[Critique] Le Hobbit : la désolation de Smaug (Peter Jackson)

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Suite du Hobbit : un voyage inattendu, La désolation de Smaug gagne à se passer d’introduction des enjeux et personnages mais au final, la nouvelle aventure en Terre du Milieu de Peter Jackson s’avère moins palpitante.

Même cap

Dans l’épisode précédent, Bilbon (Martin Freeman) et la bande de nains menée par Thorin (Richard Armitage) avaient pu échapper aux orques. Le hobbit, en possession de l’anneau, dispose désormais d’un grand et dangereux pouvoir qu’il cache aux yeux de ses camarades. La quête inachevée dans le premier épisode est donc poursuivie : récupérer le territoire d’Erebor où Smaug, le dragon, règne silencieusement dans la montagne où sont stockés les trésors du peuple nain. Cette fois, les elfes vont tenir une plus grande place dans l’aventure, avec les interventions agiles et combatives de Tauriel (Evangeline Lilly) et Legolas (Orlando Bloom). Le savoir-faire de Peter Jackson reste inchangé en matière de mise en scène. Malgré une utilisation de plus en plus intensive d’effets numériques, ses cadres valorisent toujours l’univers de la saga et trouvent toujours un axe idéal pour suivre les scènes d’action et combats. L’échappée du royaume des elfes par la rivière alors que les orques sont omniprésents est peut-être la plus grande séquence d’action de cette suite qui révèle l’imminence d’une guerre contre ces viles créatures. Alors que Le Hobbit : la désolation de Smaug étend ses événements en séparant certains de ses personnages pour les confronter chacun à de terribles dangers, la plupart des rebondissements paraissent superficiels et exploités dans le but de retarder la rencontre avec le redoutable dragon. L’appel de l’aventure qui faisait briller le premier opus s’est effacé, Bilbon faisant désormais preuve de courage et de ruse en toute situation, au point de relayer les nains à de simples compagnons dont l’utilité n’apparaît que dans les combats.

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Affichant des problèmes de rythme – la halte chez les humains de Lac ville foudroie la progression déjà lente du groupe –, Le Hobbit : la désolation de Smaug se montre peu concluant dans ses dernières minutes, qui auraient dû être le point culminant de ce segment. La rencontre et le début de confrontation avec Smaug tournent à un étrange bavardage avant de conduire à un jeu de chat et de la souris peu impressionnant. L’agressivité que l’on aurait pu attendre du monstre ailé est diminuée par sa propension à dialoguer avec Bilbon, au point que le dragon légendaire pourrait rejoindre le rang des simples curiosités du bestiaire de l’univers du Hobbit. Finalement, cet épisode qui conserve le même cap que le précédent s’avère fatiguant dans sa manie à étirer longuement certaines scènes anecdotiques qui auraient pu alléger le film et lui donner plus d’énergie. Bien qu’elles témoignent de ce qui se trame du côté du nécromancien et des orques, le parcours en solo de Gandalf (Ian McKellen) se montre des plus inintéressants. Même la 3D semble n’être qu’un gadget technologique de plus dans cette œuvre dont l’exploitation en HFR (48 images par secondes) reste toujours aussi limitée dans les cinémas français – aucun cinéma du réseau UGC ne projette le film dans cette version. Malgré tous les reproches narratifs que l’on peut faire à l’encontre de Peter Jackson et de ses scénaristes, il faut avouer que l’aventure reste relativement plaisante à suivre, mais Le Hobbit : la désolation de Smaug démontre que les aventures de Bilbon n’atteindront jamais la force de ce qui fut conté dans Le Seigneur des Anneaux. Espérons que ces nouvelles heures de pèlerinage en Terre de Milieu nous conduiront, l’hiver prochain, à un épisode final vraiment mémorable.

Remerciements : We love cinema

3.5 étoiles

 

Le Hobbit : la désolation de Smaug

hobbit-desolation-smaug-afficheFilm américain, néo-zélandais
Réalisateur : Peter Jackson
Avec : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Orlando Bloom, Lee Pace
Titre original : The Hobbit: The Desolation of Smaug
Scénario de : d’après l’oeuvre de J.R.R. Tolkien
Durée : 161 min
Genre : Aventure, Fantastique
Date de sortie en France : 11 décembre 2013
Distributeur : Warner Bros. France


Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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2 commentaires

  1. c mou comme tous les films américains, ça parle trop car ce pays est basé sur l’analyse psychanalytique, les dialogues nous endorment, ça parle pour ne rien dire, un ennui profond s’installe, une abysse mortifère..

  2. @Requiem : peut-on extrapoler sur la « mollesse » du cinéma américain à partir d’un blockbuster comme le Hobbit ? Je ne pense pas.

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