Les Arcs 2016 : la chair et la neige

Les Arcs 2016 jour 2 avec le film événement Grave dans la section Frayeurs. Ah oui, on a aussi fait une course de luge. J’ai terminé dernier.

Dimanche matin, petit déjeuner à la brasserie 1950. C’est la cohue pour trouver une place sur les coups de 9h30. Les plus fêtards joueront avec la ligne rouge en se pointant à 10h. A notre table avec Cyrille, Mélanie Doutey et des festivaliers venus vraisemblablement pour le Music Village Pro. On parle donc de musique, d’achat de disques et des meilleurs vendeurs de CD. Des noms d’artistes complètement inconnus sont lancés. Coup de vieux. Suite à un copieux premier repas, je ne prends pas la direction d’une salle de cinéma mais de la piscine et du hammam, difficile de résister à leur appel dans les magnifiques résidences Pierre & Vacances du Village 1950. Se détendre avant la compétition montagnarde : une course de luge à 1800. On s’imagine une descente en ligne droite sur plusieurs dizaines de mètre jusqu’à découvrir une piste digne d’une piste de bobsleigh ! Avec Cyrille, l’équipe de Golden Moustache, Maxime Musqua et les filles de chez Sisley, nous nous équipons en casques et luges avant de grimper à la ligne de départ pour une première descente de repérage. La neige, venue des canons, est dure, et comme nous disent les moniteurs « Attention, c’est ultra béton. » Pas très rassurant. Ma première descente est une catastrophe, je me plante dans le premier tunnel pour traverser ensuite comme une tortue « la forêt des ewoks » avant de regagner de la vitesse dans l’avant dernier virage vertigineux. Suite à cet essai, il y a des abandons, déjà. Pour les autres, il faudra faire le meilleur temps afin de repartir avec quelques lots. Eh bien je parviens à sortir de piste dès le premier virage pour faire le pire timing de la journée… Mais Cyrille de Cinedingue s’est montré à la hauteur en finissant second (à droite sur la photo) :

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Avec les distances entre les salles, il est presque impossible d’enchaîner des films à des lieux différents. Ainsi, je sacrifie les films de la compétition pour découvrir Grave de Julia Ducournau. C’est en voiture que je descends sur Bourg Saint Maurice, avec l’équipe de Primaires, à laquelle je dois annoncer que je ne descends pas pour voir leur film… Mais la réalisatrice Hélène Angel ne le prend pas mal, d’autant que son film sort la première semaine de janvier tandis que celui de Ducournau sort en mars. Hélène Angel se montre inquiète pour sa séance. Et s’il n’y avait personne ? C’est vrai qu’il y a le match PSG – Nice à la TV mais l’arrivée au cinéma le Coeur d’or lui démontre qu’elle n’avait pas à s’en faire, une belle foule attend devant la salle.

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C’est par contre en petit comité que je découvre Grave, manqué à la Semaine de la Critique. Julia Ducournau livre un premier long métrage d’une grande violence, et pas seulement à cause des nombreuses scènes gore qui, à mes yeux, sont filtrées par le cadre du film de genre. La violence se déploie dès le début du film au travers d’un bizutage ahurissant dans une école de vétérinaire. Justine (Garance Marillier) fait partie de ces bizuts, paumée au milieu d’une soirée apocalyptique jusqu’à retrouver sa sœur aînée Alexia (Ella Rumpf). L’étrangeté du film démarre alors que Justine a été obligé d’avaler un rein cru, déclenchant une crise de démangeaison répugnante. Mais la végétarienne va se sentir de plus en plus attirée par la viande et la chair humaine. Son colocataire, Adrien (Rabah Naït Ouleffa), un apollon homosexuel, semble susciter son désir mais aussi celui de sa soeur… Tandis que le bizutage continue en toute impunité, la relation entre Justine et Alexia tourne à la confrontation, pourtant, la bienveillance reprendra le dessus lors d’un incident particulièrement glauque – un doigt coupé appétissant ! Dans son cheminement, Grave aborde l’influence néfaste d’un milieu sur la construction du soi. C’est l’histoire d’une jeune fille qui malgré elle, deviendra femme, rentrera dans un moule de la femme, d’une végétarienne qui sombrera dans le cannibalisme. Dérangeant, ce premier film n’est pas exempt de défaut – certains plans trop démonstratifs, effets horrifiques non concluants –, mais il marque l’esprit par sa virulence, par cette comédienne, Garance Marillier, dont la fragilité apparente cache une bestialité phénoménale. A découvrir en salle dès le 15 mars 2017.

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A la fin de la séance, Ella Rumpf et Rabah Naït Ouleffa sont présents pour nous parler du tournage qui s’est étalé sur presque deux mois. Ils décrivent Julia Ducournau comme une réalisatrice déterminée, avec une vision précise de ce qu’elle recherche pour chaque scène. Ella nous parle aussi de la complicité entre Julia et la comédienne principale, Garance Marillier, qui joue également dans son premier court métrage, Junior. Retour au Village 1950 cette fois avec l’équipe de Grave. Je fais un peu de publicité pour mon court métrage au Nikon Film Festival, « Je suis en terrasse », qu’Ella et Rabah me promettent de regarder. Avec ce dernier nous parlons cinéma immersif, des nouvelles possibilités offertes par les casques de réalité virtuelle, mais aussi de Patients et Nocturama dans lesquels il joue. Je retrouve Marielle d’Allociné pour la deuxième mi-temps du Quiz Ciné-musique aux Belles Pintes mais il est difficile de rentrer dans le rang quand on a manqué la première partie d’un jeu plutôt arrosé. Le reste de la soirée se poursuit O’Chaud, blindé comme jamais. L’équipe de Patients semble partie pour faire la fermeture du lieu, pour ma part, l’appel du lit sonne à 2h30.

Article rédigé par Dom

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