Critique : Star Trek Sans limites

Troisième volet de la nouvelle vague de films Star Strek, Star Trek Sans limites se voit marqué par un changement de réalisateur, J.J. Abrams ayant quitté l’aventure pour se consacrer à Star Wars : Le réveil de la force. C’est un habitué des Fast & Furious, Justin Lin, derrière les films de la franchise de Tokyo Drift jusqu’au cinquième opus, qui décroche alors le poste de réalisateur. Si le film séduit sincèrement un temps, son scénario sans grande logique et son manque de rythme en son cœur en font l’épisode le plus anecdotique de la trilogie.

Changement de capitaine

Star Trek Sans limites est un film étonnement dilaté, un film en deuil, qui pleure une figure historique de la saga, le Spock campé par Leonard Nimoy – mais aussi, après le tournage, la disparition de l’acteur Anton Yelchin dans le rôle de Chekov – et qui pleure également l’abandon de son capitaine J.J. Abrams. Le cinéaste ayant relancé la franchise avec succès s’est engagé avec Disney pour réaliser le septième volet de la saga Star Wars, il a donc préféré céder sa place ici. En premier lieu, Roberto Orci, scénariste des deux précédents Star Trek, devait hérité du poste de réalisateur, mais il s’est également envolé pour d’autres projets, offrant alors la place à Justin Lin. On pouvait à juste titre craindre une mise en scène moins inspirée pour ce nouveau Star Trek, mais au final, le principal problème se situe en amont, dans les rouages du scénario qui conduit l’Enterprise dans un guet-apens au cœur d’une nébuleuse inexplorée. Une spectaculaire scène de destruction d’un vaisseau et de résistance de son équipage pour sauver leur navire conduit à disperser les figures clés de l’équipe sur la rocheuse planète Altamid où le terrible Krall (Idris Elba) entend détruire la Fédération à l’aide d’un artefact. Alors que le film s’ouvrait parfaitement avec la décision secrète du Capitaine Kirk (Chris Pine) de laisser son poste de capitaine à Spock (Zachary Quinto) au profit d’un poste rangé de vice-amiral de la fédération, Star Trek Sans limites perd sa dynamique en se scindant autour de duo de personnages : Spock et McCoy (Karl Urban), Kirk et Chekov et Montgomery Scott (Simon Pegg) et Jaylah – jouée par Sofia Boutella, l’unique zeste de fraîcheur du film.

star-trek-sanslimites-boutella-pine

Sorte de Na’vi albinos dans la veine d’Avatar, Jaylah apporte de l’exotisme dans les troupes, personnage qui permettra d’ailleurs à relancer la machine au fil des minutes grâce à sa « maison » et ses gadgets technologiques, exploités sans modération par les scénaristes, également différents des précédents volets : c’est Simon Pegg (« Scotty ») qui se partage la tâche avec Doug Jung. Les deux hommes restent fidèles à une tare qui affectait Star Trek Into darkness mais dans une moindre mesure : un manque de logique permettant la progression du récit, accumulation de détails fâcheux qui finit par avoir raison de l’aventure. Le spectateur se retrouve au cœur d’une narration au service de l’action – aberrante et ratée scène de libération des prisonniers, tout comme l’ultime combat spatial – tandis que le goût pour les rebondissements passe par l’arrachage de cheveux – lorsque le lieutenant Uhura jouée par Zoe Saldana découvre l’identité du responsable de leurs malheurs. Derrière la caméra, J.J. Abrams et ses lens flare portés disparus se montrait bien plus habile que Justin Lin, qui propose de beaux plans spatiaux, mais son action devient vite illisible dans les affrontements rapprochés au sol et son penchant pour le dutch angle fatigue. Certes, rien de catastrophique. Avec la plus grande bienveillance, on pourrait même déclarer que Star Trek Sans limites est le meilleur blockbuster hollywoodien proposée cette année. C’est sûrement vrai mais c’est aussi un fait attristant : devoir se contenter d’un petit film de science-fiction d’une franchise, franchise dont l’éclat diminue déjà au terme d’une trilogie qui aurait pu être fantastique. Le plus chagrinant dans cette histoire de famille de l’espace, portée par le goût de l’aventure, de l’exploration de l’inconnu et du maintien de la paix, c’est qu’en perdant sa nouvelle figure paternelle, J.J. Abrams, elle ne pourra plus que regarder vers le passé avec la nostalgie que l’on éprouve pour une belle époque révolue. A moins que jaillisse un nouveau père – ou pourquoi pas, une mère pour mener la barque ?

3 étoiles

 

star-trek-sans-limites-affiche

Star Trek Sans limites

Film américain
Réalisateur : Justin Lin
Avec : Chris Pine, Zachary Quinto, Karl Urban, Zoe Saldana, Sofia Boutella, John Cho, Idris Elba, Simon Pegg, Anton Yelchin
Titre original : Star Trek Beyond
Scénario de : Simon Pegg, Doug Jun
Durée : 122 min
Genre : Science-fiction, Action, Aventure
Date de sortie en France : 17 août 2016
Distributeur : Paramount Pictures France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

Partagez cet article avec vos amis ou votre communauté :

Twitter Facebook Google Plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Comments links could be nofollow free.

 

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Avant de publier un commentaire, vous devez lire et approuver notre politique de confidentialité.