[Deauville 2014] #09 Fin du show

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Dernière journée de festival avant les rediffusions du dimanche. Trois films vus, Things people do, Infinitely Polar Bear et Sin City 2. A découvrir aussi le palmarès et l’ultime soirée à la Villa Cartier. Ci-dessus, Sin City 2.

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Manqué quelques jours plus tôt, Things people do est présenté une dernière fois au Morny, dans une salle comble. Le weekend de fin voit le nombre de festivaliers augmenter considérablement, phénomène inverse au festival de Cannes. Premier long métrage de Saar Klein, monteur notamment de La Ligne rouge, Presque célèbre et Le Nouveau monde, ce drame plonge un père de famille dans une spirale infernale de braquage. Bill Scanlon (Wes Bentley, excellent), assureur fraîchement licencié, cache aux siens qu’il n’a plus de boulot. L’argent venant à manquer, cet homme fondamentalement bon, à cheval sur l’honnêteté comme si sa vie en dépendait – au bowling, il avoue avoir mordu la ligne lors d’un strike à l’équipe adverse – envisage alors le suicide. C’est par hasard, en entrant dans une maison témoin, le pistolet de son père à la main, qu’il bascule dans des braquages maladroits, en surprenant un adultère. Le film devient presque comique à cause du modus operandi de ce braqueur plus qu’amateur, et le cadre et la nature de l’action ne seront pas sans rappeler la série Breaking Bad – qui n’est en aucun une influence comme me le dira Saar Klein dans la soirée. Pourtant, malgré les recherches de la police, la seconde partie du film abandonnera toute logique propre au thriller ou au polar pour se resserrer sur la situation dramatique de cet homme avant tout victime de tristes circonstances. Une œuvre singulière et prenante.

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Dans le cadre des premières, Maya Forbes et sa fille Imoge Wolodarsky montent sur la scène du C.I.D. pour présenter Infinitely Polar Bear à 14h30. Une œuvre très personnelle nous dit la réalisatrice, qui a choisi de faire jouer sa fille dans un rôle la rapprochant de sa propre enfance. Dans cette comédie dramatique, les Stuart voient leur quotidien dicté par l’humeur du papa, Cameron (Mark Ruffalo), souffrant d’un syndrome maniaco-dépressif – ou trouble bipolaire. Un comportement explosif, qui terrifie parfois sa femme Maggie (Zoe Saldana) et leurs deux filles lorsque celui-ci s’obstine comme un enfant jusqu’à devenir agressif. Lorsque Maggie décide de reprendre des études à New York pour obtenir une nouvelle situation professionnelle, Cameron doit relever le challenge de s’occuper de leurs filles seul à Boston. Malgré la gravité du sujet, Infinitely Polar Bear reste un film très lumineux, drôle et surprenant, embarqué par l’énergie et l’imprévisibilité d’un Mark Ruffalo absolument génial. Les situations cocasses se multiplient au fil d’une œuvre séduisante par la simplicité de son style et la force de sa plume. L’alchimie entre les acteurs contribue aussi à faire de ce film un vrai charme, sans prétention, offrant un regard atypique sur une condition difficile.

Face à l’impossibilité d’obtenir une invitation pour la cérémonie de clôture, suivie par la projection de Sin City 2, je me rabats sur la projection de secours au casino, où des festivaliers attendaient déjà dans la file plus de deux heures avant la séance ! Moi-même, je m’engage à attendre 1h15 afin d’assurer mon entrée. Pas de 3D pour nous, ni les résultats complets du palmarès puisque le film débute à 20h30 précises alors que la cérémonie continue à quelques mètres de là, au cœur du C.I.D.

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Sin City 2, nous ne l’attendions presque plus : maintes fois repoussé, ce projet était devenu l’arlésienne d’un Robert Rodriguez qui n’a rien réalisé d’intéressant depuis Planète Terreur en 2007. Neuf ans séparent Sin City de Sin City : j’ai tué pour elle, un nouvel opus encore tourné à deux, Frank Miller ayant retrouvé les caméras avec Rodriguez. Dans cette double histoire, on retrouve certains personnages clés du premier opus, Marv (Mickey Rourke), Nancy (Jessica Alba, presque cantonnée à danser durant tout le film) ou encore Gail (Rosario Dawson) qui croiseront la route de nouveaux dans l’univers crasseux et glacial de Sin City, comme l’as des cartes Johnny (Joseph Gordon-Levitt) et la vénéneuse Ava (Eva Green). Les deux chroniques du film, qui s’entrecroisent et font référence au long métrage précédent, souffrent d’un problème de récit pesant. Les intentions vengeresses des personnages ne prennent aucune ampleur et aucun méchant ne se montre à la hauteur des ordures rencontrés auparavant – tout se déroule dans une inertie déconcertante. Dans la continuité stylistique de Sin City, cette suite s’avère donc nettement moins palpitante, et même ses séquences d’action peinent à relever l’intérêt d’un film qui ne connaît que de rares sommet de tension autour d’une table de poker. Le plus triste dans cette affaire est qu’il s’agit probablement du meilleur film de Robert Rodriguez depuis sa dernière collaboration avec Tarantino pour Grindhouse.

Je découvre le palmarès sur internet avant de me diriger vers la Villa Cartier qui refermera ses portes pour l’édition 2014 dans la nuit.
L’original A Girl walks home alone at night remporte le Prix de la révélation Cartier tandis que It Follows se voit couronné avec le Prix de la critique internationale. Le superbe Whiplash est salué deux fois, avec le Prix du public et le Grand prix, des récompenses amplement méritées tant le film dominait la compétition. Things people do reçoit le Prix du 40ème anniversaire et la seule ombre au tableau du palmarès se trouve avec le Prix du jury, remis au formaté et mielleux The Good lie. Dommage qu’un film comme I Origins n’ait pas tapé dans l’œil des jurés.

Il faut attendre 1h du matin avant de voir la Villa Cartier se réveiller, car en parallèle se déroule le dîner de clôture au casino. Je profite de la disponibilité de Mike Cahill, le réalisateur d’I Origins pour parler de son film et de production cinématographique. Rejoints par un ami, nous nous lançons dans un concours de blague avec notation à la clé. Je retrouve ensuite Damien Chazelle et Miles Teller, les grands gagnants avec Whiplash pour discuter de leur succès, de cinéma (russe) et bien sûr, de musique. Pour les plus vaillants n’étant pas décidés à regagner leurs chambres ou appartements, nous finissons la nuit dans la boite de nuit du casino.
Dimanche, l’ultime plaisir de Deauville 2014 sera de voir à nouveau Whiplash au C.I.D.
Prochain article avec le bilan du 40ème Festival du cinéma américain de Deauville.

Article rédigé par Dom

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