[Critique] Transcendance, réalisé par Wally Pfister

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Chef opérateur de Christopher Nolan depuis Memento jusqu’à The Dark Knight Rises, Wally Pfister change de casquette pour réaliser son premier film. Œuvre de science-fiction s’intéressant aux intelligences artificielles et aux nanotechnologies, Transcendance se présente comme un échec complet.

Somnolence artificielle

Le premier long métrage de Wally Pfister ressemble à un mauvais Christopher Nolan, plus mauvais que l’ultime volet de sa trilogie Batman, The Dark Knight Rises. Inévitablement, Pfister s’est inspiré du britannique avec lequel il a collaboré une douzaine d’années, obtenant même l’Oscar de la Meilleure photographie pour Inception. Un style esthétique que l’on retrouve ici, malgré que Pfister ait eu l’intelligence de déléguer la lumière à Jess Hall (Hot Fuzz, 30 minutes maximum), avec des visages bien connus chez Nolan, Morgan Freeman, Rebecca Hall et Cillian Murphy étant de la partie. Mais c’est Johnny Depp qui tient le premier rôle en scientifique ayant trouvé un moyen de développer une intelligence artificielle qui pourrait améliorer notre quotidien, voire de sauver le monde. Will Caster (Johnny Depp) et sa femme Evelyn (Rebecca Hall) seront pourtant séparés à l’aube d’une avancée conséquente. Pris pour cible par des terroristes luttant contre ses travaux, Will voit sa conscience téléchargée par sa compagne alors qu’il allait mourir. Entité dématérialisée évoluant en réseau, Will va commencer à bâtir son empire à l’ombre des regards avec la bénédiction d’Evelyn, mais les membres du groupe anti-technologique RIFT restent à l’affût. Une question reste en suspens : Will est-il toujours le scientifique bienveillant au cœur des systèmes informatiques ?

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Outre son manque de profondeur sur l’intelligence artificielle – le segment avec HAL 9000 dans 2001 : l’odyssée de l’espace soulève plus de problématiques que l’intégralité de ce film –, Transcendance souffre d’un problème de rythme doublé d’une incapacité à engager le spectateur dans le récit. Pendant plus d’une heure, ce long métrage d’anticipation semble exposer péniblement l’introduction d’une histoire plus riche qui n’arrivera jamais. Le scénario de Jack Paglen tente pourtant de brouiller les repères entre le bien et le mal – fort maladroitement – pour que le spectateur s’interroge sur les motivations de chaque camp, le mal résidant dans le pouvoir grandissant de Will, capable grâce aux nanotechnologies de réparer les tissus humains mais aussi de prendre contrôle des personnes sauvées ainsi et de développer leurs aptitudes physiques. Plane alors sur le film l’ombre de Skynet de la saga Terminator qui aurait rencontré sous le mode du thriller Her de Spike Jonze. Hélas, Transcendance manque systématiquement le développement de ses thématiques, préférant concentrer l’attention du spectateur dans l’affrontement entre les membres du RIFT et Will, avec, au milieu, le dilemme moral d’Evelyn. Un dilemme réduit pour le spectateur dans la volonté grossière de surprendre au bout de cette torpide et naïve histoire. Au final, la grande révélation s’avérera aussi plate que l’intégralité du film. Un vrai raté pour Wally Pfister, qui n’aura même pas eu l’audace de développer son propre langage cinématographique.

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Transcendance

transcendance-afficheFilm américain, britannique
Réalisateur : Wally Pfister
Avec : Johnny Depp, Rebecca Hall, Paul Bettany, Cillian Murphy, Kate Mara, Cole Hauser, Morgan Freeman, Clifton Collins Jr.
Titre original : Transcendence
Scénario de :
Durée : 119 min
Genre : Science-fiction, Thriller
Date de sortie en France : 25 juin 2014
Distributeur : SND

Bande Annonce (VOST) :

Article rédigé par Dom

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