Critique : Mission Impossible – Rogue Nation

Tom Cruise est Ethan Hunt : cinquième ! Depuis le passage de J.J. Abrams dans la franchise Mission: impossible pour le 3ème volet, l’agent secret se porte de mieux en mieux. Après un épisode impressionnant, à défaut de proposer un scénario palpitant, réalisé par Brad Bird, ce Mission : Impossible – Rogue Nation permet de conjuguer action et infiltration avec une mécanique et des enjeux plus séduisants. Belle réussite.

L’incarnation du destin

Quelque part dans la superbe partie d’échecs qu’est Mission : Impossible – Rogue Nation, il y a une déclaration parfaite à propos d’Ethan Hunt, l’agent de l’IMF que joue Tom Cruise depuis 1996 avec le premier long métrage signé Brian De Palma : Ethan Hunt est l’incarnation du destin. Le cours des événements – et donc des films de la saga – est déjà scellé par cet homme qui a probablement tout prévu, y compris les pires accidents qui le mèneront quoi qu’il advienne à l’accomplissement de sa tâche. Oui, malgré certaines bévues, l’agent Ethan Hunt parvient toujours à la réussite – avec un certain degré d’imperfection comme le signale William Brandt (Jeremy Renner) alors que l’IMF va être totalement dissolue par la CIA sous l’impulsion de son directeur, Alan Hunley (Alec Baldwin). Mais avec son agent infaillible, comment Mission : impossible parvient encore à nous saisir et nous faire vibrer ? La clé se situe dans le geste, la prouesse humaine et technique qui font de Tom Cruise l’égal d’un super-héros dont le pouvoir réside dans une intrépidité absolue, surréaliste. Après avoir escaladé la plus haute tour du monde à Dubaï dans Mission : Impossible – Protocole fantôme, Cruise se retrouve agrippé à un Airbus en plein décollage – et il ne s’agit que de la scène d’introduction du film ! De Casablanca à Londres en passant par Vienne, ce nouvel opus assure parfaitement sur la double partition action/infiltration, marque de fabrique de la saga qui ne perd rien en fraîcheur, même lors d’une inévitable course-poursuite, ahurissante scène où les crashs de moto se succèdent dans un montage ultra dynamique et saisissant.

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C’est à Christopher McQuarrie, réalisateur et scénariste, que l’on doit ce cinquième Mission : impossible. Connu pour avoir signé le scénario de Ususal Suspects, sa collaboration avec Tom cruise débute en 2008 avec Walkyrie (où McQuarrie est scénariste et producteur), pour diriger Tom Cruise dans Jack Reacher mais aussi participer au scénario d’Edge of Tomorrow. Les deux hommes se connaissent donc, on imagine un tournage sans complication où le réalisateur a su répondre aux demandes de l’acteur et producteur en y apportant sa vision solide de la mise en scène, permettant de jouir pleinement des séquences d’action mais aussi de développer un délicieux suspense dans certaines scènes où plane l’ombre de Brian De Palma – la spectaculaire et tendue scène à l’Opéra de Vienne. Mais le plus de cet épisode ne tient pas uniquement dans son sens du spectacle à l’humour sagement distillé, mais son sens plus affiné de la narration et une dramaturgie densifiée. Plus que jamais, Hunt, Brandt, Dunn (Simon Pegg) et Stickell (Ving Rhames) se retrouvent esseulés alors que la CIA veut la peau du leader du groupe, jugé comme dangereux et agissant pour ses propres intérêts. Pourtant, le quatuor fait face à une menace bien réelle, le Syndicat, une organisation commandée par l’inquiétant Solomon Kane (Sean Harris), utilisant d’anciens agents secrets pour de sombres besognes. Avec sa froide voix de psychopathe ayant trop tiré sur les clopes, Sean Harris compose un ennemi particulièrement intéressant, calculateur et sournois : un cerveau à la hauteur de celui de Hunt. L’idéal pour un bras de fer de plus de 130 minutes.

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Le piment de Mission : Impossible – Rogue Nation réside dans un rôle féminin fort, tenu par la suédoise Rebecca Ferguson. Elle incarne Ilsa Faust – l’âme vendue au diable ? –, une espionne au jeu trouble : tout au long du film, difficile de déterminer si elle agit pour le Syndicat où si elle représente une alliée géniale pour Hunt et sa bande. Succession de rapprochements et de confrontations pour deux êtres similaires, représentants d’une forme d’élite toujours menacée par une hiérarchie sans scrupule. Par son charisme et sa capacité à botter des fesses aussi agressivement que Tom Cruise, Rebecca Ferguson permet à la série d’explorer d’inédites perspectives sans la dénaturer. Au cœur de l’équipe réduite, traquée et sans soutien, un couple ambigu émerge pour emballer toute la machine, toutes ces scènes où la vie est suspendue, à la gâchette d’une arme à feu ou à une simple bouffée d’oxygène. Moderne et réalisé avec un savoir-faire remarquable, Mission : Impossible – Rogue Nation est tout simplement le meilleur de la saga depuis la première mission sur grand écran réalisé par De Palma.

4 étoiles

 

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Mission : Impossible – Rogue Nation

Film américain
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Avec : Tom Cruise, Rebecca Ferguson, Jeremy Renner, Simon Pegg, Ving Rhames, Alec Baldwin, Sean Harris
Scénario de : , Drew Pearce
Durée : 131 min
Genre : Action, Thriller, Aventure
Date de sortie en France : 12 août 2015
Distributeur : Paramount Pictures France

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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Un commentaire

  1. Très réussit effectivement… Mais trop bondien et pas assez « Mission Impoossible » dont la saga porte le nom éhontement

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