Cannes 2017 : Redoutable dimanche

Dimanche 21 mai 2017 : deux nouvelles présentations en compétition, The Meyerowitz Stories et Le Redoutable (standing ovation ci-dessus). Nous avons aussi découvert How to talk to girls at parties. Et à propos de fête, c’est au Silencio avec l’équipe du film de Michel Hazanavicius que nous avons terminé cette folle journée : ainsi va la vie à bord du Redoutable (festival de Cannes).

« Ingénue, dans une souffrance sourde et rayonnante », c’est ainsi que je décris à Stacy Martin ce que j’ai ressenti pour sa prestation dans Le Redoutable de Michel Hazanavicius. La fête bat son plein au Silencio qui reçoit l’équipe, et avec quelques camarades avec lesquels nous avons été figurants en août dernier, nous avons la chance d’y être conviés – et c’est Michel en personne qui nous a aidé à traverser le mur de béton à l’entrée malgré nos noms sur listing. En plus du réalisateur, de Bérénice Bejo, Stacy Martin, Louis Garrel et une poignée de membres de l’équipe technique, on pouvait y croiser Gaspar Noé, Dominique Farrugia, Vincent Maraval, Stéphane De Groodt, JR ou encore Karl Zéro et Daisy D’errata. Des festivités qui suivaient une séance de gala s’étant soldée par un accueil chaleureux du film.

Inspiré du roman « Un an après » d’Anne Wiazemsky, Le Redoutable nous raconte la relation entre la comédienne de Au hasard Balthazar avec l’icône helvétique de la Nouvelle Vague, campée par un Louis Garrel méconnaissable de la tête aux pieds – et avec une diction incroyable. A l’aube des événements de mai 68, Jean-Luc Godard se remet en question suite à l’échec de son film La Chinoise. La révolution l’obsède au point de mettre sa relation sentimentale avec Anne (Stacy Martin) en péril. Tourné en pellicule, le film de Michel Hazanavicius n’est pas un biopic mais plus un hommage délicieusement désinvolte, le cinéaste derrière les OSS 117 s’emparant de l’esthétique des films de Godard pour jouer avec. Cette comédie un brin nostalgique dresse le portrait d’un cinéaste intelligent mais parfois odieux, talentueux mais dans l’interrogation. Lorsque Anne, qui narre l’histoire, commence à lui échapper, la jalousie survient. Garrel trouve un rôle de composition remarquable tandis que Stacy Martin, loin de ressembler à Anne Wiazemsky, reflète l’image d’une autre muse et compagne de Godard, Anna Karina. Drôle par ses répliques, son esprit et ses quelques saillies burlesques, Le Redoutable salue JLG tout en portant un regard émerveillé sur la femme, grâce à Stacy Martin. Des manifestations dans les rues de Paris à l’annulation du Festival de Cannes, le film, aux décors et costumes remarquables, nous conduit même aux côtés de Bertolucci, à Rome, pour suivre cette relation amoureuse vouée à l’échec. Véritable rebond pour Michel Hazanavicius après l’échec critique de The Search, tristement fusillé à Cannes, ce film atypique, narrant aussi une révolution avortée, le ramène sur les terres de la comédie et pourrait trouver sa place au palmarès en récompensant Louis Garrel. Affaire à suivre, et film à découvrir en salle à partir du 13 septembre 2017.

Bien plus tôt ce jour là, sur les coups de 8h30, les festivaliers matinaux découvraient le nouveau film de Noah Baumbach, en compétition, The Meyerowitz Stories, qui réunit notamment Dustin Hoffman, Ben Stiller et Adam Sandler. Les Meyerowitz sont une famille bourgeoise new-yorkaise, dont le patriarche, Harold (Hoffman), sculpteur n’ayant jamais rencontré de véritable succès, se retrouvera hospitalisé suite à un accident. Découpé en chapitres se penchant sur les membres de cette famille – en délaissant les femmes –, le nouveau Baumbach cherche la bonhomie d’un Woody Allen sans jamais y parvenir. Certes le films est parfois désopilant, mais c’est une trajectoire plutôt horripilante qui est empruntée par des personnages solidement campés mais loin de susciter l’empathie.

Suite à cette déception, nous croisons le casting à l’entrée de la conférence de presse, le réalisateur étant accompagné par Emma Thompson, Adam Sandler, Ben Stiller et Dustin Hoffman.

Au milieu de l’après-midi, toujours au Grand Théâtre Lumière, c’est l’équipe de How to talk to girls at parties qui investit le tapis rouge, et parmi les tenues punks et futuristes, Nicole Kidman et Elle Fanning captent tous les flashs des photographes et festivaliers.

Connu pour avoir réalisé le très ouvert sexuellement parlant Short Bus, John Cameron Mitchell plonge dans les heures de gloire du punk en Grande-Bretagne. Enn (Alex Sharp) et ses copains vont tomber sur une demeure occupée par d’étranges personnages, aux tenues extravagantes. Le délire sectaire est vite écartée au profit de la communauté extraterreste. Enn tombe amoureux de Zan (Elle Fanning), mais sa communauté est régie par des règles bien différentes des notres. Hystérique et foutraque, ce film, fondamentalement original, ne trouve pas de dynamique adéquate pour s’élever. Reste la performance solide d’Alex Sharp et la fascinante Elle Fanning, présentant ici un grain de folie que l’on n’avait pas encore vu chez la jeune comédienne : des arguments pas tout à fait suffisants pour se pencher sur cet OVNI.

Au centre, Michael Haneke, l’un des rares réalisateurs avec deux Palmes d’Or.

Un dimanche redoutable, ayant réussi à s’intensifier de façon crescendo ! Bonus ci-dessus, Michael Haneke à l’entrée des artistes, dont nous découvrirons le nouveau film, Happy End, le lendemain.

Article rédigé par Dom

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