[Critique] My week with Marilyn (Simon Curtis)

Premier long-métrage destiné aux salles de Simon Curtis, My week with Marilyn n’est pas un biopic dans le sens classique du terme puisqu’il ne suit l’icône hollywoodienne que lors du tournage d’un film de Laurence Olivier, Le prince et la danseuse, au travers du regard de Colin Clark, 3ème assistant réalisateur qui pénétra dans l’intimité de Marilyn Monroe. En cherchant à rendre hommage à la femme et à la star, tout en dressant son portrait, le film s’égare dans l’entreprise de redonner vie à la légende en contant un court épisode de son existence.

Marilyn résiduelle

Revoir Marilyn Monroe sur grand écran, incarnée par une autre, était probablement une fatalité. Comme pour tout biopic consacré à une personnalité dont l’image était – ou est toujours – si présente au quotidien, le premier obstacle au projet se trouve dans le physique de l’interprète. Scarlett Johansson ayant refusé ce rôle qui correspondait pourtant à ses courbes voluptueuses (et ce qui aurait probablement donné un coup de fouet à sa carrière), c’est Michelle Williams qui a adopté le fameux grain de beauté factice sur sa joue. Récompensée d’un golden globe de la Meilleure actrice, elle livre ici une interprétation engoncée dans le mimétisme, si maniérée qu’elle rappelle à chaque instant qu’elle n’a, malgré le travail des coiffeuses, maquilleuses et costumières, rien de Marilyn Monroe ou si peu. La sensualité est le pire trait lui faisant défaut, mais plus préjudiciable encore, Simon Curtis confronte directement Williams à Monroe en rejouant des scènes du Prince et de la danseuse pour montrer les moments de faiblesses, de grâce, et les accès psychotiques de l’actrice disparue il y a cinquante ans. Le processus de l’actrice qui joue une femme-actrice échoue ; le résultat n’est que pure falsification, provoquant un réel malaise lors des émerveillements autour de cette Monroe de pacotille.

Mais si My week with Marilyn est un échec, tout n’est pas imputable à son interprète principale, loin de là. La rencontre inattendue de Colin Clark (Eddie Redmayne), 3ème assistant réalisateur qui fait ses premiers pas au cinéma, avec Monroe, réserve quelques belles séquences romantiques, mais le scénariste Adrian Hodges veut dire tant sur le mythe en si peu de temps : oui, la petite Norma Jean a eu une enfance difficile dans un cadre familial instable ; oui, Marilyn Monroe est un produit, une création de l’homme ; oui, c’était une femme habitée par le doute, la peur de ne pas être à la hauteur. Tous ces éléments, condensés dans ce long-métrage poussiéreux, méritent une exploration plus fine et plus profonde. En racontant ainsi l’idylle entre un jeune homme ambitieux et Marilyn Monroe, le film réduit et dénature tant la légende qu’il devient insipide. Espérons que l’éventuelle adaptation de « Blonde » de Joyce Carol Oates, qui devrait être confiée à Andrew Dominik (L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford), donne naissance à un long-métrage qui effacera le déplaisant souvenir de cette semaine avec Marilyn.

1.5 étoiles

 

My week with Marilyn

Film américain, britannique
Réalisateur : Simon Curtis
Avec : Michelle Williams, Eddie Redmayne, Kenneth Branagh, Judi Dench, Julia Ormond, Emma Watson, Dominic Cooper
Scénario de : Adrian Hodges, d’après l’oeuvre de Colin Clark
Durée : 99 min
Genre : Drame, Biopic
Date de sortie en France : 4 avril 2012
Distributeur : StudioCanal

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

Partagez cet article avec vos amis ou votre communauté :

Twitter Facebook Google Plus

Un commentaire

  1. Ce film ne donne pas très envie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Comments links could be nofollow free.

 

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Avant de publier un commentaire, vous devez lire et approuver notre politique de confidentialité.