Critique : Conjuring 2 le cas Enfield

Après avoir éclaté le box-office mondial avec plus de 1,5 milliard de dollars de recette avec Fast & Furious 7, James Wan revient au cinéma horrifique en signant la suite de Conjuring : les Dossiers Warren. Cette fois, l’action se déroule en Angleterre, mais si le cadre s’est déplacé, les rouages restent, hélas, inchangés.

Comme d’habitude

Dans le foyer d’une famille britannique sans figure paternelle, vivant dans la précarité, des phénomènes étranges se manifestent pour se cristalliser sur Janet (Madison Wolfe). Coups aux portes, voix d’outre-tombe et apparitions d’un vieil homme marquent le cheminement somme toute classique pour un film d’exorcisme alors qu’en parallèle, aux Etats-unis, Lorraine et Ed Warren semblent prêts à se retirer du milieu de la chasse aux esprits, occupés par leur vie de famille. Mais Lorraine est hantée par une étrange nonne au visage démoniaque, qu’Ed a peint spontanément – et qui offrira une des plus belles scènes du film dans un bureau en jouant avec l’obscurité et les mouvements de caméra. Alors que Janet semble possédée et que le plus jeune de la famille est aussi ciblé la nuit, la maison est abandonnée pour trouver refuge chez les voisins d’en face et la famille Hodgson éveille alors la curiosité des médias. L’Eglise quant à elle veut déterminer s’il y a un véritable cas de possession : Lorraine et Ed sont envoyés de l’autre côté de l’Atlantique pour étudier les Hodgson en compagnie d’autres spécialistes. Cette partie, qui questionne la véracité des faits, aurait pu être passionnante et conduire le film sur des sentiers inhabituels. Mais on ne modifie pas une recette qui marche !

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A partir d’une affaire de possession bidon – So Film N°41 du mois de juin 2016 y consacrait une double page très intéressante –, Conjuring 2 : le cas Enfield déploie un fourre-tout spectaculaire, du fantôme à l’entité démoniaque en passant par une variante du croque-mitaine. Avec trois scénaristes à ses côtés, James Wan signe un film qui tente de masquer son manque d’originalité en multipliant les séquences de terreur en tout genre. On pourra accorder un vrai savoir-faire en la matière au cinéaste, mais au cœur d’un tel film, ses efforts tiennent d’effets de forain dont le seul but est de secouer le passager/spectateur au virage de son train fantôme. Si la petite Madison Wolfe assure son rôle, tout comme le reste de sa famille, on peine parfois à croire en Vera Farmiga et Patrick Wilson, plus fagotés pour une soirée nostalgique qu’un couple d’enquêteurs des années 1970. S’en dégage une forme de désuétude, notamment dans l’escalade du dernier acte dans une demeure définitivement transfigurée en attraction. Là où un film comme L’Exorciste marquait des points, Conjuring 2 : le cas Enfield se montre quasiment inexistant : sur l’atmosphère, dont l’angoisse tient de simples détails, d’un regard, d’une voix ou d’une musique. Ici, tout s’entrevoit par intermittence, soit par une volonté de jouer toutes les cartes, soit par un manque de cohésion dans les fondations mêmes du film. Au final, ces Mulder et Scully du pauvre bouclent simplement une affaire de plus, dont un objet clé fini sur une étagère de trophées macabres. Attention, si succès il y a dans les salles, il faudra faire de la place pour une nouvelle babiole : on voit déjà le prochain film d’exorcisme se profiler à l’horizon, avec le même cheminement. Comme d’habitude.

1.5 étoiles

 

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Conjuring 2 : le cas Enfield

Film américain
Réalisateur : James Wan
Avec : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Frances O’Connor, Madison Wolfe, Lauren Esposito, Benjamin Haigh
Titre original : The Conjuring 2
Scénario de : James Wan, Carey Hayes, Chad Hayes, David Leslie Johnson
Durée : 134 mn
Genre : Epouvante, Horreur
Date de sortie en France : 29 juin 2016
Distributeur : Warner Bros. France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Personnellement, c’est l’un des films les plus terrifiant que j’ai eu l’occasion de voir, déjà le premier OPUS m’avait marqué par le fait qu’il soit prenant ! Mais ce deuxième, une véritable épreuve ! Mais j’en suis ressortie plein d’adrénaline 😀

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