Critique : Oxygène

Deux ans après le décevant Crawl, Alexandra Aja revient avec un huis clos tourné en français, Oxygène, dans lequel Mélanie Laurent tente d’échapper à la mort. Un film de science-fiction malin, qui sait mettre le spectateur sous pression, tout en développant soigneusement sa narration.

Air comprimé

Naturellement, il sera difficile de ne pas comparer Buried de Rodrigo Cortés au nouveau film d’Alexandra Aja, dont le scénario est signée par Christie LeBlanc, encore inconnue au bataillon. Et d’ailleurs, c’est ce scénario ancré dans un univers de science-fiction qui va distinguer ce film avec Mélanie Laurent de celui aux mécaniques grossières avec Ryan Reynolds. Cette jeune femme amnésique qui se réveille ici prisonnière d’une unité cryogénique se libère d’une sorte de cocon pour apprendre que ses minutes sont comptées, les réserves d’oxygène diminuant suite à une anomalie. Impossible pour elle de sortir, seulement d’établir un dialogue avec M.I.L.O., unité centrale dont la voix est prêtée par Mathieu Amalric. D’emblée, Aja mise sur une ambiance anxiogène avec ces flashs rouges lors de cette « renaissance » en sursis. Troublée par ses vagues souvenirs, la jeune femme doit user de toute son intelligence pour exploiter les commandes de la machine, trouver un moyen d’entrer en contact avec l’extérieur et se sortir de cette situation critique.

Concentré sur un espace réduit ultra technologique, Oxygène ne s’évade qu’au travers de quelques réminiscences, elles, centrées sur la famille et la nature. Des contrastes qui permettent à Aja d’intensifier le malaise grâce à ses choix de mise en scène, parfois radicaux comme cette séquence où la caméra tourne sur son axe jusqu’au vertige. Dans sa solitude, Mélanie Laurent est la garante du fonctionnement de ce récit qui tient en haleine jusque dans les derniers instants de cette expérience claustrophobique : la comédienne souffre et lutte dans l’inconfort d’une position allongée au point de nous connecter à son calvaire. En manque de temps mais pas d’idées, la jeune femme s’accroche aux moindres éléments à sa disposition, de la plaque d’identification de l’unité à l’aiguille de sa perfusion. En ne limitant pas son point de départ à un artifice narratif, Oxygène stimule l’esprit lorsqu’il dévoile ses tenants et aboutissants. Une sorte d’ouverture qui elle aussi, contraste avec la sensation de compression cultivée dans l’unité cryogénique, avec un interlocuteur virtuel si serein à portée de mains, et pourtant dans l’incapacité de libérer la protagoniste.

Sans jamais décevoir avec son histoire originale, Oxygène s’avère des plus plaisants, mariant parfaitement les ingrédients du drame et du thriller. S’il connaît quelques baisses de régime, sa direction artistique et son univers gomment ces quelques errances presque inévitables avec un tel projet. Afin de profiter pleinement de cette œuvre, on ne saurait que conseiller d’en voir et d’en apprendre le moins possible. C’est à découvrir partout où un écran est connecté à Netflix.

3.5 étoiles

 

Oxygène

Film américain, français
Réalisateur : Alexandre Aja
Avec : Mélanie Laurent, Mathieu Amalric, Malik Zidi
Scénario de : Christie LeBlanc
Durée : 100 min
Genre : Science-fiction, Drame, Thriller
Date de sortie en France : 12 mai 2021
Distributeur : Netflix France

 

Images copyright Netflix

Article rédigé par Dom

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