contienne pas ses émotions au cours du film, désirant capter les réactions de la salle.
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Cinéaste d’épouvante reconnu pour The Ring et Dark Water, Nakata revient avec The Complex à ses histoires de fantômes dans un Japon inquiétant par son absence de vie. Asuka et sa famille viennent d’emménager dans un nouvel appartement où les événements étranges vont devenir de plus en plus fréquents et inquiétants, du voisin ne daignant pas ouvrir sa porte à ses parents répétant la même conversation chaque matin. Il s’agit d’une oeuvre qui s’attaque autant à la solitude qu’au sentiment de culpabilité, un propos fort intéressant qui se retrouve rapidement parasité par des effets d’épouvantes ratés, contrastant avec le surnaturel plus fin qui tend à être abandonné au profit d’un étalage de petites horreurs inconséquentes. Il semblerait que Nakata n’ait plus confiance en la sobriété d’une mise en scène qui questionne et effraie par le minimalisme et une construction soignée, quitte à perdre les spectateurs à la recherche de sensations fortes et c’est fort regrettable.

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Début de la seconde journée de festival à la Maison de la Culture et des Loisirs pour découvrir Grabbers de Jon Wright dans la charmante petite salle André Bourvil. Le film se présente comme une classique attaque de créatures extraterrestres sur une petite île non loin de la côte irlandaise mais c’est en jouant avec le registre de la comédie qu’il se distingue des productions du genre. Malgré un petit budget, Wright parvient à donner vie à une oeuvre assez réussie esthétiquement, notamment grâce à ses paysages et effets spéciaux soignés. Le film s’enrichit grâce à ses acteurs et son humour porté sur la beuverie, avec en toile de fond une relation sentimentale entre un garde-côte ivrogne une nouvelle recrue très portée sur la discipline. Grabbers accuse aussi de certains problèmes de rythme qui ne gâchent pas ce survival comique et bon enfant.

The Conspiracy, premier film du canadien Christopher MacBride, propose un docu-fiction exploitant en partie la logique de found footage pour tenter de démasquer les personnes gouvernant réellement le monde. Débutant comme un reportage sur un homme qui cherche à ouvrir la conscience des masses, probablement la partie la plus intéressante du film bien qu’exploitant des poncifs sur les théories du complot, le film dérive quand les deux jeunes réalisateurs à l’écran se lancent dans la poursuite des études du théoricien alors volatilisé. The Conspiracy s’enlise définitivement lorsqu’il sort la carte du club secret dirigeant le monde au travers d’évènements clés de l’histoire. Malgré une intéressante pirouette finale au terme d’un pénible périple, ce premier long métrage se range dans la longue liste de films cherchant l’exploit Projet Blair Witch/Paranormal Activity en vain.

Petite surprise de la compétition officielle en début de soirée avec Remington and the curse of the Zombadings, une série B assumée venue des Philippines. Centré autour du jeune Remington, qui, enfant, pointait du doigts travestis et homosexuels en scandant « homo », il fut maudit pour son immaturité et son intolérance à l’égard des gays : il sera donc voué à changer de bord au cours de sa vie. Et ce changement d’orientation sexuelle intervient alors qu’un tueur en série s’attaque à la communauté gay de sa ville. Loin d’être glauque, le film de Jade Castro s’avère fun et déjanté, jouant malicieusement avec l’homophobie pour transmettre son message sur la tolérance – bien qu’il déploie quelques séquences maladroites sur le sujet. Mais les mésaventures de Remington finissent par lasser, trop portées sur l’humour sans aucun questionnement, loupant un final qui aurait pu être culte. Un curieux film qui a le mérite d’être d’une grande singularité.

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La nuit s’est prolongée avec The Bay de Barry Levinson, probablement le meilleur film en compétition découvert jusqu’à maintenant, récit en found footage d’une épidémie ayant touché la population d’une baie du Maryland. Construit intelligemment, le film ne tombe pas dans la surenchère propre au genre – mais je reviendrai plus amplement dessus prochainement. Fin des projections du jour avec Toad Road, un premier film expérimental sur une adolescence perdue dans la drogue, à la recherche d’un autre monde et fasciné par une possible traversée des portes de l’enfer en pleine forêt. Un curieux objet cinématographique qui ne manque pas d’un certain charme…

Le 20e Festival de Gérardmer se poursuit jusqu’au 3 février. Retrouvez tout le programme et les séances sur le site officiel du site.

Article rédigé par Dom

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