En Bref : Sur la branche

Malgré une affiche peu attrayante, qui s’apparente à un photomontage réalisé dans l’urgence, Sur la branche de Marie Garel-Weiss constitue une charmante comédie estivale où Daphné Patakia joue à l’apprentie avocate, naïve et intuitive.

Mimi (Daphné Patakia) est une jeune femme aussi sensible que déterminée. On la caractérise d’abord par sa fragilité : elle sort d’un institut psychiatrique pour retrouver sa colocation, véritable auberge espagnole. Elle désire plus que tout de travailler dans un cabinet d’avocats, et là apparaît sa détermination, qui la laisse déployer son intelligence et son intuition, mais ses interactions avec les autres resteront toujours singulières, souvent inadaptées – ce qui sera exploité sans abus par la cinéaste afin de nourrir le versant comique. Et on revient souvent à cette fragilité avec les crises qui peuvent la frapper, crises jamais anodines. Avec sa coupe à la garçonne, Daphné Patakia présente littéralement un nouveau visage, et face à un Benoît Poelvoorde exploité en contraste de son personnage, en avocat déchu, elle compose une femme qui met le récit en mouvement, et sans jamais emprunter les sentiers battus. C’est sous l’impulsion de Mimi que Maître Paul Rousseau – Poelvoorde – prendra, avec elle comme assistante, une étrange affaire qui a conduit Raphaël Quenard derrière les barreaux.

Par son intrigue, son rythme et son duo central, Sur la branche nous embarque avec humour et parfois tendresse – le film s’étend parfois du côté de la comédie romantique. Bien que la mise en scène ne se contente pas d’un découpage basique, on pourra regretter l’esthétique peu séduisante – lumière parfois crue, rémanence des mouvements des comédiens –, mais le registre de la comédie permet de mettre ces défauts en arrière-plan. L’écriture des personnages, soignée, les densifie naturellement au fil de l’affaire, ce qui permet de rendre la relation entre Mimi et Paul prenante, notamment sur la question de la probité. En allant au bout du destin de ses protagonistes, Marie Garel-Weiss ne trahit jamais le spectateur, car la légèreté du ton adopté compose aussi avec la lucidité.

Sur la branche de Marie Garel-Weiss, en salle depuis le 26 juillet 2023, avec Daphné Patakia, Benoît Poelvoorde, Agnès Jaoui, Raphaël Quenard.

Photos du film Copyright Pyramide Films