[Critique] Bellflower (Evan Glodell)

Premier long-métrage d’Evan Glodell, et avec dans le rôle principal, Evan Glodell, Bellflower est un projet né dans la douleur. Le scénario, construit à partir d’une séparation difficile, est resté plusieurs années au placard avant de conduire à une préproduction interminable. Le résultat final a du style, mais manque de nerf.

L’apocalypse, à l’horizon

Sous le choc d’images extraites de la suite du long-métrage, Bellflower débute sur une promesse qui ne sera pas tenue, celle d’un chaos apocalyptique où les protagonistes débarqueront dans des bleds paumés à bord d’une muscle car équipée d’un lance-flamme. Et pour cause, la promesse n’est que le fantasme de deux potes sérieusement accros à la glande, biberonnés à Mad Max, rêvant d’une fin du monde spectaculaire, à grand renfort de pyrotechnie. Dans les faits, le film raconte – ou plutôt, observe – les dégâts provoqués par une rupture sentimentale. Woodrow (Evan Glodell) rencontre Milly (Jessie Wiseman) dans un bar ; une idylle naît pour s’achever brutalement. Le reste n’est qu’un permanent état d’attente, de regret et de désir de vengeance. On pourrait qualifier Bellflower de film végétatif tant les deux potes sont réduits à errer sans but, si ce n’est d’achever leur voiture de guérilla baptisée Medusa. Il y a toujours un désir de départ, un voeux de road movie qui ne peut pas s’accomplir, comme si Dennis Hopper et Peter Fonda ne trouvaient pas la motivation nécessaire à enfourcher leurs bécanes pour foncer droit vers leur destin.

Malgré ce scénario qui manque de mordant, le film prend grâce à sa forme, proche de l’expérimental et qui, contrairement au récit, emprunte une flopée de directions, notamment au niveau de la photographie : traces de saleté sur l’image, surexposition, dominance des jaunes, contrastes foudroyantes et flous de l’objectif – tout peut survenir d’un plan à l’autre au sein d’une même séquence. Lorsque les musiques électroniques s’emparent de l’espace sonore, Bellflower devient un superbe objet plastique, se balaçant entre clip solaire et bad trip sous acide, avec relents d’un certain Drive de Nicolas Winding Refn.
Cette histoire d’amitié mène à un seul problème, celui d’être cool, de paraître cool, mais comment y parvenir – et surtout, pourquoi ? Le spectateur est abandonné dans la brume mais ce curieux objet cinématographique, foutrement lent, n’est pas dénué d’un certain charme procédant de son petit grain de folie.

3 étoiles

 

Bellflower

Film américain
Réalisateur : Evan Glodell
Avec : Evan Glodell, Jessie Wiseman, Tyler Dawson, Rebekah Brandes
Scénario de : Evan Glodell
Durée : 106 min
Genre : Drame, Romance, Action
Date de sortie en France : 21 mars 2012
Distributeur : UFO Distribution

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. Absolument d’accord avec toi et c’est vrai que le lien avec Drive est réel (punaise je suis vert car j’ai oublié de le préciser dans ma critique!!)!!! 🙂

  2. Je n’avais pas trop aimé Drive, mais je vais quand même mater celui-ci, pour voir ce que ça donne.

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