Test Blu-ray : West 11

Fiche Technique :

West 11 (1963) réalisé par Michael Winner
Avec : Alfred Lynch, Kathleen Breck, Eric Portman, Diana Dors, Kathleen Harrison, Freda Jackson, Finlay Currie
Durée : 93 min
Genre : Drame
Blu-ray testé : Edition française – Région B
Pistes Audio : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Format d’image : 1.66:1
Codec : MPEG-4 AVC
Résolution : 1080p
Editeur : StudioCanal

Synopsis :

Fils renégat de gens de classe moyenne, Joe Beckett, 22 ans environ, se décrit lui-même comme « un lépreux émotif ». Il se dit qu’il a besoin d’un choc violent pour repartir dans la vie. C’est alors qu’un homme rencontré par hasard dans un café lui demande de tuer un parfait étranger…

Le film :

Oeuvre de jeunesse méconnue de Michael Winner (Un justicier dans la ville, Le Flingueur), West 11 aurait pu s’appeler, avec les années ayant inscrit un titre de film dans l’inconscient collectif, « Coup de blues à Notting Hill. » Au début des années 1960, en plein Swinging London, le quartier est encore loin de la gentrification, avec quelques individus patibulaires, et la jeunesse insouciante y vogue de soirées en soirées, d’une conquête à l’autre. Joe Beckett (Alfred Lynch), jeune homme entré dans la vie active, traverse une vraie crise existentielle. En couple avec Ilsa (Kathleen Breck), il ne semble pas trouver l’épanouissement. Au début du film, il plaque son job de vendeur d’une boutique de prêt-à-porter pour hommes. La tâche lui déplaît, comme les boulots essayés auparavant. Il s’éloigne d’Ilsa, divague, et fait la rencontre d’un homme drôlement ambivalent, Richard Dyce (Eric Portman), plus âgé et dont la bonhomie apparente cache de viles intentions.

Explorant autant le désœuvrement comme la quête de sens ainsi que les forces du mal, d’un point de vue moral, West 11 conduit Michael Winner à glisser vers le film noir, lorsque son protagoniste, acculé, désespéré, s’abandonne à de sombres desseins. Ce qui aurait pu rester de l’ordre de la pure série B se montre comme un film prenant, d’une part grâce aux comédiens, Alfred Lynch en tête, se décomposant au fil de sa dérive urbaine, mais aussi les acteurs l’entourant, comme Diana Dors, dans le rôle de Georgia, une femme plus âgée et lasse, en quête d’un nouvel homme pour refaire sa vie mais consciente que, malgré sa beauté, elle n’a plus le choix ; ou encore Finlay Currie, un peu la figure de sagesse du film, entouré par ses montagnes de livre et qui veille sur Joe. La mise en scène de Winner, alternant cadres fixe judicieux ou mouvements de travelling soignés, joue aussi un rôle prépondérant dans la réussite de cette œuvre tentée par le vice mais regardant le futur avec droiture.

Le Blu-ray

– Image :

Le master présent sur ce blu-ray peut se classer dans l’ordre de l’excellence, avec toutefois des défauts mineurs et variés tout au long du film. On pourra déceler des variations de l’intensité lumineuse dans une scène, un léger fourmillement ailleurs, mais aucun passage avec une définition vraiment en dessous, à l’exception des plans avec des cartons, pour lesquels l’image se montre plus douce. C’est détaillé, précis, doté d’un beau piqué, en intérieur comme en extérieur.

– Son :

L’unique piste stéréo en DTS-HD Master Audio montre un joli dynamisme mais elle se trouve marquée par un défaut plutôt gênant : des sons parasites accompagnent souvent les voix, dans le spectre des basses fréquences. Ce n’est pas un problème qui va jusqu’à nuire à la clarté des dialogues, mais une fois remarquée, ce souci, qui n’est pas non plus omniprésent, finit par agacer. Dommage car sans cela, la piste aurait été de très bonne qualité.