Critique : Joyeux Bordel !

Non Joyeux Bordel ! ne dépeint pas une orgie dans une maison close, il s’agit de l’étrange titre français d’Office Christmas Party – surprenant que le distributeur n’ait pas suivi la tendance aux Very Bad Bidule puisque c’est dans cette veine que tente de s’inscrire le nouveau film de Josh Gordon et Will Speck. Une comédie franchement ratée, sans aucun sens du rythme et un humour aussi rare que la neige en plein désert.

Triste fête

En fait d’armes de comédie bien grasse et plutôt délicieuse, Josh Gordon et Will Speck comptent dans leur filmographie Les Rois du patin avec Will Ferrell. Un long métrage qui vole bas, mais qui fait un bien fou, car rire, c’est la santé. Alors bien sûr, lorsque l’on se dirige vers un film tel que Joyeux Bordel !, il ne faut pas s’attendre à une comédie qui se penchera sur la condition des employés américains ou encore sur l’esprit de Noël, sa propension au partage et au pardon – bien que cela viendra. Non, on s’attend à un festival de gags, de répliques acerbes et de situations joyeusement embarrassantes. Quelle déception car tous les éléments humoristiques peuvent se concentrer dans les 2 minutes de la bande annonce ci-dessous, et il n’y aura rien de plus, ou presque. C’est vraiment un soucis d’écriture qui plombe ce film puisque face aux caméras, le casting, sans avoir de comique de premier niveau, se montre charmant : T.J. Miller, Jennifer Aniston, Jason Bateman, Olivia Munn, Rob Corddry, … Le pitch est aussi un prétexte au grand n’importe quoi : à quelques jours de Noël, la présidente d’un grand groupe d’informatique (Aniston) décide d’élaguer la branche tenue par son frère (Miller), à moins que celui-ci décroche un contrat avec un client de plusieurs millions de dollars. Restriction budgétaire rime avec fête de Noël annulée, mais le frangin décide de maintenir la sauterie et d’y inviter le fameux client afin de gagner le contrat et permettre à ses employés de passer un Noël serein.

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On ne décriera pas les intentions louables du film, qui, dans un climat économique morose où les salariés ne sont jamais à l’abri, montre un directeur prêt à tout pour ses employés. Mais Joyeux Bordel !, guidé par les miracles de Noël – le dernier acte tout en guimauve – manque de remplir son contrat comique de façon spectaculaire. Si la fête bat son plein à l’écran, rien n’est partagé avec le spectateur, plongé dans l’apathie totale tant le film manque de force et d’énergie. C’est d’ailleurs une comédie presque déprimante, avec ses tons froids, et la meilleure scène est peut-être dans un registre cruel, quand le personnage irascible de Jennifer Aniston annule le Noël d’une pauvre enfant dans la salle d’attente d’un aéroport. Même des éléments pouvant pimenter toute comédie se révèlent anecdotiques : une escort girl invitée à la soirée pour qu’un chef d’équipe dupe ses collègues, une échappée en bagnole pour honorer Fast & Furious. Au fond, le film de Gordon et Speck conclue logiquement une année pauvre pour la comédie américaine, mais peut-être que le clown démoniaque qui investira la Maison blanche dans quelques jours donnera de nouvelles idées à des scénaristes et cinéastes maussades ? C’est ce qu’on espère, car on aura grandement besoin de rire !

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joyeux-bordel-affiche

Joyeux Bordel !

Film américain
Réalisateurs : Josh Gordon, Will Speck
Avec : T.J. Miller, Jennifer Aniston, Jason Bateman, Olivia Munn, Rob Corddry, Kate McKinnon, Courtney B. Vance
Titre original : Office Christmas Party
Scénario de : Justin Malen, Laura Solon, Dan Mazer
Durée : 105 min
Genre : Comédie
Date de sortie en France : 21 décembre 2016
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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5 commentaires

  1. Film vulgaire à éviter de voir en famille et enfants.de plus pas de signalisation de l’âge .

  2. Film vulgaire à éviter de voir avec enfants.de plus pas de signalisation de l’âge .joyeux bordel

  3. C’est vrai qu’il n’a aucun avertissement Felix… Aujourd’hui c’est aux parents d’enquêter avant d’aller vers un film.

  4. Merci de prévenir Felix ! A votre avis, aucun souci pour un jeune ado où c’est carrément -16 ans ?

  5. @Jerome : ah non pas du moins de 16 ans non plus… Disons que c’est la vulgarité ordinaire des comédies américaines actuelles, ça parle un peu de sexe, il y a de la drogue, la débauche quoi mais rien de trop explicite à l’image !

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