Critique : The Door

Toc toc toc. Qui est là ? Un film d’épouvante ! Produit par Alexandre Aja, le nouveau venu répond au titre de The Door. Malgré un déplacement exotique de l’action en Inde, cette bouillie à jump scare ne se repose que sur un univers et une mécanique bien connus, manquant presque tous ses effets.

Le petit revenant

Réalisé par Johannes Roberts, cinéaste dont les films d’horreur ne dépassent pas la moyenne des notations imdb.com – on a vérifié après avoir découvert son nouveau film, pas d’influences ! –, The Door suit la terrible épreuve de deuil d’une famille américaine installée en Inde. Lors d’un accident de voiture, Maria (Sarah Wayne Callies) parvient à sauver sa fille Lucy (Sofia Rosinsky) mais son fils Oliver périt noyé. Bien plus marquée que son mari (Jeremy Sisto, aucun charisme), Maria est conseillée par leur servante de se rendre dans un temple où la frontière entre la vie et la mort est plus fine qu’ailleurs. En suivant un rituel, elle pourra communiquer une dernière fois avec son fils au travers d’une porte, mais il ne faudra surtout pas ouvrir cette dernière. Sans vouloir gâcher de potentielle surprise, Marie cédera à la tentation d’ouvrir la porte pour laisser pénétrer les ténèbres dans son quotidien. Cette ouverture de porte est probablement l’une des plus belles scènes du film, car le jump scare tant attendu n’a pas lieu, seule une inquiétante nuit aux arbres ténébreux attend le spectateur, alors loin d’être sorti de l’auberge.

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Dès sa première scène, The Door sent le long métrage peu inspiré à plein nez. L’imagerie cauchemardesque du film se limite à des indiens mutiques maquillés, toujours et encore des éléments subtilisés à Ring, et enfin des enfants possédés à l’aide d’effets numériques sans prétention. L’échec est d’autant plus complet que le scénario, faible, ne se voit jamais transcendé par une mise en scène qui instaurerait un climat d’angoisse, ou du moins, un minimum de suspense. Le combat que mène Maria pour sauver les siens alors que l’esprit d’Oliver vient hanter leur demeure tourne au petit supplice, le monteur ayant eu la gentillesse de ne pas déborder au-delà de 96 minutes, s’achevant toutefois avec un dernier acte pas totalement convenu. Certains plans sont à sauver grâce à la photographie de Maxime Alexandre, chef opérateur habitué à travailler avec Alexandre Aja – notamment sur les remake de La Colline a des yeux et Maniac –, et même l’implication de Sarah Wayne Callies est à saluer, mais ces rares aspects positifs sont insuffisants pour donner du poids à ce fade long métrage. Si le haut du panier actuel dans le genre se trouve dans des films comme It Follows et Mister Babadook, The Door s’enterre en-dessous des moins marquants mais désormais franchisés Conjuring et autres Insidious. Reste à espérer que cet accident, dont la présence en salle surprend, reste alors un cas isolé, sans descendance. Amateurs de cinéma d’épouvante et d’horreur, passez votre chemin sans aucun regret, il y a des portes qu’il vaut mieux éviter.

1.5 étoiles

 

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The Door

Film britannique, indien
Réalisateur : Johannes Roberts
Avec : Sarah Wayne Callies, Sofia Rosinsky, Logan Creran, Jeremy Sisto, Suchitra Pillai
Titre original : The Other Side of the Door
Scénario de : , Ernest Riera
Durée : 96 mn
Genre : Epouvante, Horreur
Date de sortie en France : 1er juin 2016
Disponible en DVD et Blu-ray depuis le 2016
Distributeur : Twentieh Century Fox France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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6 commentaires

  1. Encore un scénario bien écrit:
    « -BOUUUUUh!!!! » (tu sursautes Sarah)
    ok, fais péter une belle affiche et ramasse la tune…
    Bref, n’est pas « It follows » qui veut… (oui, désolé, mais ce film m’a fait flipper comme jamais depuis Alien)….
    Apparemment tu n’as rien écrit la dessus??

  2. « It Follows » a été traité dans le journal de bord de Deauville 2014 :
    http://www.silence-action.com/2014/09/deauville-2014-08-brown-sugar/
    Et je n’ai pas revu le film depuis.

  3. ok, merci je viens de lire.
    Une pépite d’or ce film, avec quelques défaut pas gênant du tout.
    Et un véritable hommage a John Carpenter (musique, focal, ambiance…ce n’est que mon avis).

  4. Oui, il y a du Carpenter dans les veines de ce film. J’ai d’ailleurs découvert la semaine dernière « Prince des ténèbres » qui m’a beaucoup plu, une sacrée ambiance rien qu’avec le choix des cadres, l’inquiétant décor et la menace qui pèse.

  5. Je suis 100% d’accord avec toi. Mais je suis tellement fan de Carpenter, que ce soit ses grosses ou toutes petites productions, elles ont toutes quelque chose d’unique et d’inimitable. Bon on va arreter de parler de Carpenter et de It follows sous cet article de The door qui doit être nul, mais je pense beaucoup moins que Pyramide (minable étron de film d’horreur (ça me fais mal d’écrire ça)).
    Bon week end…

  6. Complètement d’accord avec toi.

    Une vrai catastrophe ce film. En même temps, avec Sarah Wayne comme actrice principale, on pouvait pas s’attendre à un chef d’oeuvre!

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