Critique : La Folle histoire de Max et Léon

Grégoire Ludig et David Marsais, le duo du Palmashow, partent à la conquête du grand écran avec La Folle histoire de Max et Léon, comédie qui s’ancre en pleine Seconde Guerre Mondiale. Une drôle d’aventure pour deux déserteurs, mais à laquelle il manque quelques ingrédients pour séduire pleinement.

Déserteurs héroïques

Max (David Marsais) et Léon (Grégoire Ludig) sont deux potes de Mâcon qui se retrouvent arrachés de leur quotidien par la Seconde Guerre Mondiale. Désertant lors d’une attaque des forces nazies, le duo rêve de retrouver leur ville natale pour y ouvrir un bar, mais la route vers la maison sera forcément semée d’embûches et de rebondissements. C’est en uniformes nazis qu’ils sont d’ailleurs interrogés par des résistants français, qui s’apprêtaient à les éliminer. Ainsi, le film naviguera des mésaventures de Max et Léon à cet interrogatoire populaire – et, au fond, plutôt dispensable pour la fluidité du récit. Pour ce premier long métrage, Marsais et Ludig restent fidèle à leur collaborateur Jonathan Barré, qui réalise aussi sa première œuvre destinée aux salles obscures. Ce que certains appellent dores et déjà une « Grande vadrouille 2.0 » à juste titre se montre loin de répondre à certains standards cinématographiques, en matière de mise en scène et de photographie avant tout. Cette comédie donne en effet la sensation d’être face à un téléfilm aux moyens confortables, gonflés en guests stars de l’univers humoristique français (Florence Foresti, Kad Merad, Kyan Khojandi). Loin d’être un handicap majeur pour La Folle histoire de Max et Léon, qui regorge de situations comiques réussies, bien que quelques gags surannés parcourent l’aventure – surtout autour du personnage de David Marsais, moins percutant que celui de Grégoire Ludig –, mais cette donnée finit par peser dans la balance en fin de parcours.

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Un parcours qui conduit les deux déserteurs à prendre les traits – ou plutôt les sapes – de héros de la résistance, les catapultant sur un théâtre d’opération au Moyen-Orient. Si le Palmashow débarque sur grand écran avec un esprit bien plus mordant et séduisant que les comédies populaires à l’humour profondément minable qui polluent les salles de l’hexagone – souvenez-vous d’un Radin ! il y a quelques semaines encore –, l’équipe ne parvient pas à trouver la fraîcheur du réjouissant Five en début d’année, lui même marqué par des erreurs de jeunesse, mais trouvant des élans comiques bien plus forts sous l’influence américaine. Pas franchouillard pour autant, La Folle histoire de Max et Léon joue sur les mots, détourne les situations périlleuses en situations grotesques et fait de la virilité de Ludig une arme de séduction et d’humour qui n’est pas sans rappeler les parodies de films d’agents secrets – OSS 117 pointe parfois son nez. La trajectoire reste claire : fuir le conflit, le danger étant, pour le déserteur français, absolument partout. Bien que le film remplisse son contrat en matière de va-et-vient, l’énergie et le rythme manquent de surfer sur une dynamique idéale pour le genre, ce qui contribue à nuire à la bonhomie du projet en concordance avec le manque d’ambition cinématographique. Le Palmashow réussit son exercice, ni en dilettante, ni en cancre, mais la comédie française n’a toujours pas livré de perle cette année – sauf si l’on concède au singulier Ma Loute une place dans cette catégorie.

3 étoiles

 

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La Folle histoire de Max & Léon

Film français
Réalisateur : Jonathan Barré
Avec : David Marsais, Grégoire Ludig, Alice Vial, Dominique Pinon, Bernard Farcy, Catherine Hosmalin, Julien Pestel, Saskia Dillais de Melo
Scénario de : Grégoire Ludig, David Marsais, Jonathan Barré
Durée : 98 min
Genre : Comédie
Date de sortie en France : 1er novembre 2016
Distributeur : StudioCanal

Bande Annonce :

Article rédigé par Dom

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