Critique : The Nice Guys

Après un passage derrière les caméras d’un blockbuster Marvel – Iron Man 3 -, Shane Black revient à ses premiers amours avec The Nice Guys, pastiche de film noir avec Russell Crowe et Ryan Gosling. Si le film réunit bien tous les éléments pour devenir aussi sympathique que Kiss Kiss Bang Bang, le produit livré déçoit. Explications.

Semi-cool

Personne ne pourra le nier, The Nice Guys est une comédie très travaillée, ne serait-ce que pour le Los Angeles de la fin des années 1970 dans lequel elle se déroule. Bien que le film soit tourné en numérique, l’atmosphère, qui s’appuie aussi sur une bande originale rock, funky et disco, fonctionne à merveille. A la façon d’un film noir, Shane Black et Anthony Bagarozzi pondent un scénario alambiqué, probablement trop pour attiser l’intérêt du spectateur pour deux heures de pitreries livrées par un Ryan Gosling éméché face à un Russell Crowe parfaitement sobre. Oui, l’alcoolique de la paire de détectives au rabais, c’est Holland March, joué par un Ryan Gosling remisant toute sa virilité pour ce personnage imbécile et craintif, mais qui a pourtant hérité de la garde de sa fille Holly (Angourie Rice). Naviguant d’affaires minables à des enquêtes sans intérêt, en recherchant une certaine star du porno vraisemblablement décédée dans un accident de voiture Holland glisse sur une fille très recherchée, Amelia (Margaret Qualley). Son quotidien bascule lorsque Jackson Healy (Russell Crowe) débarque à son domicile pour lui casser le bras afin qu’il lâche la piste de la demoiselle. Mais les deux hommes vont collaborer et polar oblige, il manque des pièces au puzzle qui mêle vidéos pornographiques et écologie dans un mystère aussi épais que le smog dominant le centre de Los Angeles.

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Difficile de ne pas penser à l’univers des frères Coen face à ce film aux personnages loufoques et situations grotesques, d’autant que la poisse colle aux basques du duo central parfaitement dépareillé. Buddy movie rétro, The Nice Guys manque énormément ses effets comiques. Nombreux sont les gags qui tombent à l’eau pour des raisons diverses, du jeu d’Angourie Rice, dont la présence au milieu des affaires d’adultes n’atteint pas souvent le contraste humoristique désiré, ou tout simplement la faute à un mauvais rythme dans l’enchainement des plans pour faire mouche. Pour la gente masculine, c’est drôle de voir un Ryan Gosling se ridiculiser, ne serait-ce que pour regagner un peu de confiance en soi, mais son personnage se retrouve rongé par sa propre sottise : en résulte quelques sourires et rires trop rares. Silencieux embarras au rendez-vous. Mais ce sont aussi les rouages du film qui jouent en sa défaveur, à mi-chemin, la route sinueuse commence à exaspérer car il n’y aura rien à en tirer, et surtout pas de l’intervention décevante de Kim Basinger, provoquant surtout l’envie de replonger devant le superbe L.A. Confidentials. Un cru 100% noir. La main du mal campée par Matt Bomer, sans relief ni poigne, contribue aussi au manque d’enjeu généré. Peut-être trop sûr du potentiel cool (et culte) de son nouveau long métrage, Shane Black se prend les pieds dans le tapis par manque de recul sur son projet. On ne doute pas de ses bonnes intentions, mais The Nice Guys s’avère seulement semi-cool. A vous d’y voir un verre à moitié vide ou bien à moitié plein.

2.5 étoiles

 

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The Nice Guys

Film américain
Réalisateur : Shane Black
Avec : Ryan Gosling, Russell Crowe, Angourie Rice, Kim Basinger, Margaret Qualley, Matt Bomer
Scénario de :
Durée : 120 mn
Genre : Comédie, Policier
Date de sortie en France : 15 mai 2016
Distributeur : EuropaCorp Distribution

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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