NIFFF 2015 : un brin de romantisme

Troisième journée de festivités du NIFFF 2015 avec un peu de romantisme grâce aux deux films de la compétition, Crumbs et Spring. L’après-midi fut marqué par la projection de Stalker d’Andreï Tarkovski.

On peut débuter une journée en croisant Chris Carter et Zoë Bell au Théâtre du passage pour regagner son appartement la nuit tombée sous un inattendu orage – mais presque salvateur. Entre ces deux instants, trois films, dont la projection de l’un des chef d’oeuvre de Tarkovski, le maudit Stalker, présenté dans le cadre de la carte blanche d’Ursula Meier. La réalisatrice helvétique nous confie avant la séance que c’est un film qu’elle a découvert assez jeune et qui l’a sans nul doute influencé inconsciemment depuis, un film où il y a du cinéma à chaque plan. Si la diffusion dans la chaude salle bio constitue déjà un problème pour revoir le film, l’annonce d’une pellicule 35 mm très sèche, venue de France, rend des coupures possible – il n’y en aura que deux au cours de la projection. Cerise sur le gâteau, le projectionniste a été contraint de rogner sur la partie supérieure de l’image afin que les sous-titres apparaissent pleinement. Malgré tout, ce fut un plaisir de retourner dans la zone avec cette œuvre méditative questionnant la foi, l’espoir, tout en sondant l’âme humaine. Une œuvre travaillant aussi avec l’imagination du spectateur, sa capacité à s’abandonner aussi aux mystères et règles d’un espace où la nature a repris ses droits.

Crumbs

Le soir, aux arcades, les cinéastes en compétition présentent leurs films. Il y a d’abord l’espagnol Miguel Llansó, très excité de montrer son œuvre dans une salle où le public est nombreux alors qu’il n’y avait qu’une poignée de spectateurs pour la première projection en Espagne. Il demande d’ailleurs à une photographe du staff de prendre en photo la salle afin d’avoir une preuve pour sa maman ! Ayant vécu en Ethiopie, c’est dans ce pays qu’il a posé sa caméra pour un film post-apocalyptique épuré, exploitant des paysages impressionnants et rarement vus sur grand écran. On suit le parcours d’un homme difforme qui cherche à gagner un vaisseau spatial dans le ciel. Soutenue par sa fiancée Birdy, l’homme affrontera d’étranges dangers. Drôle par ses étranges rituels et curieux personnages, le film tourne autour de son atypique protagoniste et d’un prêteur sur gage qui examine d’improbables reliques du passé : figurine de tortues ninja, épée en plastique, un vinyle,… Ce sont d’ailleurs tous ces artefacts qui donnent une dimension particulière au film, où les objets de notre société de consommation sont devenus des objets presque légendaires. Rêveur et original, Crumbs souffre d’une narration lâche qui manque de donner un souffle à cette courte aventure. Quelque peu décevant.

spring-moorhead

Ce sont ensuite Justin Benson et Aaron Moorehead qui se retrouvent sur scène pour présenter en français Spring, film porté sur l’amour et la mort, avec lequel ils espèrent toucher leurs petites amies et leurs mamans. Evan (Lou Taylor Pucci) perd sa mère et son job, il décide alors de quitter sa Californie natale pour découvrir l’Italie. Il rencontre la sulfureuse Louise (Nadia Hilker) dont l’attitude cache une terrible condition : la jeune femme se transforme en une créature démoniaque en l’absence d’injections d’un mystérieux produit. Intriguant dans sa première partie, Spring perd de son intérêt lorsqu’il développe sa romance avec une candeur pesante où Louise étale des théories pseudo-scientifiques sur le fonctionnement de son corps. Plus aucune place pour le mystère. Le film a toutefois le mérite d’ancrer profondément son récit dans l’Italie, loin d’être un simple décor exotique et la complicité entre les deux comédies permet de tenir l’ensemble.
Même s’ils n’étaient pas tout à fait convaincants, les films de la compétition auront insufflé un peu d’amour dans le festival. Et de l’amour, il y en aura ce lundi, avec le sulfureux Love de Gaspar Noé – dont les deux projections seront gratuites, la faute à des problèmes de droits musicaux.

Article rédigé par Dom

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