Bilan de cette 40ème édition du Festival du cinéma américain de Deauville avec également le classement étoilée des films vus ou revus là-bas.
Le premier atout d’un festival de cinéma reste bien entendu les films qui y sont projetés, et notamment les exclusivités. Concernant la compétition, le niveau s’est avéré moyen – avec deux films manqués pour moi, War story et Love is strange. Deux des meilleurs films avaient déjà été projetés en France lors du festival de Cannes – Whiplash et It follows. En dehors de ces deux films récompensés au palmarès, on ne retiendra guère de films de la compétition en dehors de Things people do, I Origins et éventuellement White Bird du confirmé Gregg Araki. Du côté des premières, même topo, la palme de la catastrophe se disputant entre Avant d’aller dormir et Alex of Venice mais aucun choc, aucune découverte capable de laisser une empreinte durable dans l’esprit d’un cinéphile. Pourtant, un film comme Gone Girl de David Fincher, en salle le 8 octobre, aurait pu créer l’événement, quelle que soit sa qualité.
Si la majorité des réalisateurs en compétition est venue présenter et défendre leur long métrage, on aura constaté une terrible absence des acteurs, dont certains auraient pu embraser un tapis rouge boudé par les caméras des chaînes TV : Kristen Stewart, à l’affiche de Camp X-Ray, Nicole Kidman pour Avant d’aller dormir ou encore Colin Firth et Emma Stone pour Magic in the moonlight, qu’ils présentèrent à Paris six jours après sa projection à Deauville. Nous n’aurons eu que le plaisir de voir Helen Mirren, Pierce Brosnan, Olga Kurylenko et Chadwick Boseman accompagner les projections du soir au C.I.D.
Du côté des hommages, Deauville 2014 montrait une belle galerie, bien que certains points restent regrettables. Premièrement, hormis pour le producteur Brian Grazer, aucun hommage rendu ne précédait la projection d’un film de la personnalité concerné. Pourtant, Jessica Chastain et Will Ferrell avaient respectivement The Disappearance of Eleanor Rigby : them et Légendes vivantes de présentés au cours du festival ! Une Jessica Chastain dont le passage fut comparable à une étoile filante, le jour de l’ouverture, et qui n’aura pas tenu de conférence de presse. La venue de John McTiernan constituait probablement l’un des plus grands événements de ce festival – certes, Mick Jagger est également venu en tant que producteur, mais son nom reste avant tout attaché à la musique. Concernant les hommages aux personnalités disparues, il est incompréhensible que Philipp Seymour Hoffman ait été oublié – alors que l’un de ses derniers films était présentés, Un homme très recherché – , concédant cette révérence à Lauren Bacall et Robin Williams.
Pour ma part, je n’ai pas eu le temps de découvrir de documentaire dans le cadre des Doc de l’oncle Sam, mais en considérant les retours de collègues et des festivaliers, la qualité était visiblement au rendez-vous. De même que les différents hommages et rétrospectives permettaient de (re)découvrir de grands films, avec aussi des séances de nuit au casino de films primés lors des précédentes éditions du festival.
Au-delà des films et des invités, un grand festival se mesure aussi à son ambiance et activités nocturnes. Difficile de trouver un lieu où se réunir avec des festivaliers après la dernière projection au C.I.D., car s’il est regrettable de constater qu’aucune marque ne crée d’espace éphémère, hormis Cartier avec sa villa à l’accès restrictif – et ouverte seulement quatre nuits tout au long du festival –, il serait bon de voir un ou deux bars affiliés au festival, comme c’est le cas avec le Festival du cinéma européen des Arcs où il est possible de savourer une mousse avec festivaliers, équipes de film et membres du staff.
Pour palier à ce manque, il y a les Off de Trouville, festival de courts métrages gratuits et ouverts à tous, où les soirées sont marquées par des concerts ou des projections de courts, en extérieur et dans la salle de projection du casino. Drôle de constat que de voir un festival de court célébrant ses quinze ans concurrencer sérieusement un festival de longs métrages qui soufflait ses quarante bougies ! Encore à titre purement personnel, je ne peux pas déclarer avoir rencontré l’ennui au cours de cette dizaine de jours, grâce à Off courts, mais aussi la Villa Cartier pour ses deux dernières soirées, mais le festivalier moins chanceux et qui n’avait pas eu vent des activités à Trouville a peut-être, pour sa part, vécu quelques soirées moroses.
Au final, Deauville US 2014 laisse le sentiment d’un festival qui n’exploite pas tout son potentiel, le cadre charmant de sa ville côtière et la possibilité de dénicher de jeunes réalisateurs américains capables de donner un sens véritable à une compétition qui se joue entre cinq films, tout au plus.
Refermons la page sur le festival avec le joli clip de fin – et retrouvez d’ailleurs toutes les conférences de presse et vidéo officielles sur la Web TV du festival.
Egalement à découvrir, le bilan coups de cœur et déceptions des blogueurs cinéma, réalisé par Après la séance :
[Deauville 2014] Le Bilan par apreslaseance
Merci à tous les amis, collègues et professionnels côtoyés au cours de ce festival et rendez-vous prochainement pour de nouvelles aventures cinématographiques.
Deauville US 2014 : classement des films
Concluons avec le classique classement des films vus, comprenant aussi les hommages, des plus dispensables aux plus intéressants :
Avant d’aller dormir
The Good Lie
Uncertain Terms
Get on up
Sin City : j’ai tué pour elle
Jamie Marks is Dead
Un homme très recherché
The Better Angels
Pasolini
A Girl walks home alone at night
#Chef
White Bird
Camp X-Ray
Juillet de Sang
Things People Do
Magic in the moonlight
Infinitely Polar Bear
It Follows
I Origins
Die Hard
Mondwest
les films présentés étaient plutôt intéressants pour moi mais je ne suis pas d’accord avec ce classement
Tu verrais quoi dans les meilleurs films (et dans les moins bons) Setra ?