[Critique] We can’t go home again, réalisé par Nicholas Ray

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Carlotta Films édite dans une édition deux DVD l’ultime long-métrage de Nicholas Ray, We can’t go home again – également en salle depuis le 24 septembre. Une œuvre expérimentale aussi exigeante que séduisante, qui trouve sa place dans une édition riche en bonus.

Nicholas Ray est un réalisateur rattaché aux années 50, période durant laquelle il réalisa notamment La Fureur de vivre et Johny Guitare. En automne 1971, il rejoint le Harpur College, dans l’Etat de New York, où il enseigne le cinéma. C’est avec ses étudiants que naît le projet We can’t go home again, ayant pour objectif de réaliser un film expérimental qui n’aurait aucune base scénaristique. Que capter avec les nombreuses caméras employées pour cette expérience, allant du Super 8 au 35 mm classique ? Eh bien les anecdotes personnelles de chacun, le climat politique de l’époque, et filmer le quotidien de la cellule créée par Ray et ses étudiants en-dehors du campus, comme une famille de substitution. La forme n’emprunte aucun sentier battu : la grande partie du film, au format 1.37:1, se déroule à l’intérieur d’un carré noir de plus petite surface, superposée sur une image qui varie au fil du film – paysage urbain, maison. Alors que la fenêtre noire réduit l’espace filmique à couvrir pour le regard, il est impossible de saisir tout ce qui se déroule dans cette œuvre puisque ce sont des vignettes de film qui se déroulent simultanément, allant parfois se superposer, échanger des idées visuelles. Certaines d’entre elles tiennent de la pure expérimentation visuelle, aux effets chromatiques épatants.

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Mais tout le film ne se déroulera pas dans un maelström d’images, de chansons et de dialogues : on y trouve l’intimité de conversations où les étudiants s’exposent, parlent de sexualité et de leur famille. Et partout passe, interroge, rassure et conseille Nicholas Ray, dans une mise en abîme souvent déconcertante, notamment vers la fin du film où certains étudiants pensent que le réalisateur s’apprête à se pendre. Complété une première fois en 1973 au festival de Cannes où il ne trouva aucun distributeur, We can’t go home again n’aura cessé d’être remonté par son créateur, et ce, jusqu’à sa disparition en 1979. Expérimentation maudite qui aurait consumé l’artiste, le dos tourné à Hollywood jusqu’à la fin de ses jours ? Peut-être. Reste une œuvre étonnante, profondément hors-norme et qui rappelle que le cinéma peut être un terrain d’expérimentation sans limite pour qui ose s’affranchir d’un système souvent trop codifié.

3.5 étoiles

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Pour accompagner le long métrage, Carlotta Films n’a pas lésiné sur le contenu. Sur le DVD du film, c’est environ 90 minutes de bonus qui permettent d’approfondir la vision de l’oeuvre et de comprendre le cinéaste :
– Entretien avec Jim Jarmusch (18 min).
– Entretien avec Bernard Eisenschitz (19 min).
– Rushs de Marco (28 min), exercice filmé par Nicholas Ray et ses étudiants.
– A propos de Marco (9 min), entretiens avec Claudio Mazzatenta et Gerry Bamman.
The Janitor (12 min), segment du film Wet Dreams réalisé par Nicholas Ray.
Sur le second DVD se trouve le documentaire Don’t expect too much de Susan Ray. Cette dernière y évoque les dernières années de son mari Nicholas Ray et revient sur le tournage de We can’t go home again.

 

We can’t go home again

Film américain
Réalisateur : Nicholas Ray
Avec : Nicholas Ray, Tom Farrell, Richard Bock, Leslie Levinson
Scénario de :
Durée : 93 min
Genre : Expérimental, Drame
Disponible en DVD depuis le 24 septembre 2014
Distributeur : Carlotta Films

Bande Annonce (VO) :

Article rédigé par Dom

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