Cannes 2015 : zombie

Avant dernière journée de la compétition avec The Assassin, le plateau du Grand Journal et l’ultime soirée de la Villa Schweppes.

A Cannes, il y a ce moment où l’on se sent comme un zombie, à arpenter la croisette sans aucune énergie dans l’espoir de pas s’endormir devant un film. Se sentir comme un zombie, puis paraître comme tel aux yeux des autres festivaliers. On ne peut pas cacher indéfiniment sa fatigue, et l’on reconnaît facilement les festivaliers tardifs, qui composent des programmes de rattrapage avec des journées de 4 films minimum, sourire aux lèvres. La double soirée Semaine de la Critique et Love m’a fait basculer dans un état d’outre-tombe, où abandonner des séances au profit d’un repas tranquille s’envisage comme une réjouissance.

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Pas vraiment frais pour découvrir The Assassin en salle du soixantième, ma somnolence fait vite place à de la contrariété : un hélicoptère tourne autour de la salle, ruinant toute l’ambiance sonore du calme film d’Hou Hsiao-Hsien avec l’aide d’un vent puissant. Il faudra le revoir. Peut-être dimanche, ou bien plus tard, pour sa sortie en salle, avec les batteries rechargées. Dans la Chine du IXe siècle, une femme entraînée pour tuer (jouée par Shu Qi) se voit reprochée d’agir encore trop avec son cœur. Lorsque sa nouvelle cible est un membre de sa famille, la femme en noire qui se déplace comme une ombre, combat avec grâce, et file comme le vent se retrouve alors face à un problème capital. Splendide visuellement, le nouveau Hou Hsiao-Hsien fascine par ses cadrages inscrivant toujours les personnages dans un lieu, un décor. Si les rares scènes d’action n’ont pas la force de maître du genre, le réalisateur taïwanais ne perd jamais cette beauté du geste où brille Shu Qi. La narration, faite d’ellipses et de pas en dehors de la trajectoire initiale peut naturellement déstabiliser – surtout à ce stade du festival – mais le lyrisme touche. Reste l’impression d’avoir été le témoin d’une aventure d’un autre temps, contée avec une sérénité remarquable.

Peu avant 19:00, direction le plateau du Grand Journal face au Martinez pour la dernière cannoise. Nous suivons l’émission depuis une terrasse en contrebas du plateau, avec canapés et… un bar. Parmi les invités du jour, Cécile de France qui rejoint les convives quelques instants et Michael Fassbender, qui ne s’attarde pas après avoir répondu aux questions des chroniqueurs. Il fera toutefois une petite photo avec les joyeux lurons déguisés qui sont intervenus au cours de la météo. Une fois l’émission terminée, nous gagnons le plateau, dont le démontage débute aussitôt l’antenne rendue. L’occasion aussi de croiser Gérard Depardieu et DSK. Enfin pas en chair et en os mais leurs marionnettes des Guignols de l’info. Chouette expérience de fin de festival. Quelques photos :

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Plus aucune motivation pour découvrir Yakuza Apocalypse aux Arcades à 22:30. Place à un restaurant pour le premier repas du jour avant d’étudier le programme des soirées. C’est à la dernière fête de la Villa Schweppes que la nuit nous conduit, où plusieurs DJ dont le duo Synapson doivent se relayer jusqu’à la fermeture définitive des portes. Même si l’ambiance est là, le cœur n’y est pas vraiment : ça sent la fin, et ni la musique, ni les cocktails me sortent de ma demie-torpeur. Le festival de Cannes se meurt, lentement, et les zombies s’évanouissent au profit de simples touristes. Le weekend sera improvisé autour de Macbeth, de séances de rattrapage et de la cérémonie de clôture, dans le Grand Théâtre Lumière avec un peu de chance, en retransmission en salle Debussy autrement. Prochain article avec mes pronostics qui feront fi des quatre films de la compétition manqués.

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Article rédigé par Dom

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